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Janelle MONáE - Dirty Computer (2018)
Par ARCHANGEL le 31 Mai 2024          Consultée 339 fois

Le succès est constant pour l’ambitieuse Janelle MONAE : ses projets musicaux sont acclamés pour leur créativité, cependant elle met en stand-by la réalisation de son troisième album afin d’ajouter une corde à son arc grâce à ses talents d’actrice sur deux grosses productions. Pas de doute, MONAE est talentueuse et multidimensionnelle. Dirty Computer, sorti en 2018, incarne cet aspect du savoir-faire de la chanteuse de 33 ans ainsi que de son style éclectique et avant-gardiste.

Le mélange de R&B, funk, pop, soul, hip-hop, qui fonctionne toujours autant, se distingue carrément de ses contemporains. Pour cela, MONAE présente une collaboration avec Brian WILSON des BEACH BOYS où les deux chanteurs harmonisent en choeur sur le titre éponyme "Dirty Computer" qui pose le ton avec une mélodie douce et envoûtante, à l’image du travail de Janelle, et qui prépare le terrain à un voyage musical où les transitions entre les genres se font de manière fluide et naturelle.

Comme l’épopée de Cindy Mayweather dans The Electric Lady, MONAE continue ici d’explorer des thèmes profonds, des questions d’identité, de sexualité et de société. Janelle chante sur le nécessité de vivre de manière authentique en se libérant des contraintes sociales et avec de l’acceptation et de l’amour de soi dans un monde souvent intolérant sur des chansons comme "Crazy, Classic, Life" (We don’t need another ruler/All of my Friends are kings/I’m not America’s nightmare/I’m the American dream/Just let me live my life) ou le single "I Like That" (I’m always left of center and that’s right where I belong/I’m the random minor note you hear in major songs/And I like that).

La chanteuse s’adonne à deux ballades seulement sans tomber dans la chialante, on est sauvés ! Elle se montre vulnérable en abordant ses luttes personnelles, que ce soit l’anxiété sur les guitares de "So Afraid" ou son individualité sur la R&B-soul légère de "Don’t Judge Me". Deux interludes encadrent cette succession de titres, la transition instrumentale "Jane’s Dream" et les paroles pleines de sagesse de Stevie WONDER sur "Stevie’s Dream".

MONAE injecte un côté funk et électro à la pop résolument moderne de "Take A Byte" ou de hip-hop et de funk à "I Got The Juice" en featuring avec Pharrell WILLIAMS. Peu importe la direction qu’elle prend, ça fonctionne. Même quand elle se lance dans un commentaire politico-social sur "Screwed" en duo avec Zoë KRAVITZ (Still in the matrix eating on the blue pills/The devil met with Russia and they just made a deal/We was marching through the streets, they were blocking every bill) ou dans "American", un morceau qui appelle à l’unité et à l’espoir dans une société encore profondément raciste.

L’album brille particulièrement par ses singles accrocheurs et puissants : le funky "Make Me Feel", un hommage évident à l’énergie et au groove irrésistible de PRINCE, mentor et inspiration de la chanteuse avec qui elle travaille sur cet album avant qu’il ne décède en 2016. Janelle passe des riffs de guitare funk aux synthés pulsants de "Pynk", en collaboration avec la chanteuse canadienne GRIMES, sympa, même si le véritable point culminant du projet est sans doute la production hip-hop un peu dark de l’hymne féministe "Django Jane" (Black girl magic, y’all can’t stand it/Y’all can’t ban it, made out like a bandit/They been trying hard just to make us all vanish/I suggest they put a flag on a whole another planet). Sur ce beat percutant et minimaliste, MONAE abandonne le chant et préfère rapper avec une férocité et une précision impressionnantes qui témoignent de sa détermination à se faire entendre et à inspirer le changement.

A travers tous ses projets, Janelle MONAE est une artiste engagée et elle l’affirme ici avec une force et une grâce incroyables. Déjà reconnue pour son audace, Janelle atteint avec ce manifeste artistique et politique de nouveaux sommets en fusionnant habilement une musicalité éclectique, une narration visuelle (le court-métrage Dirty Computer Emotion Picture accompagne la sortie du disque), des productions soignées et un commentaire social. Bon du début à la fin, Dirty Computer et son 5 assuré confirment tout simplement le talent et la place de Janelle MONAE.

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   ARCHANGEL

 
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- Janelle Monáe (chant)
- Brian Wilson (chant)
- Zoë Kravitz (chant)
- Grimes (chant)
- Pharrell Williams (chant)
- Stevie Wonder (voix)
- Nate 'rocket' Wonder (basse, batterie, guitare, piano, synthés)
- Wynne Bennett (batterie, guitare, synthés)
- Nana Kwabena (batterie, synthés)
- Roman Gianarthur (batterie, guitare)
- Kellindo (guitare)
- Alexander Page (violon)
- Grace Shim (violoncelle)
- Thundercat (basse)
- Dennis Hamm (piano)
- Andrew Horowitz (synthesis)


1. Dirty Computer
2. Crazy, Classic, Life
3. Take A Byte
4. Jane’s Dream
5. Screwed
6. Django Jane
7. Pynk
8. Make Me Feel
9. I Got The Juice
10. I Like That
11. Don’t Judge Me
12. Stevie’s Dream
13. So Afraid
14. Americans



             



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