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1978 The Only Ones
1979 Even Serpents Shine

The ONLY ONES - Even Serpents Shine (1979)
Par K-ZEN le 13 Juin 2024          Consultée 215 fois

Le premier album de The ONLY ONES avait suscité l’admiration de critiques avides d’un supplément d’âme que le clivage alors en vogue entre punk et new wave ne pouvait produire. Typiquement, les plumes acérées de Sounds rivalisaient de qualificatifs élogieux pour qualifier une musique inclassable – à l’instar de celle produite par TELEVISION –, une romance mélodique à travers laquelle transparaissait encore la féroce passion déployée par le punk. Cependant, le public ne suivait pas, boudant même un tube de la trempe de "Another Girl, Another Planet" au profit du disco ou du "Airport" pondu par les MOTORS. Il n’y avait pas de place sur le marché pour la musique fine et délicate des ONLY ONES et leur maison de disques commençait à perdre patience.

Le quatuor entra toutefois rapidement en studio pour graver un successeur à The Only Ones, après avoir aidé Johnny THUNDERS à réaliser son fameux So Alone. Perrett assumait toujours quasiment seul une écriture impeccable, malgré une consommation de drogues croissante que la tournée avec THUNDERS, source de tous les excès possibles et imaginables, n’avait pas arrangé. Les critiques seront toujours dithyrambiques voire plus concernant ce futur disque, mais les ventes ne suivront pas, le label ayant soigneusement savonné la planche à un recueil pourtant objectivement aussi bon.

Premièrement, interrogeons le choix d’une jaquette absolument hideuse dont on ne sait où elle veut véritablement en venir. On y voit un paysage volcanique peuplé de deux yeux, dont s’extrait un démon (Perrett?) prenant appui sur des monts de lave aux couleurs grisâtres. Plein ouest, un montage ridicule où Mike Kellie semble prendre la pose, cerné de serpents. Mais qui donc a pu croire un seul instant qu’un tel visuel ne repousserait pas des personnes sensées? Sans doute le fameux Michael Beal apparemment aux manettes de cette couverture. Force est de reconnaître qu’il est bien seul.
Secondement, abordons le choix plutôt curieux des singles. "You’ve Got to Pay" fut le premier candidat retenu, une relecture de "I Can’t Explain" que le groupe trouvait banale, tant et si bien que John Perry refusa de jouer dessus, si ce n’est un petit bout final. "Out There in the Night" suivit, un rock’n’roll peu excitant traitant de la fugue par un beau soir du chat de Perrett.

Pourtant, Even Serpents Shine regorge de pièces hautement recommandables, navigant habilement entre glam romantique et impacts incisifs immédiats, le tout en dispensant allègrement soli de guitare bien sentis – chose relativement taboue à l’époque – et en conviant John Bundrick alias RABBIT aux claviers, musicien aperçu aux côtés des WHO. On le retrouve à l’orgue sur le power pop et délicieusement vintage "Flaming Torch". Néanmoins, un morceau se détache assez nettement et naturellement.

Située au cœur du recueil, "In Betweens" est ce que je nommerais sommairement une chanson pop parfaite de bout en bout, sans temps mort. Des bruits de mer similaires à ceux introduisant "I Am The Sea", ouvrant Quadrophenia des WHO – décidément ! – se superposent à des cris de mouettes artificiellement créés par Perry via sa guitare. Une tape sèche de batterie et un plan de basse béton plus tard et voilà Perrett via sa voix langoureuse tentant de matérialiser textuellement des situations inextricables : Piégé entre le bien et le mal/Dis-moi, existe-t-il un échappatoire ?. Le cul entre deux chaises ou plutôt un amour clandestin sordide dont on ne peut sortir sans dommages irréversibles. Finalement, la dernière phrase fournit une symétrie parfaite en évoquant les étendues maritimes avant de s’abîmer dans un extraordinaire coda guitaristique digne du CRAZY HORSE.

Auparavant, le tube imparable "No Solution" offrait le même type de propos pessimiste concernant l’ambivalence que peuvent arborer les sentiments, mais le groupe nous gratifie tout de même de son humour typique en offrant un "Instrumental" final entre country et psyché qui s’avère ne pas en être un, Perrett le ponctuant d’une remarque finale l’objectivant en ultime instance (Hey toi, tu es simplement instrumental).

La réédition réalisée en 2009 par Sony-BMG adjoint trois morceaux bonus, pas forcément inoubliables, à un disque qui sera déjà l’avant-dernier d’une formation comptant parmi les anomalies les plus remarquables de cette fin d’années soixante-dix.

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- Mike Kellie (batterie)
- Peter Perrett (chant, guitare)
- John Perry (guitare)
- Alan Mair (basse)
- +
- Koulla Kakoulli (chœurs)
- Adam Maitland (claviers, saxophone)
- Rabbit (claviers)


1. From Here To Eternity
2. Flaming Torch
3. You’ve Got To Pay
4. No Solution
5. In Betweens
6. Out There In The Night
7. Curtains For You
8. Programme
9. Someone Who Cares
10. Miles From Nowhere
11. Instrumental



             



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