GOODBYE JUNE est un groupe originaire du Tennessee, dont le nom fait référence au décès du frère de Tyler Baker (guitare), survenu un mois de juin.
Le groupe pratique plutôt un Rock sale et puissant qui navigue entre le Hard-Rock, le Boogie Rock, le Pub Rock, avec quelques digressions Pop-Rock. Pour illustrer cela, il suffit d’écouter l’excellente "The Hard Way", une chanson qui a tout du medley hommage aux piliers du Rock (un mot incontournable lorsqu’on parle du groupe). On y retrouve des passages évoquant furieusement les STONES, AC/DC, ROSE TATTOO. On se souvient d’ailleurs que la chanson éponyme de leur album See Where The Night Goes puisait déjà allègrement dans le riff du "Thunderstruck" d’AC/DC.
Deep In The Trouble est son cinquième album et le moins qu’on puisse dire, c’est que le groupe a désormais atteint une maturité suffisante pour parvenir à proposer un disque dans lequel ses références, souvent très évidentes, sont restituées de manière diablement efficace.
Il est clair que si l’on juge cet album à l’aune de son originalité le constat risque d’être assez mitigé.
Mais si on le fait en prenant en compte la passion, le savoir-faire et l’efficacité dont le trio se montre capable, il en va autrement.
Le groupe sait varier les plaisirs en nous proposant des titres aux ambiances multiples. Nous avons ainsi droit à du Rock pêchu et rugueux, limite Hard-Rock ("The Hard Way"), du Rock flirtant avec le Rock sudiste ("Riding Through"), de la Pop Rock énergique ("Angel"), une balade poignante avec le magnifique "Piles of Bones", du Blues-Rock intimiste ("Hard Livin'"), du Sleaze Rock ("My Place") qui pourrait faire penser aux QUIREBOYS ou à FASTERPUSSYCAT -la voix éraillée et plaintive de Landon Milbourn y étant certainement pour beaucoup. Et on pourrait continuer ce descriptif encore longtemps.
En effet, comme le démontre le sublime "Piles Of Bones", le groupe n’est pas seulement à l’aise dans les titres puissants et rentre-dedans. Il est également capable de se montrer séduisant et convaincant avec des morceaux plus mid-tempo, voire apaisés. Avec "My Place", on retrouve d’ailleurs certains aspects de l’univers musical Pop-Rock des défunts JELLYFISH.
Cette variété est notamment possible du fait de la capacité du groupe à passer d’un chant éraillé et très Blues-Rock à une voix bien plus douce, mielleuse et veloutée. Quelle différence, en effet, entre le chant éraillé et tranchant de "Waller" In The Mud et celui tout en finesse de "Heart Still in It" ! On en vient à se demander si on parle du même groupe. Et quelle différence entre l’entraînant et festif "Turn Up the Rock and Roll" et le plus sombre et maîtrisé " Well Oh Well" !
Cette capacité à proposer une large palette d’ambiances est indéniablement un des atouts de GOODBYE JUNE. Mais la qualité de l’interprétation est également à souligner. Au-delà de la qualité du chant, on peut également mentionner les magnifiques soli de guitares de Tyler Baker, qui apportent une touche de sensibilité et de groove.
Un sans faute pour cet album qui, s’il ne brille pas réellement par son originalité, nous fait passer un bien bon moment et se laisse récouter et réécouter avec grand plaisir.