Notre duo norvégien n’en peut plus de revisiter ses influences et de les 'magnifier' a travers des sorties plutôt hasardeuses depuis quelques années. Pour le moins, c’est le retour à une pochette bien dégoulinante typée black metal catégorie Z, et pas une couronne norvégienne pour payer un designer, comme aux plus beaux jours des illustres débuts de l’inner circle. Bref, nous n’en sommes pas à une incongruité près avec nos camarades qui ont bien lustré le fond de leur string noir sur les bancs de Helvete pour débuter leur carrière, souviendez-vous en ! Il s’y développait une dose de délire monumental.

Les aventures de Nocturno et de Fenriz se poursuivent avec un morceau ç la gloire éternelle de l’immense influence qu’est CELTIC FROST. En effet, on jurerait Tom Warrior sur "Howling Primitive Colonies" qui ouvre cet album, tout en gardant le même genre de break auquel les Suisses nous avaient habitués. C’est bluffant tellement c’est bien imité. Ou alors c’est moi qui déraille ? Chers camarades quincas, soyez aimables et donnez votre opinion là-dessus, même la basse sonne Martin Ain. Seul petit souci, le titre se laisse écouter mais ne ronronne pas vraiment. "Eeon 3" propose une espère de rythmique déstructurée "à la suisse" … Mais oui… C’est lent, lourd et un brin hésitant exactement comme le grand aîné pionnier. Parole, Tom doit en éclater de rire devant sa tasse de thé tout ce temps après. C’est pataud et peu conforme à l’image que vont laisser les DARKTRONE dans l’histoire de la musique populaire. Un très léger tremolo picking nous plonge néanmoins dans un black plutôt proto que réellement actif.

Le morceau de bravoure de cet opus est sa conclusion qui dure plus de dix minutes avec intro à rallonge en acoustique, puis une rythmique bien mollassonne du slip. "The Lone Pines Of the Lost Planet" semble tout droit sortie de To Mega Therion, album sacré mais à la qualité discutable et, fatalement, quarante ans plus tard, l'écoute ne saurait être la même. Alors, nous avons bien la vidéo promotionnelle de "Black Dawn Affliation" dont la qualité nous plonge dans un abîme de consternation, à croire que le groupe n’a plus un radis pour tourner des trucs attractifs. Mais le titre n’est pas vilain avec une belle rythmique de Nocturno, dommage car le bridge est des plus maladroits. Morbid Tales semble nous ramener en 1985, qui plus est avec une coda en forme de QUEENSRYCHE souvenir.

L’instrumental "And In That Moment I Knew The Answer" passe - évidemment - du côté de TROUBLE et de CANDLEMASS avec de nouveau les mêmes approximations du début de carrière. Du doom de qualité bien roots, avec un ch'ti synthétiseur qui se fait entendre par menues instants, remember notre Vargounet en taule ? Bin voilà, même matrice ! "The Bird People Of Nordland" relance l’influence de BATHORY avec cette manière de rouler les rythmiques. La guitare ne manque pas d’être incisive mais on a l’impression d’assister à la naissance des mouvements extrêmes. C’était il y a plus de quarante ans les gars… c bien les hommages mais quid ? Nous restons exactement dans cette même mouvance sur "The Heavy Hand", il est vraiment très étonnant qu’après avoir participé à l’éclosion du black metal, notre duo norvégien continue de composer sur un mode proto black… Quelle est la finalité ?

Les années passent et il semble désormais que le duo infernal du black metal norvégien se soit transformé en un tribute band aux débuts des mouvements extrêmes, avec CELTIC FROST et BATHORY en influences primordiales, certes glorieux mais pas la moindre once d’efficacité ou d’originalité. Je trouve cet opus encore moins bon que le précédent Astral Fortress. Malgré mon attachement pour Fenriz et son groupe, je ne peux monter au-delà de une étoile.