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BLACKGAZE PSYCHéDéLIQUE  |  STUDIO

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2016 Kodama
2024 Les Chants De L'Aurore
 

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2007 Souvenirs D'un Autre ...
2010 Écailles De Lune
2012 Les Voyages De L'Âme
2014 Shelter
2016 Kodama
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2024 Les Chants De L'auror...

ALCEST - Les Chants De L'aurore (2024)
Par K-ZEN le 21 Juillet 2024          Consultée 938 fois

Le komorebi, c’est cette lueur solaire filtrant à travers les feuilles des arbres. L’art utilise abondamment ce phénomène naturel, créant ainsi des visions magiques forestières.

Peu d’arbres figurent pourtant sur cette peinture de Yoann Lossel. Le soleil, bas comme lors d’un crépuscule – ou plutôt… une aurore, est en partie oblitéré par cette jeune personne dénudée jouant du pipeau autour de flamants en transe, illustrant un remake parfait du Joueur de flûte de Hamelin, légende germanique et censée s’être déroulée le 26 juin 1284 que transcrivirent ensuite les frères Grimm.

L’histoire met en scène un village allemand envahi par les rats et dont les habitants meurent de faim. Un flûtiste itinérant se présente comme un dératiseur. Le maire lui promet une belle récompense si jamais il parvient à débarrasser la ville de ses rongeurs. Seulement, une fois fait, il est chassé à coups de pierres. Il revient quelques temps plus tard, décidé à se venger. Il charmera les enfants du village que leurs parents ne reverront jamais.

À l’instar des contes antiques, ALCEST sait parfaitement faire cohabiter violence et onirisme dans son œuvre. Blasts rageurs côtoient donc instants éthérés, tout comme les guitares acoustiques les électriques, le chant hurlé double parfois une voix plus aérienne et aiguë. "Améthyste" en est la meilleure preuve, authentique joyau du haut de ses deux montées irrésistibles aux sonorités délicatement asiatiques. Attirant et repoussant à la fois, comme peuvent l’être les sirènes et leurs mélodies enchanteresses, Les Chants de l’Aurore constitue la septième offrande studio d’un duo toujours composé de NEIGE fidèlement accompagné par WINTERHALTER derrière les fûts.

Le contenu lyrique demeure ésotérique et spirituel, nous attardant sur des notions parfois totalement inconnues quand il n’est pas emprunté à d’illustres auteurs classiques (Guillaume Apollinaire en l’occurrence pour "L’Adieu"). En opposition à l’âme-sœur, la flamme jumelle serait ainsi la réunion de deux moitiés d’une seule âme, Platon ayant été le premier à théoriser ce concept via son ouvrage Le Banquet. D’après la légende, les hommes avaient autrefois deux têtes, quatre bras et quatre jambes mais Zeus, estimant qu’ils représentaient une menace, les sépara en deux moitiés : mâle et femelle. Bouddhisme et hindouisme relatent le même mythe, missionnant les hommes à retrouver leur moitié au fil des incarnations. Quant à cet enfant de la Lune étrange, plus qu’un noctambule magnifique, sans doute n’a-t-il d’autre choix que de sortir la nuit, touché par cette mystérieuse maladie au nom pourtant presque poétique.

Tels les chefs-d’œuvre Laughing Stock ou Hex publiés respectivement par TALK TALK et BARK PSYCHOSIS, Les Chants de l’Aurore semble former une boucle temporelle parfaitement étanche, se manifestant via un concept-album sur la vie ou la migration annuelle structurant les existences de certains oiseaux. Quand les notes du folk tristoune final résonnent, ce n’est que dans le but de matérialiser une pause momentanée avant l’attente. Une nuit obligatoire avant un nouveau jour. Des adieux avant un prochain envol vers des horizons merveilleux et inconnus, peuplés de créatures chimériques dont les yeux arboreraient des reflets étranges couleur améthyste.

Le komorebi, c’est alors peut-être aussi parvenir à identifier le positif doucement filtrer, y compris pendant les moments plus difficiles où tout semble opaque.

Je n’avais jamais vu Éric. J’avais à peine échangé avec lui. Les événements liés au Covid avaient drastiquement réduit les moments où notre équipe pouvait interagir autrement que par écrit. Je ne connaissais que le Kingbee, un nom de scène sans doute inspiré du standard que composa Slim HARPO, ensuite repris par PINK FLOYD et STONES ; des planches où notre camarade brilla bien avant que je ne songe à seulement y figurer. Seijitsu me rapporta une conversation qu’il eut en sa compagnie, révélant une passion et une curiosité pour bien autre chose que le blues, ce qui transparaissait déjà via le commentaire qu’il posta un jour concernant un album des FONTAINES D.C. chroniqué par mes soins. Ses articles fouillés toujours passionnants attestaient également d’une expertise et d’un souci du détail remarquables. Des écrits qui continueront à faire vivre sa légende longtemps, je n’en doute pas un seul instant.

Comme dirait Charles MINGUS, So Long Eric !

(Et bonne jam avec John Lee HOOKER bien évidemment… Ça va déménager !)

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- Neige (basse, guitare, chant, glockenspiel, piano, clavie)
- Winterhalter (batterie, percussions)
- +
- Élise Aranguren (chant additionnel)
- Gísli Gunnarsson (chant additionnel)
- Haruna Nakaie (viole, spoken words, chant additionnel)
- France Lafumat (chant additionnel)
- Margot Et Sacha Gentil (chant additionnel)


1. Komorebi
2. L’envol
3. Améthyste
4. Flamme Jumelle
5. Réminiscence
6. L’enfant De La Lune (月の子)
7. L’adieu



             



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