Deux ans presque jour pour jour après le très réussi Parallel Worlds, Fabrice QUAGLIOTTI rempile avec Undo qui est cette fois pour moitié constitué de chansons. Si, sur le plan stylistique et sonore, Undo est proche de son prédécesseur, la composante pop (corollaire du format chanson) gagne du terrain, mais Fabrice QUAGLIOTTI ne la transcende pas et les compositions s’en trouvent globalement moins marquantes.

Le cas des ballades est, comme on pouvait le craindre, particulièrement épineux. Toutes trois centrées sur le piano, elles souffrent d'une écriture banale, d'arrangements fades et, pour les deux chantées en français, de clichés sentimentaux par tombereaux entiers. On peut encore passer l’éponge sur "All I Hear Is", malgré ses oripeaux électro stéréotypés, et "Là-Bas" sauvé in extremis par son refrain. C’est pour mieux nous désoler à l’écoute de "Recommencer" (faisant écho au titre de l’album) qui sombre au niveau abyssal du ROCKETS des années 2010 et sur lequel il ne reste plus qu’à poser une dalle de béton.

Les autres chansons sont plus satisfaisantes. On retrouve un peu plus d’énergie et d’inspiration avec "I’m On Fire" (malgré un traitement vocal assez malheureux) et "Couldn’t Care". "Go Round Go Down" et "No Sound" avec leurs atours rock-indus et le retour de la talkbox sont plutôt réussis, donnant une certaine idée de ce que ROCKETS eût été sans les immondes scories EDM ou R’n’B caractéristiques d’une grande partie de la pop mainstream depuis près de vingt ans.

L’autre problème est que ce formatage se répercute également sur les instrumentaux, inférieurs à ceux de Parallel Worlds, conséquence à la fois de la composition et d’arrangements dépareillés : piano, électro, fausses guitares et orchestre informatique se télescopent sans réelle valeur ajoutée. "Suite Power" nous perd quelque peu, "Heartbeat" ennuie ferme malgré son rappel du refrain de "Là-Bas". L’album se conclut avec "Lifted", d’inspiration classique de même que "Princess" sur le précédent album. Il est pénible d’entendre une nouvelle fois de si gros clins d’œil à Erik SATIE − l’intro est un décalqué de la troisième "Gymnopédie" − et Joe HISAISHI (pour les arrangements et certaines harmonies).

Tout cela m’amène à penser qu’avec Undo, Fabrice QUAGLIOTTI court trop de lièvres à la fois et laisse ainsi les bonnes idées sur le carreau. Dommage.