Après un premier album fort médiocre chez Standard Music Library en 1969, Delia DERBYSHIRE (alias Li De La Russe) et Brian Hodgson (alias Nikki St. George), ex-membres de WHITE NOISE, s’associent avec Don Harper pour créer leur second album commun, Electrosonic, publié en 1972 chez KPM, l’un des grands labels britanniques d’illustration musicale. Au contraire de Electronic (1969) où Brian et Delia faisaient leur tambouille chacun de son côté, l’intégralité de Electrosonic est crédité aux trois musiciens.

Electrosonic est une collection de dix-neuf miniatures composées presque exclusivement sur l’EMS VCS3 que l’on entendait déjà sur An Electric Storm (1969). Cet album, pas plus que le précédent, n’a pas grand-chose en commun ni avec An Electric Storm ni avec Concerto For Synthesizer (1975) de David VORHAUS paru sous le nom WHITE NOISE. Nous avons ici de petites mélodies limpides les unes à la suite des autres, cependant de bonne facture. On entend le violon de Don Harper sur "Liquid Energy".

Malgré le caractère relativement primitif du VCS3, le son d’ensemble est d’une propreté remarquable, sans que les fréquences soient trop pures. Nous sommes loin du Deserted Palace (1972) de Jean-Michel JARRE. Electrosonic ne diffère pas beaucoup des productions solo de Delia DERBYSHIRE, également mélodiques. On retient d’abord les inquiétants "Plodding Power", "No Man’s Land" et "Depression" qui, évidemment, sans égaler An Electric Storm, font leur petit effet. La petite mélodie optimiste de "Quest" se détache nettement du reste de l’album, plus abstrait. "Computermatic" présente une rythmique étonnamment élaborée. "Frontier To Knowledge" arbore une mélodie solide. Le planant "Celestial Cantabile" est également intéressant.

Comme tous les albums de la série KPM de 1968 à 1980 (250 albums à deux-trois vaches près), Electrosonic a été publié avec une pochette générique vert kaki. La réédition par le label Glo-Spot en 2008 arbore une couverture beaucoup plus jolie.