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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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1975 PÔle (Besombes - Rizet)
1979 Ceci Est Cela
1982 La Guerre Des Animaux
1983 City & Industry

B.O FILMS/SERIES

1975 Libra
 

- Style : Cluster, Heldon, Luc Marianni , Didier Paquette , Mar-vista, Pantin
- Style + Membre : Pôle, Philippe Grancher , Hydravion

Philippe BESOMBES - Ceci Est Cela (1979)
Par NANAR le 10 Septembre 2023          Consultée 531 fois

Après le melting-pot de Libra (1975) et l’hommage à l’école de Berlin de Pôle (1975), Ceci Est Cela, troisième album de Philippe BESOMBES, est un recueil de ses musiques pour la scène entre 1972 et 1976, publié en 1979 par le label Divox. Ceci Est Cela est une fois de plus assez hétérogène, mais bien plus cohérent que Libra, mais aussi un peu anachronique à une époque où Philippe BESOMBES est très impliqué dans son nouveau projet HYDRAVION.

Pourtant, ce sont ni plus ni moins que des beats Disco qui ouvrent l’album, bientôt suivis de paroles ridicules et de chœurs orientalisants tout ce qu’il y a de plus niais et cliché. "Princess Lolita" est une véritable caricature de chanson Disco, comme l’élan de dépit de Philippe BESOMBES face au label qui exige un morceau exploitable en single. Les paroles racontent une pseudo-légende chinoise, la lutte d’une maîtresse de karaté contre un dragon mangeur de princesses. Les paroles surjouées et l’instrumentation tarte à la crème procurent un effet comique finalement plutôt réussi, à l’image de "Rock à Montauban" sur Pôle (1975). Cette chanson totalement hors-sujet – c’est un recueil de pièces pour la scène, oui ou non? – est reléguée, sur l’édition CD, en morceau caché sur la piste de pré-gap, avant la piste 1. On devine donc ce qu’en pense Philippe BESOMBES.

Sur l’édition vinyle de 1979, les pistes les plus courtes encadrent les plus longues. "Géant" est un fort beau mélange de synthétiseurs et de nappes de Mellotron, analogue à "Haute Pression" ou "Armature Double" sur le très bon double album de 1975. Plus proche des paysages torturés de Libra, "Seul" est un amalgame de percussions sourdes, de pulsations et grincements électroniques, de bruits extérieurs divers et variés. "Seul"… avec un maelström de souvenirs déformés. Les deux autres morceaux durent respectivement douze et quatorze minutes et déroulent de longues ambiances évolutives, desquelles on peut distinguer plusieurs parties.
"Pawa 1" commence par un passage bruitiste avant d’enchaîner sur des vocalises qui se superposent à l’infini avec un effet délai. Les voix se noient dans une distorsion extrême puis s’effacent derrière une pulsation électronique lente. Les voix se font plus erratiques, presque méconnaissables. La tension monte jusqu’à ce que vers la dixième minute surgisse une séquence rapide; la pièce se termine dans les rires.
Après une introduction nébuleuse et sereine posée par la flûte, "Ceci Est Cela" nous embarque dans plusieurs paysages sonores. Le premier est agité au son des séquences, batteries et voix déformées. Le deuxième est apaisé par le saxophone, les accords de Solina et une nappe de bruit blanc, avant que l’envoûtement ne soit décuplé par des tambours volatiles dans une formidable montée en puissance. Toujours sous l’égide électronique, la conclusion marque un retour fugace à l’agitation et aux déclamations lunaires de la première partie.

La réédition en CD, toujours par le label Mio Records en 2004, mérite toute notre attention puisqu’elle double la durée du programme, avec six pièces laissées de côté jusque là, d’autres bandes-son de scène ainsi que "PJF 159" et "PJF 137", parmi ses premières créations électro-acoustiques, cette dernière ayant été sélectionnée à la 7e Biennale d’Art Contemporain de Paris en 1971, ce qui lui donne une première exposition auprès du public. "PJF 159" est un inédit qui n’en est pas vraiment un, certains de ses éléments sonores étant réutilisés dans l’album Libra (1975); la sirène et le piano prémaré se retrouvent sur "Thème Grave" et l’improvisation de sitar de "La Ville". "PJF 137" est un mélange de sirènes électroniques, de guitare, de violon, de saxophone. Une musique concrète déroutante, brouillone, mais pas inintéressante.
De nouveaux très bons morceaux se profilent, tels le délicat "Traversée" tout en retenue, sublimé par la sitar, un "Trio" aux métronomes et percussions polyrythmiques et le brumeux "L’Or Des Fous 2". Je reste réservé face à "L’Or Des Fous 4" qui réutilise beaucoup d’éléments sonores de "Pawa 1", avec dans un agencement différent.

Il est difficile de recommander un morceau en particulier, tant cet album est hétérogène dans sa cohérence, ou équilibré dans son dépareillage. Plus qu’un side-project ou un simple complément, Ceci Est Cela complète à merveille la discographie de Philippe BESOMBES. De la belle ouvrage.

3 ⅔ sur 5

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- Philippe Besombes (claviers, bandes magnétiques)
- Phil Louvet (percussions - titre 1)


1. Princesse Lolita
2. Géant
3. Pawa 1
4. Ceci Est Cela
5. Seul
- Réédition 2004
6. Traversée
7. Trio
8. L'or Des Fous 4
9. L'or Des Fous 2
10. Pjf 159
11. Pjf 137



             



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