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2020 Glauque

GLAUQUE - Glauque (2020)
Par K-ZEN le 14 Octobre 2024          Consultée 111 fois

Pas grand-chose n’annonçait une telle fatidique déferlante.

Quoique.

Avec le recul, j’appris à mes dépens qu’adviendrait ce dimanche 22 septembre 2024 le jour fatidique de l’automne. L’équinoxe annuel s’y produirait également afin de réduire les coûts inhérents. Un instant où jour et nuit auraient des durées identiques, exposant un parfait équilibre toutefois bien précaire.

La journée précédente avait été plutôt chaude et ensoleillée, offrant un été indien devenant décidément une habitude dans ce petit coin de France. Le sweat que j’avais emporté n’aurait aucune utilité véritable sinon encombrer ma taille si jamais je me risquais à esquisser quelques pas de danse. Heureusement, ce n’était pas ce qui était prévu. Du moins sur le papier.

Le Stockfish est une agréable petite salle située à l’est de Nice, non loin du stade Vauban ou de la fameuse place Garibaldi, au cœur d’une résidence étudiante. Plutôt récente, elle accueille toutes sortes de spectacles et tire bien évidemment son nom d’une spécialité culinaire de la ville. Je découvris son existence deux ans auparavant via un set inspiré livré par Arnaud REBOTINI. Ce samedi, devant une centaine d’esprits curieux dont celui de mon collègue toujours aux aguets, elle offrirait sa scène à deux artistes labellisés hip-hop.

HAIKEN, la première partie 100 % locale, s’avérait sympathique, charmante même, mais ne prêtant pas tellement à un quelconque lendemain, soutenue visiblement par un public totalement acquis à sa cause. Peut-être des amis de notre chanteur ? N’étaient-ils là que pour ça ? Je ne suis pas sûr de les avoir revus par la suite, qu’importe.

Deux bières plus tard, nous voici face à ce jeune et mystérieux quatuor belge originaire de Namur. Un vocaliste ressemblant physiquement étrangement à Bertrand CANTAT, à la plume plus noire et peut-être moins imagée, cependant finement aiguisée. Les trois autres zicos, habités et ce n’est rien de le dire, s’occupent de créer cette toile d’araignée électronique dans laquelle on se love sans vergogne.

GLAUQUE est un adjectif à la double signification et cela, c’est la jaquette de leur inaugural E.P qui nous l’indique en plus de nous rappeler nos années de jeunesse syllabiques. 1. D’un vert qui tire vers le bleu. Lumière glauque. 2. Qui donne une impression de tristesse, de misère. Une atmosphère glauque. Quatre lignes tirées du Larousse contrebalançant une couleur plus crémeuse. Ce patronyme, Louis, Lucas, Baptiste et Aadriejan l’ont adopté à l’unanimité et il est sans appel, charriant en son sillage la notion de contraste et d’impact qui leur était chère. Il leur permettrait également une exploitation visuelle intéressante, validée via ce graffiti ornant ma copie physique acquise au merchandising.

Glauque est sorti quinze jours après le premier confinement décidé suite à l’épidémie de Covid-19 et c’est dingue comme il a su capturer en avant-première les sentiments que l’on éprouverait à cet instant précis. Les intitulés sont brefs, compacts, un seul mot, cinq lettres au maximum pour un rendement maximal. Le malaise est latent, explosant parfois de manière incontrôlée à travers des pulsions schizophrènes (l’instrumental synthwave "Intro" ou la seconde partie de "ID8", le terrible "Plane" prenant une dimension impressionnante en concert). Ce mal-être exposé se situe dans la directe lignée des travaux d’un certain PROGRAMME concocté par son chef Arnaud MICHNIAK. Et déjà approche une "Outro" prenant congé via une nappe s’effaçant discrètement. Le silence se refait.

Mais dans les cerveaux, cette manufacture d’enfer sans RTT possible, y compris les nuits d’épuisement, cette veine géante, brille, incrusté quelque part entre les néons fluo douteux, ce formulaire que personne ne reçoit jamais, pourtant inéluctablement paraphé. Tel un rêve rigide de plus en plus lointain dont on finit par se dire qu’il n’a pas existé.

On est tous voués à vivre.

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- Louis Lemage (voix)
- Lucas Lemage (production)
- Baptiste Lo Manto (production)
- Aadriejan Montens (production)


1. Intro
2. Vivre
3. Robot
4. Id8
5. Plane
6. Outro



             



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