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2023 Les Gens Passent, Le Temps Res...

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2020 Glauque

GLAUQUE - Les Gens Passent, Le Temps Reste (2023)
Par K-ZEN le 23 Novembre 2024          Consultée 44 fois

Hop !

Le voici qui réémerge de son coma. Trois ans ne se sont pas écoulés ou alors en accéléré. Quand notre héros rouvre les yeux, c’est pour constater que les invités sont toujours présents au Stockfish – rappel : la fameuse petite salle niçoise où GLAUQUE a élu domicile en cette soirée d’automne –, ces derniers formant sans doute 10 % du public global et incluant en particulier une jeune demoiselle sur laquelle il a complètement flashé, celle-ci faisant signer son affiche par le vocaliste, le rassurant ainsi à propos de ses chances qui seront minces.

Sur le côté de la scène, le merchandising battait, si on peut dire, son plein. Baptiste, un des musiciens et décidément homme à tout bien faire, rejoignait ce petit coin peuplé de quelques passionnés n’ayant pas encore levé le camp. Un vinyle, un CD, un carnet, un porte-clés, élan altruiste malgré tout vaguement matérialiste ou à défaut intéressé. Pas moyen de me souvenir si des marque-pages étaient disponibles, tel celui s’extrayant de cette marée claire que constitue la jaquette du premier album studio envoyé par GLAUQUE en 2023. À moins qu’il ne s’agisse uniquement de la manifestation d’un vernis se craquelant, révélant comme dans le film Profondo Rosso un indice décisif mais inquiétant.

La contrepèterie sans appel choisie en vue de titrer l’œuvre est un autre indice sur une aigreur et un désabusement palpable. A) Les déceptions amoureuses bien entendu, dont on comprend qu’elles peuvent constituer un carburant efficace, mais surtout B) l’acceptation que le temps réduit souvent à néant la plupart des relations non entretenues auxquelles on songe ensuite avec une nostalgie larmoyante jusqu’à l’ultime limite où chacun est mis face à ses responsabilités, A pouvant impliquer B et inversement.

Les Gens Passent, Le Temps Reste démarre de la même manière que le concert, via un cri schizophrène. Je suis bourré d’incohérences. Puis je suis pas un artiste. Une volonté de revendiquer la conservation d’une certaine normalité ? Juste à la suite de "Plusieurs Moi", "Plan Large" ouvre un autre débat dont j’ai déjà pu discuter avec un ami écrivain : l’artiste fécond peut-il être heureux ? Ses tourments ne sont-ils pas ce qui nourrit profondément son œuvre ? Louis semble plutôt répondre par l’affirmative, à l’instar de mon collègue auteur (Quand je me sens trop mal/Mes couplets sont trop biens). Plus loin, "Rance" évoque un autre sujet sensible diablement d’actualité chez les générations actuelles, le non-désir d’enfant, vision allant à rebours des conceptions classiques passées s’appuyant sur religion ou nature, cette dernière qualifiant la reproduction comme une grande fonction des organismes vivants. Les raisons avancées afin de justifier cette décision peuvent être diverses : un monde livré à tous les dangers guerriers et climatiques déjà bien trop peuplé, la matérialisation du désir de décroissance ou simplement profiter plus longtemps d’une vie de consommateur en toute indépendance et sans engagement. Louis semble avoir fait son choix, mais celui-ci demeure volatil, soumis aux aléas d’une vie dont on ne connaît à l’avance les rivages où elle peut nous mener.

Instrumentalement parlant, le disque conserve ces ambiances électronico-industrielles parfois minimales, toujours tendues si ce ne sont quelques instants plus apaisés au piano ("On Oublie et On Recommence", "Pas le Choix" s’animant soudain d’un refrain tubesque). "Noir" assume quant à lui une autotune putassière pour ce qui est le meilleur morceau de la galette. Positionné en fin de parcours, le funèbre longue-durée "Deuil" paye un tribut évident à PROGRAMME ("La Ville Disparaît"), faisant preuve finalement d’une résilience étonnante. Tout cela n’était-il qu’une séance de psychanalyse grandeur nature ?

Quand je dansais, j’étais l’infime détail, une vie parmi des milliers d’autres visages flottant dans des vapeurs éthyliques, à la fois fuyant et recherchant les dangereuses abstractions qu’on ne peut rencontrer qu’à certaines heures indues, exercice d’équilibre digne d’un casino où bien souvent à la fin cela reste la maison qui gagne.

Un solide 3.

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   K-ZEN

 
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- Louis Lemage (voix)
- Lucas Lemage (production)
- Baptiste Lo Manto (production)
- Aadriejan Montens (production)


1. Plusieurs Moi
2. Plan Large
3. Pas Le Choix
4. Ego
5. Bleu.e
6. Noir
7. Plan Serré
8. Friable
9. On Oublie Et On Recommence
10. J’te Promets Rien
11. Rance
12. Deuil



             



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