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2007 Made Of Bricks
2024 9 Sad Symphonies

Kate NASH - 9 Sad Symphonies (2024)
Par MARCO STIVELL le 24 Octobre 2024          Consultée 354 fois

Kate NASH sait se faire attendre, mais au moins elle est toujours bien là et son talent aussi, contrairement à cette chère Lily ALLEN envers qui on l'a trop souvent comparée dès son arrivée en 2007, et qui dominait effectivement bien la pop anglaise de cette seconde moitié de décennie (2006 à 2009). Seulement voilà, durant la suivante, ALLEN est revenue avec un virage stylistique 'r'n'bling-bling' des moins convaincants, alors que NASH, prenant bien son temps elle aussi entre chaque album, ne faisait toujours pas d'entorse au genre qui l'a faite connaître. Entretemps, il y a d'ailleurs eu sa participation remarquée à la série Netflix GLOW consacrée au catch féminin.

De plus, si son premier album, Made of Bricks (2007) était vanté comme un phénomène, il n'égale pas certaines de ses productions ultérieures, précisément les oeuvres aux nombres pairs que sont My Best Friend Is You, deuxième paru en 2010 ainsi que Yesterday Was Forever, quatrième en 2018, et qui comportaient des chansons de dingue, jubilatoires. Voilà finalement ce cinquième pour casser le schéma, 9 Sad Symphonies, paru en plein solstice d'été 2024, d'une qualité indéniable pour l'artiste qui fête ses 37 ans quelques jours plus tard (le 7 juillet).

Tout sourire et la jouant actrice ou princesse sexy sur la pochette, Kate NASH devenue et demeurée rousse (meilleure/seule teinte réussie pour une brune ?) et accessoirement végan après des années de végétarisme, nous convie de nouveau à son univers chamarré autant que déluré, sans chercher à retirer quoi que ce soit là par contre. Bien que loin de son look dans GLOW, elle n'a rien perdu de sa verve, juste l'adolescence des débuts mais qui se retrouve toujours quand même, y compris au plus noir de sa folie habituelle. Après tout, le titre ne ment point sur le contenu, guère joyeux au niveau des paroles !

Pour la production, NASH confie tout au Danois Frederik Thaae, qui avait géré une bonne moitié du précédent, Yesterday Was Forever pour la plupart de ses meilleurs titres d'ailleurs. Les cordes sont désormais omniprésentes - le côté 'symphony' voire esprit hollywoodien mis en exergue passe aussi par là -, un charme plus précieux, mais sans déteindre trop sur les guitares et la pop classique. Suivant les nouvelles voies de publication (même si YouTube n'est plus de prime jeunesse), pas moins de six titres ont déjà fait l'objet de singles et autant de clips s'ajoutent. Si bien que les seuls morceaux de l'album, sur dix en tout (le titre dit pourtant neuf !) à n'être concernés ni par l'un ou l'autre format sont "Abandoned", "These Feelings" et "Vampyre".

En quarante minutes, 9 Sad Symphonies, enregistré pour bonne partie au Danemark, nous prouve une fois encore qu'en matière de musique anglaise et dans la branche féminine, Kate NASH reste un des plus beaux fleurons en ce début de troisième millénaire. Ses angoisses, son 'bordel de l'esprit' permanent offre "Ray" (son "Stand By Me" à elle seule), "Abandoned" (jolie ballade r'n'b personnelle) et "Millions of Heartbeats" (pop efficace, féérique et tourbillonnante), nouvelles petites perles qui semblent plus douces de prime abord, musicalement et grâce aux cordes. Question romantisme mais échevelé, à raison de clips face à elle-même dans de grands décors naturels (prairies ou forêts enneigées), quand ce ne sont pas des 'princes charmants' à tête d'âne, il y a aussi toujours ses doutes en termes de relation intime ("Wasteman", "Space Odyssey 2001"). On y remarque ce goût pour les rythmes binaire et ternaire mélangés ; point de doute, depuis 2007, le tempérament indé, faute de viande peut-être, s'est affiné.

Le piano et les cordes, donc, ne supplantent pas les moments voix-guitare acoustique, la magie douceâtre ne réduit par la portée de l'accent cockney tel qu'on l'a toujours apprécié. Entre l'épique "Misery" et le folk-jazz très américain de "Vampyre", bien mignon, idem un peu pour cet "Horsie" de marque et plus orchestré, NASH nous entraîne au gré de son inspiration. Sa propre deuxième voix finale sur "Ray" est superbe, avec d'ailleurs quelques vers plus optimistes. "Space Odyssey 2001", partagé entre cordes arco (à l'archet) et pizzicato (pincées) avec des programmations étranges, offre un refrain gracieux. Outre la très belle "Horsie", on note pour sommet de ces 9 Sad Symphonies l'exception nouvelle que constitue "My Bile" avec son chant haletant, plus ado que jamais et son tempo cavalier, sans oublier ce pont baroquisant aux cordes et clavecin. Une fois encore miss Kate, c'est bien joué, bien envoyé !

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   MARCO STIVELL

 
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- Kate Nash (chant, choeurs)
- Frederik Thaae (guitares, percussions, programmations, arrang)
- Malthe Rostup (piano, clavecin)
- Sam Duckworth (programmations)
- Boomvision (guitare électrique)
- Rhea Fowler (violon)
- Johanna Bechsgaard Sørensen (choeurs)
- Maria Leeson Andersen (choeurs)
- Vibe Wingstrand (choeurs)


1. Millions Of Heartbeats
2. Misery
3. Wasteman
4. Abandoned
5. Horsie
6. My Bile
7. These Feelings
8. Space Odyssey 2001
9. Ray
10. Vampyre



             



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