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Kate NASH - My Best Friend Is You (2010)
Par MARCO STIVELL le 25 Février 2025          Consultée 192 fois

Avec le carton international de Made of Bricks (2007), Kate NASH est placée au même rang que Lily ALLEN parmi les Anglaises hautes en couleurs, à l'univers bariolé prometteur. Hélas, pour elle, les garanties de succès vont s'étioler dès son deuxième album, My Best Friend Is You (2010). Celui-ci est marqué par la production pourtant exemplaire de Bernard Butler, fils spirituel de Johnny Marr (The SMITHS) et l'un des guitaristes british synonymes de réussite (SUEDE, The TEARS mais aussi Roy ORBISON, The PRETENDERS, Sophie ELLIS-BEXTOR etc). De surcroît, les compositions du premier album n'ont rien d'enviable par rapport aux nouvelles !

Kate NASH continue sur sa lancée pop adolescence/bubblegum très influencée par les groupes féminin des années 60, avec la fantaisie qui la caractérise et qui cette fois, s'accorde aussi avec une touche plus 90's allant chercher du côté du mouvement Riot Grrrl, ces créatrices libérées au possible, chose que les journalistes et autres ont eu plus de mal à suivre. Et encore, l'artiste n'en a pas fini avec cela ! Le titre "Kiss That Grrrl" n'est pas choisi par hasard et il est sacrément bien mené, avec un effet soul 60's jusque dans le son, son refrain efficace sur tapis de cordes même si ce sont les saxophones qui retiennent l'attention, jusque sur le break orchestral agressif au milieu.

Il y a également la Gretsch de Butler et puis Kate, bien sûr, dotée de l'accent cockney le plus délicieux, enchaînant paroles d'amitié et des trucs du genre 'I bet her feet don't even stink, oh no!', très en décalage piquant et humour british comme elle sait faire (jusque dans le refus d'aller chercher un deuxième couplet, la répétition du refrain suffisant !), ce qui ne l'empêche pas d'être affriolante dans le clip (ce sourire, et... rah !). Hélas, en tant que deuxième single, "Kiss That Grrrl" manque clairement son coup, par rapport à "Do-Wah-Doo" avec les mêmes textures pourtant, piano et tapis de choeurs, saxos rutilants et envolées de trompettes... C'est qu'il y a en plus ces 'padampadampanpadampadampan' qui étirent le refrain en forte passion, tandis que le clip joue la carte comédie romantique dans un avion qui frôle le désastre gaiement.

Et puis sur un mode tout aussi festif, il y a le troisième tiers de l'album consacré aux 'ghost stories' que NASH affectionne tant (on s'en doutait, mais elle le dit sur le dernier titre, "I Hate Seagulls"). Après "Mansion Song", monologue post-rock au final grandiose et 'freaky' (co-production de notre chanteuse avec les RUMOUR CUBES), suivi du brillant "Early Christmas Present", sorte de folk électro tant efficace que vivifiant, le troisième extrait de l'album, "Later On", se fait à son tour étourdissant et épique. En plus, cette brave Kate le considère à juste titre comme son meilleur clip, avec cette soirée entre potes qui vire au bizarre et au sanglant, toujours les guitares claires de Bernard Butler, les batteries déchaînées et les synthés dont l'intéressée joue en bonne partie. Bref, elle a 22 ans, elle est pleine d'idées et de talent à revendre !

Après un début enfantin et rêveur, sur le quatrième extrait, "I've Got a Secret", on note davantage de saturation, de changements rythmiques (cette partie blues au milieu, yummy!) et de breaks assourdissants. Cela s'enchaîne bien juste après "Take Me to a Higher Plane", quelque part entre le rhythm'n'blues et la pop-punk, sans oublier cette déjantée "I Just Love You More" qui suffit à convaincre, pas seulement pour ses refrains orgasmiques rompant avec des couplets planants. La country foisonnante de "Don't You Want to Share the Guilt?" est à l'honneur de NASH aussi, avec un déballage de personnalité dans le verbe, qu'elle reprend plus posément sur "I Hate Seagulls", avec en fond un arpège acoustique solaire et des nappes diaphanes superbes. Ne pas oublier le titre caché qui donne son titre à l'album (eh oui), histoire de profiter un peu plus d'une Kate exaltée.

Derrière cette pochette-collage sobre mais qui lui convient à merveille (oeuvre d'une autre Kate, nommée Gibb), on trouve donc un superbe album accompli d'une artiste pop qui ne se repose nullement sur ses acquis. Pour preuve supplémentaire, ce "Pickpocket" très rubato, plein d'arrêts intempestifs mais guère frustrants ! Derrière lui, "You Were So Far Away" ne se gêne guère pour prolonger son plaisir brumeux, lancinant, aérien. À l'inverse, on regrette que le saxos mis en exergue dès le glorieux "Paris" (voyage amoureux soi-disant rêvé et pailleté mais miné par le défaut de communication) ne soient pas davantage amenés en sus des deux autres titres concernés. C'était bien pensé et cela aurait rendu My Best Friend is You un peu plus parfait qu'il ne l'est déjà.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Kate Nash (chant, guitares, piano, claviers, batterie, perc)
- Bernard Butler (synthétiseurs, orgue, basse, percussions, g)
- Jay Malhotra (basse, guitares, ukulélé, glockenspiel)
- Elliott Andrews (batterie)
- Brett Alaimo (guitares)
- Ian Burdge (violoncelle)
- Jon Jackson (guitare, basse)
- Bruce White (alto)
- Ali Dods, Everton Nelson (violon)
- Louisa Fuller, Sonia Slaney (violon)
- Sally Herbert (arrangements des cordes)
- Ryan Jarman (violon solo)


1. Paris
2. Kiss That Grrrl
3. Don't You Want To Share The Guilt?
4. I Just Love You More
5. Do-wah-doo
6. Take Me To A Higher Plane
7. I've Got A Secret
8. Mansion Song
9. Early Christmas Present
10. Later On
11. Pickpocket
12. You Were So Far Away
13. I Hate Seagulls



             



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