Nous sommes aux alentours de 2004 et les premiers concerts d’une poignée de gosses impressionnés par le talent des fameux «groupes en the» du début du millénaire (The Vines ; The Hives ; The White Stripes ; The Strokes…) ont lieu dans différents endroits de Paris : Le Bar 3, Le Gibus, Le Tryptique...
Parmi ce qui deviendra, au fil des mois et des numéros de Rock and Folk, « La nouvelle scène rock française » (notez l'originalité des termes employés…) se bousculent une myriade de groupes aux destinées diverses. Tandis que certains resteront dans l’ombre, condamnés à n’occuper qu’une demi-ligne au fin fond des chroniques du journal, d’autres retiendront l’attention des journalistes (dans un premier temps) et des labels (dans un second temps).

Nos amies les Plastiscines font, elles, partie de cette seconde catégorie, réussissant même, on ne sait trop comment, à monopoliser la couverture du seul mensuel rock français, faisant ainsi jeu égal avec les très talentueux Naast et, plus récemment, avec les BB Brunes.
Comme la quasi-intégralité des groupes de cette « nouvelle scène machin chose », les Plastiscines ont le mérite de ne pas laisser indifférent : « putes à franges » sans talent faisant de la variétoche pour les plus extrémistes, musiciennes sincères comparables aux Ramones pour les plus mous du genou, aucun consensus ne semble entourer les quatre Parisiennes (qui, soit dit en passant, sont effectivement frangées).
Il convient donc d’essayer, à la lumière de l’objectivité la plus intransigeante, celle-là même qui caractérise si bien les braves chroniqueurs de Forces Parallèles, de juger la première réalisation de ces demoiselles.

Entrons donc directement dans le vif du sujet :
Musicalement, le quartet propose une sorte de « pop garage » que l'on ne peut que rapprocher des « groupes en The » cités plus haut, mais dans une version bien plus cheap.
En effet, pas la peine de chercher bien loin pour trouver ce qui manque à cet album : on a beau chercher au plus profond de l’opus, passer et repasser l'album jusqu’à plus soif, monter les basses, écouter au casque, sur l’ordinateur, en mp3… L'album manque tout simplement de bonnes compositions, de titres catchy, d’hymnes fédérateurs, enfin, vous voyez ce que je veux dire…

Les morceaux les plus efficaces, « Under Control » et « Loser » sont certes rapides et enjoués, mais on a plus tendance à s’en souvenir pour leurs refrains simplistes que pour l’émotion dégagée à leur écoute, tout comme le 1er morceau, « Alchimie » ou, à la rigueur « Shake (Twist Around The Fire) ». La plupart des autres compositions (signées Katty et Marine guitaristes chanteuses du groupe) se révèlent malheureusement encore plus anecdotiques que leurs consœurs et seule « Zazie fait de la bicyclette » a le mérite d’attirer notre attention :
Ballade acoustique squelettique écrite par la batteuse Zazie, elle frôle par son côté niais, les limites entre la pop et la variété la plus haïssable. On en viendrait presque à comprendre les autres membres du groupe qui éjectèrent ladite batteuse peu de temps après…
A la rigueur, «Pop In Pop Out» pourra amuser quelques temps, avec ses textes minimalistes (tout est dans le titre) et son riff robotique, il apporte un brin de fraîcheur dans l’album.

Vous l’aurez compris en lisant ces lignes, les Plastiscines ont produit un album décevant. Ne gardant que le côté simpliste de la musique pop, les musiciennes en ont oublié que celle-ci doit aussi être accrocheuse, dansante et fédératrice.
Au final, on se retrouve avec une musique pop immature que seuls les plus jeunes manquant encore de culture musicale et les amateurs de pop les plus tolérants apprécieront.