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Carla BRUNI - Quelqu'un M'a Dit (2002)
Par MARCO STIVELL le 5 Février 2025          Consultée 285 fois

On peut être fille de grand héritier turinois dont la famille s'est enrichie dans les pneumatiques (installée en France depuis les 70's), et ne pas l'être vraiment, puisque Carla BRUNI Tedeschi est adoptée depuis le départ, sa mère Marisa ayant eu en réalité une liaison passagère avec un hommes d'affaires, Maurizio Temmert, émigré au Brésil. Cela, mademoiselle ne le découvre qu'au moment du décès de ce dernier, à l'approche de ses trente ans à elle. Une période décisive, puisque c'est celle où, après dix ans de mannequinat et de notoriété auprès des plus grands (Dior, Versace, Lagerfeld, Saint-Laurent etc), après également une poignée de rôles mineurs au cinéma (la comédie Paparazzi) sur les traces de sa soeur aînée, Valeria Bruni Tedeschi (actrice et réalisatrice), Carla décide de se tourner vers la musique. Elle l'aime depuis l'enfance, bien transmise par sa famille, et c'est auprès d'un certain Julien CLERC qu'elle peut faire ses premières armes, d'un point de vue écriture. Cela donne une moitié de l'album Si J'Etais Elle, nouvelle sortie en 2000 du chanteur chevrotant.

Héritiers, hommes d'affaires, couturiers, pour arriver, en 2003, à une Victoire de la Musique dans la catégorie 'artiste féminine de l'année'. Si le nom et le visage de Carla BRUNI semblent liés irrémédiablement à l'image de la 'bonne' haute société française avec le charme italien en prime, cela semble être tout autant lié à une forme de réussite inéluctable, du moins pour ce premier album qui marque les esprits. Quelqu'un M'a Dit paraît en novembre 2002, juste avant qu'elle ne fête ses trente-cinq ans en décembre ; une réalisation signée Louis BERTIGNAC, l'ex-TÉLÉPHONE, qui a eu le nez fin. C'est donc un nouveau virage de carrière et totalement approuvé par une grande partie du public, avec pas moins de deux millions de ventes écoulées. Et encore, après coup, presque un simple palier dans l'ascension sociale de miss BRUNI au cours de ces années 2000, avant qu'elle ne devienne vraiment première dame de France ! Ce qui est sûr, c'est que les albums suivants n'auront pas la même couleur (routinière, plutôt ceux-là), et qu'on en aura bien mangé, de celui-là.

C'est l'album par excellence de dimanche matin parisien pour couple BCBG qui mène sa petite dolce vita, avec les espérances du nouveau millénaire. Un peu le Gainsbourg Percussions des années 2000, en somme. Enfin, croyez-le bien, ce qui marchait sans doute bien pour une brunette de Paname fonctionnait également de l'autre côté des Alpes, en Suisse, auprès d'une blondinette valaisanne, amoureuse en 2005-2007, la première et la dernière en date par ailleurs (attention, sujet sensible ; de plus, aux dernières nouvelles, déjà lointaines à leur tour, elle était devenue vaudoise) qui affectionnait certaines chansons en particulier : "Quelqu'un M'a Dit", "L'excessive", "Le Plus Beau du Quartier". Trois des meilleures chansons de l'album, avec le recul, et oui, même celle que tout le monde connaît et à au moins fredonné une fois, même pour se gausser grassement en imitant le 'non-chant' réputé de Carla BRUNI. Voix sans puissance, très voilée, trop, par moments et qui rend les trente-sept minutes de durée d'album un peu plus longues qu'elles ne le devraient.

Mais pour quelques moments, cela vaut la peine d'être écouté, comme donc ce "Quelqu'un M'a Dit" que la belle ex-mannequin aurait commencé d'écrire un jour de pluie à la Baule-Escoublac, jet-set quand tu nous tiens (c'est l'équivalent breton-nantais du Touquet nordiste, de la Deauville bas-normande...), où elle aurait appris qu'un ancien amoureux l'avait encore, elle, bien en tête. Le message le plus simple et parfait à l'encontre de la fatalité universelle comme quoi 'rien ne dure', un arpège de guitare déroulé sur quatre accords folk, une basse et des cordes enveloppantes, une mélodie efficace, une forme d'innocence retrouvée... Bref, tout ce qu'il faut pour un bon petit tube du genre, où même la voix s'accorde bien, et où BERTIGNAC, en bon guitariste rock qu'il est, se sent obligé d'emblée d'y aller par un solo de guitare acoustique (en fait solo et demi, pas tout à fait duo).

Lui aussi d'ailleurs, n'est pas exempt de la sensation d'en faire un peu trop de ce côté, comme si les envolées guitaristiques devaient compenser le manque au niveau du chant, alors qu'il n'est pas toujours besoin de cela. Si le mariage n'est pas toujours heureux, l'écriture de chansons reste encore le point le plus fort et constant de Carla BRUNI. L'amour nostalgique est au centre des préoccupations, avec pas mal de souvenirs évoqués de façon éperdue, et l'on se doute bien qu'avec un tel parcours, la belle dame en a toute une galerie. D'ailleurs, sur la piste suivante, "Raphaël", c'est un certain monsieur Enthoven, figure de l'audiovisuel et philosophe-essayiste, qui est visé par une espièglerie rien qu'autour de son prénom et en tournure folk-jazz, elle aussi plutôt convenable.

Pour le côté caviar/jet-set, on peut aller piocher plus loin, dans "L'amour", blues faussement détaché/désabusé aux paroles sensuelles, où en toute simplicité, très chère, elle chante "c'est pas du Saint-Laurent, ça ne tombe pas parfaitement". Tout le monde ne peut pas s'habiller chez Yves, mais par sa musique, BRUNI arrive encore à se donner un bon rayonnement populaire. "Le Plus Beau du Quartier", bon chic bon genre ou pas, traite du m'as-tuvisme au masculin, et il y a de quoi. Le contenu est bon, le souffle vocal un peu moins, mais rien de grave. Passons vite sur les "Dernière Minute" – courte et anecdotique -, "Chanson Titre", "Le Toi du Moi" et "J'en Connais", pas vilaines mais redondantes, même si cette dernière opte pour un joli choix, trop rare, de voix doublée.

"La Noyée" elle-même, de Serge GAINSBOURG à la base tiens, en dépit de bonnes métaphores amoureuses transies et d'une petite orchestration seyante (claves, cloche tubulaire, piano 'oldie', arpèges guitare dont un avec branchement sur la cabine Leslie, miam), traîne un peu trop en longueur ou en chant sans relief. Retenons davantage "Tout le Monde" avec ses restes de rêve et d'enfance évoqués pour tout un chacun, son dobro lancinant aussi ; "Le Ciel Dans une Chambre" mêlée de mots italiens aux français (c'est une reprise de Gino PAOLI), joliment sensuelle avec son ambiance onirique (cabine Leslie le retour et synthétiseurs) ; et pour finir, "L'excessive" aux rimes sexy, au balancement jazz bien appuyé, avec en prime le souvenir d'une certaine blondin'helvète gracile et craquante qui l'entonnait régulièrement (miam). Un album dont le succès doit à la personnalité de Carla BRUNI et la façon dont elle est appréciée autrement, plus qu'à ses qualités musicales même, mais avec une poignée notable de celles-ci malgré tout. C'est mignonnet, c'est français !

Un gentil 3, du coup, bien gentil, mais pas plus.

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   MARCO STIVELL

 
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- Carla Brnuni (chant, guitare, percussions)
- Louis Bertignac (guitares, piano, claviers, percussions, mand)
- Laurent Vernerey (contrebasse)
- Régis Ceccarelli (batterie)
- Steve Shehan (percussions)
- Rachid Guissous (piano)
- Léna Fablet (violon, arrangements des cordes)
- Roselyne Macario (alto)
- Vincent Catulescu (violoncelle)


1. Quelqu'un M'a Dit
2. Raphaël
3. Tout Le Monde
4. La Noyée
5. Le Toi Du Moi
6. Le Ciel Dans Une Chambre
7. J'en Connais
8. Le Plus Beau Du Quartier
9. Chanson Titre
10. L'excessive
11. L'amour
12. La Dernière Minute



             



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