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Ed STARINK - Cristallin (1981)
Par NANAR le 4 Novembre 2024          Consultée 207 fois

Ed STARINK est avant tout connu pour ses reprises de tubes de musique électronique, de synth-pop et de musique de films, compilés dans la série Synthétiseur (1989-1996), forte de 12 albums (ou bien les 6 doubles albums Synthesizer Greatest pour le marché international), que notre confrère Baker a chroniqués en ces colonnes. Mais c’est loin d’être son coup d’essai. Le claviériste néerlandais a amorcé sa carrière au sein du groupe de jazz-rock GAMMA qui publia son premier album en 1973. À partir de la fin des années 1970, il s’est lancé à corps perdu dans les reprises de tubes ou de thèmes de films, sous plein de noms différents, dont la série Synthétiseur / Synthesizer Greatest n’est que la partie émergée de l’iceberg.
La discographie d’Ed STARINK ne se limite heureusement pas à ces sorties alimentaires. Il a réalisé quelques albums personnels, dont le premier est Cristallin (1981) sur le label néerlandais MCR, d’ordinaire spécialisé dans la publication à la pelle d’albums de reprises bon marché. Cristallin est un peu le gramme de caviar dans le kilo de soupe. Ed STARINK manifeste là un talent mélodique indéniable et il est effectivement dommage qu’il ne l’ait pas davantage mis à profit au lieu des douzaines d’albums de reprises.

Cristallin montre d’emblée une personnalité musicale forte, combinaison de maîtrise technique (des sonorités, une production… cristallines !) et d’un style mélodique dans ce que le néo-classique peut faire de mieux. Ed STARINK a vraiment le sens de la progression musicale. "Cristallin" et "Danse Extatique" le démontrent à l’envie : thèmes puissants, mélanges sonores judicieux – piano et chœurs se fondent parfaitement dans les nappes synthétiques –, interprétation carrée comme une photo Instagram. Le tout est nimbé d’une réverbération digne de VANGELIS. Seulement, Ed STARINK montre dans la foulée la limite d’un tel exercice de style : "Onde Caressante" tombe dans des clichés mélodiques par trop entendus, malgré de très beaux passages. Le son est toujours irréprochable, mais le thème principal de "Onde Caressante" et certains développements sentent le classicisme facile. L’interprétation de la "Sarabande" de BACH qui suit n’est pas transcendante, et son enchaînement avec le précédent morceau est assez lourd.

Ed STARINK se rattrape largement avec la suite "Le Fantôme De L’Esprit", en quatre mouvements d'un quart d’heure au total. Quatre thèmes bien distincts, auxquels Ed STARINK parvient à donner une cohérence globale avec des enchaînements très bien pensés (ah, l’intervention de Casio VL-Tone au milieu de "Le Rêve Prend Forme"). Les qualités sonores et mélodiques restent les mêmes, mais le mouvement musical est plus net. On passe de la ballade "Perfide" à la mélodie épique de "Le Rêve Prend Forme", puis à la sensualité de "L’Épouvante Surgit", et enfin à la puissance évocatrice du final "Menaçant".

La réédition de 1991 de cet album intitulée Retrospection est d’une grande importance puisque présentant vingt minutes de bonus, la suite "1984", enregistrée en 1983, en sept mouvements dont trois interludes. On ressent l’évolution technique dans la programmation rythmique et la froideur accrue du son. Surtout, à la différence du "Fantôme De L’Esprit", cette nouvelle suite est centrée autour d’un unique thème principal avec maintes variations, Ed STARINK n’hésitant pas à bousculer la nomenclature et à superposer des motifs en polyrythmie (le très SYNERGY-esque "Minitrue"). Le mouvement le plus distinct est certainement le romantique "Julia", romantique mais plutôt réussi. La guitare électrique et les émulations instrumentales ("Room 101, Ministry Of Love") sont d’autres nouveautés sonores de cette suite par rapport à l’album de 1981. Deux passages sont particulièrement marquants : les longs développements prog de "Big Brother" et la formidable montée en puissance de "The Ministry Of Love, Including Room 101". On imagine assez facilement Winston Smith s’effondrer mentalement à l’approche des RATS.

Cristallin est passé relativement inaperçu, ce qui est dommage étant donné ses nombreuses qualités. Cet album est à coup sûr un sommet artistique du synthésiste néerlandais.

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   NANAR

 
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- Eduard 'ed' Starink (synthétiseurs, piano, chœurs, guitare électrique)


1. Cristallin
2. Danse Extatique
3. Onde Caressante
4. Sarabande
5. Perfide
6. Le Rêve Prend Forme
7. L’Épouvante Surgit
8. Menaçant
- 1984
9. Big Brother
10. Two And Two Makes Five
11. Minitrue
12. Lunatic
13. Julia
14. The Theory And Practice Of Oligarchical Collectivi
15. The Ministry Of Love, Including Room 101



             



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