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SAINT LEVANT - Love Letters (2025)
Par ARCHANGEL le 1er Mai 2025          Consultée 132 fois

On l’a vu, la force de Saint LEVANT c’est de mélanger ses mondes et cela transparaît plus que jamais sur son deuxième EP, Love Letters, sorti à la Saint-Valentin de cette année. Dans cet EP, le beatmaking est au centre des composition et puise son influence dans la pop 80’s, le R&B des 90’s et la musique arabe qui a bercé l’enfance de Marwan Abdelhamid, on se demande comment le chanteur compte nous présenter ce ballet délicat et tresser les frontières sans jamais les emmêler.

Dans les trois premiers morceaux, le chanteur met en avant des mélodies traditionnelles arabes suggérées non seulement par des textes principalement chantés en arabe et un phrasé ornementé, mais aussi par les intonations vocales et les harmonies. Sur le single "Daloona", un duo avec le groupe palestinien 47SOUL, Saint LEVANT invoque son amour pour ses origines avec une belle énergie orientale qui n’est jamais pastichée ou folklorique. Il module finement sa voix sur un beat riche qui donne envie de danser sur ce son à la croisé de la musique traditionnelle palestinienne et de la pop électronique.

L’ambiance est plus mystérieuse dans le single "Wazira" où le roulement des percussions rappelle un peu les rythmes hip-hop et R&B modernes. On est sur un morceau ultra vivant malgré un traitement vocal à l’auto-tune, mais j’adore le sentiment de groupe créé par ces choeurs scandés avec puissance sur les nappes de synthés. Si la production est majoritairement électronique, elle insère des textures qui évoquent souvent l’oud, les flûtes orientales ou la cithare et qui se fondent parfaitement sur ces instrus ancrées aussi bien dans la mémoire que dans l’avenir de la musique arabe.

J’aime beaucoup les percussions martiales du titre "Kalamantina" où Saint LEVANT chante en arabe et en anglais avec le rappeur égyptien Marwan MOUSSA. Le beat est plus minimaliste, le son devient pop et aérien pour laisser le flow des deux rappeurs prendre leurs quartiers. Chantonné et jamais agressif, le rap de Saint LEVANT est haché avec une précision qui lui donne une couleur arabisante immédiate. En passant de l’arabe à l’anglais dans une même rime, il ne fait pas que de mélanger les langues et les cadences mais il enrichit ses mélodies en modulant la sonorité même de ses mots.

Saint LEVANT poursuit avec cette écriture plurilingue en ajoutant le français au mélange sur la deuxième partie du projet. On plonge dans une atmosphère complètement 80’s avec l’instru synth-pop du single "Diva" où on retrouve également des touches de R&B et de néo-soul. Le jeune chanteur a le groove dans la peau et l’ardeur d’un crooner des eighties. Ici, Marwan laisse de côté les sonorités arabes pour se concentrer sur une musique susceptible de faire fondre les coeurs sur le dancefloor, c’est organique et très bien produit, une démonstration qui révèle que la pop ne s’oppose pas au rap arabe, mais bien qu’ils s’entrelacent dans un même rêve musical.

La vibe est beaucoup plus funky dans "Wain Maady Wain", sorte d’ambient trap arabe sur laquelle sont superposées de jolies cordes et un clavier qui ne recourt pas à des effets lourds. La voix de Saint LEVANT est aussi moins retravaillée, laissée relativement brute pour donner de la vie à ce titre idéal pour les clubs avec son beat répétitif. Dans le single "Exile", on reste sur la patine mélancolique de la synth-pop rétro. Sur ce titre, l’anglais et l’arabe se répondent dans un rendu aux sonorités R&B un peu vues et revues… Dommage, c’est déjà la dernière chanson et probablement celle qui me marque le moins dans ce disque.

J’ai préféré d’autres morceaux que je trouve mieux réalisés et même si à la première écoute ils ne m’appellent pas forcément à y revenir, Saint LEVANT a le mérite de proposer une vision alternative et très réussie d’une pop qui ne se conforme pas aux stéréotypes de la world music. L’identité palestinienne reste au coeur du travail présenté dans Love Letters et ça c’est aussi un geste politique doux que Marwan maîtrise avec brio : montrer les voix arabes ont leur place sur la scène musicale mainstream, sans devoir s’excuser et se travestir.

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   ARCHANGEL

 
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1. Daloona
2. Wazira
3. Kalamantina
4. Diva
5. Wain Maady Wain
6. Exile



             



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