À peine un an s’est écoulé entre la sortie du sublime opus Twelve Carat Toothache de Post MALONE et ce nouvel album, cinquième au compteur, intitulé en toute simplicité Austin, prénom du chanteur. Entre temps, il publie sa première compilation, The Diamond Collection avant de se poser au bord de sa piscine à l’été 2023 pour nous offrir Austin, un album 100% lui, sans aucun featuring.

Austin s’ouvre sur la guitare de "Don’t Understand", jouée par MALONE comme sur tout le reste de l’album. A l’image de tous ses autres titres d’ouverture, la vulnérabilité est au rendez-vous aussi bien dans la voix du chanteur que dans l’instrumentation, où se mêlent les violons, de cette magnifique ballade qui évoque la haine de soi (I don’t understand why you like me so much/‘Cause I don’t like myself).

On continue sur une autre superbe piste, "Something Real", pop-rock émotionnel d’une qualité rare sur laquelle MALONE revient sur son mode de vie insatisfaisant au possible, du sexe aux drogues en passant par ses fréquentations, rien ne va pour celui qui est devenu nouvellement papa (At the gates of hell, no VIP/Everybody Waits in line/So give me something I can feel/Light a cigarette just so I can breathe/Give me something, something real/How much psilocybin can a human eat?/Give me something I can feel/Whiskey lullaby just to fall asleep).

En constante évolution, l’industrie musicale voit de plus en plus d’artistes qui refusent d’entrer dans des cases, comme Posty qui dit que sa musique n’a pas de genre. Et c’est vrai, son approche artistique est différente de bon nombre de ses contemporains ; avant toute chose, c’est une succession de pistes qui offrent surtout une expérience musicale unique, sans (trop) faire dans l’étalage de bling-bling comme d’autres rappeurs, parce que MALONE est un artiste qui a des choses à dire.

Et ces choses, il les dit souvent sur des ballades émotionnelles comme "Socialite", "Landmine", "Green Thumb" ou "Hold My Breath", très belle avec ses violons. Plus pop, le single "Overdrive" contient aussi une jolie section de cordes qui va très bien au chanteur. MALONE qui se soigne de son alcoolisme raconte avec remord le combat qu’il mène contre l’addiction sur le single "Enough Is Enough" (Take me home, baby I’m fucked up now/I know it’s easier to leave me down here on the ground/‘Cause enough is enough).

Un peu à l’image de The WEEKND, le hip-hop de Posty prend des allures de synth-pop sur des titres qui bougent comme le single entêtant "Chemical" où il compare une relation amoureuse à une drogue (No, I can’t let go, it’s chemical/Every time I’m ready to make a change/You turn around and fuck out all my brains), "Sign Me Up" avec son beat pétillant ou sur la qualité atmosphérique de "Too Cool To Die".

La vibe reste très pop sur "Speedometer", "Novacandy" ou le single "Mourning", même si je trouve que ces chansons s’épuisent un peu trop rapidement contrairement à "Texas Tea" sur laquelle MALONE revient au rap, à l’ambiance estivale des instrus de "Laugh It Off" et du titre bonus "Joy", ou encore du superbe titre "Buyer Beware" dont je ne me lasse pas.

Pas de doute, Post MALONE mérite tout le succès qu’il rencontre depuis ses débuts : tout au long de sa discographie dont Austin est le cinquième album, le chanteur nous invite à explorer avec lui sa fragilité, ses expériences de vie ainsi que les multiples facettes de sa personnalité si attachante, qui continuent à faire de lui l’une des célébrités à l’aura la plus cool du show business.