Recherche avancée       Liste groupes



      
POP  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


Melissa MARS - A La Recherche De L'amour Perdu (2007)
Par MARCO STIVELL le 1er Juillet 2025          Consultée 246 fois

À la Recherche de l'Amour Perdu est le troisième et dernier album de Melissa MARS à ce jour, un disque qui marche à peine mieux que le précédent, avant que Polydor ne décide d'arrêter les frais et que la tournée prévue soit ramenée à une seule date. À la même époque, la belle et talentueuse marseillaise semble mieux visible sur les photos de mode grâce à Naf Naf qui en a fait son égérie, et puis bien sûr, c'est au sein d'un collectif variété (sous le signe de MOZART) que son nom finira par mieux s'inscrire, chose paradoxale pour elle qui aime tant fonctionner avec son seul petit monde.

À travers ce troisième album, qui ne sera suivi au fil du temps que par quelques EPs, la façon de faire ne change pas trop. Les textes et musiques sont toujours signés par MARS et sa maman, Lilas Klif, même si on trouve cette fois un peu plus d'intervenants extérieurs, Pascal OBISPO en tête (qui s'insère le temps d'un duo, juste retour des choses), mais aussi son collègue Frédéric Château alias Asdorve, le guitariste américain Gary Lucas (qui a côtoyé Jeff BUCKLEY) et le duo indé PRESSURE ZONE.

Ces noms se répartissent sur un album intelligent certes, éveillant sans mal, et puisqu'il s'agit de mademoiselle Melissa, un intérêt supplémentaire face à une bonne partie de la pop-variété (OBISPO compris), mais dont on voit paraître deux temps bien distincts. Le concept tourne donc autour d'une vision apocalyptique du monde avec une humanité privée de sentiments authentiques, faisant de miss MARS une voyageuse interstellaire par moments et dans sa quête d'arrangement des choses. Et déjà que cela n'a rien de ridicule venant de sa part, car on connaît sa versatilité dans le caractère, on constate ici, entre le début et la fin de l'album, un contraste saisissant.

La première moitié de l'album se concentre sur des pop-songs plus ou moins branchées et sucrées, en tout cas accessibles surtout pour le public qui tenterait l'aventure auprès de la belle artiste, suivant la découverte du tube "1980". À travers "Army of Love" et la position choisie de notre protagoniste en 'soldat de l'amour', on devine facilement que ce phrasé rythmique taillé sur mesure pour plaire autant que la mélodie 'serrée', avec toujours un brin d'originalité grâce aux éléments latinistes et une distinction personnelle dans la tournure éperdue. Il en va ainsi de "Androgyne" avec son binaire (un comble !) rose et qui se rapproche du INDOCHINE récent mais en mieux, ou de "Marsmallow" plus fun et bubblegum, avec l'accent américain bien senti de Melissa entre deux métaphores-bonbons.

Si le tout donne l'impression d'aller trop bon train et de se formaliser dans un enrobage facile par rapport aux deux disques qui ont précédé, cela reste bien exécuté. Et puis OBISPO ne met son grain de sel que sur "Love Machine", single avant-coureur (dont le support 4 titres proposait la version anglaise), aussi féérique et entraînant que son texte est épineux, puis sur "Metal Boy", un peu plus latino dans le rythme. En tant que chanteur cette fois, il seconde Melissa sur "Et Si Nous 2", énergique et entêtant, bien qu'il ne soit, tout comme les deux autres titres précités de sa composition, pas ce que l'on retient le mieux dans ce disque, au contraire.

Alors que l'ensemble se dirige vers des tonalités obscures, des planètes inconnues, la première grande et belle surprise se nomme ici "1h13", avec sa rythmique post-punk/new-wave et ses bonnes boucles électro, qui garde efficacement une mélodie 'droite' tout en se faisant plus débridée instrumentalement. Un régal, et si 'l'amour est un champ magnétique', on se laisse happer sans mal ! Et puis après le passage vocal d'OBISPO, ce dernier participe pour finir à l'écriture de "L'Être-Ange Mephisto", morceau dont la teneur abyssale et diabolique nous conquiert immédiatement. Si la voix de Melissa MARS a gardé sa touche acidulée ailleurs, ici on constate aussi son mûrissement, qu'il y ait ou non des effets de réverb' et d'écho.

Justement, l'idée de marche noire est reprise dans le rythme tribal de "Horror Movies", avec davantage de guitares saturées roulantes et une miss MARS de nouveau très enfantine qui se perd en invectives. Les textes sont désormais en anglais, et la créativité s'exprime de plus belle dans l'ambiance étrange et planante de "Nomad's Land", tandis que le blues rural en voix-picking acoustique (par Gary Lucas) de "Little Blue" nous prend à revers et présente tout autant de charme. "Basilea", aux couleurs antiques de léviathan voire d'Atlantide, termine ce bel album dynamique avec un piano Fender Rhodes irréel, conclusion aussi troublante que brillante.

Si Melissa MARS est indéniablement une des étoiles de Marseille (tout comme sa future suiveuse Marina KAYE), venue à Paris pour se faire connaître et qui le restera bien trop mal, elle garde cette beauté, telle que la pochette le montre, attenant aux mythes et restes historiques d'une Grèce voire d'une Italie lointaines, fantasmées. Ce disque est celui d'une princesse ou d'une héroïne antique à qui il ne manquait que le pouvoir divin d'Athéna/Minerve, d'Artémis/Diane voire de Déméter/Cérès pour marquer les foules comme elle l'aurait mérité. Au moins, l'aventure Mozart l'Opéra Rock lui permettra de revenir sous les spotlights, et ensuite, dans le courant de la décennie suivante, on la retrouvera mais sur des disques au format court, de manière éparpillée.

A lire aussi en POP par MARCO STIVELL :


Ray WILSON
Change (2003)
A la fois chaleureux et nostalgique




Clare MAGUIRE
Light After Dark (2011)
Pop-électro qui "s'écoute"


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Melissa Mars (chant, guitares, claviers, metallophone, marimb)
- Rob (claviers, piano, basse, kalimba, percussions, batt)
- Bogue (guitares)
- Marcello Giuliani (basse)
- Mini, Victor Le Masne (batteries)
- Frédéric 'cubain' Colombani (percussions)
- Gary Lucas, Ivan Beck (guitare acoustique)
- Théo Girard (contrebasse)
- Bastien Lagatta (tablas)
- Pascal Obispo (choeurs)


1. Army Of Love
2. Marsmallow
3. Androgyne
4. Metal Boy
5. Love Machine (french Version)
6. 1h13
7. Et Si Nous 2
8. L'Être-ange Mephisto
9. Horror Movies
10. Nomad's Land
11. Little Blue
12. Basilea



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod