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Kate NASH - Yesterday Was Forever (2018)
Par MARCO STIVELL le 10 Juillet 2025          Consultée 303 fois

Cinq ans pour sortir un album, c'est le délai dont Kate NASH a besoin désormais, et encore, au minimum ! Elle n'a pourtant pas chômé depuis Girl Talk (2013), avec divers projets comme de l'écriture (le tube "Poison" pour Rita ORA, co-composé avec d'autres dont Julia MICHAELS), de multiples apparitions dans des films et séries, notamment la fameuse GLOW sur Netflix dédiée au catch féminin. Elle y est tout à son image dedans, espiègle, classe, en un mot belle.

La période 2017-2019 est importante pour miss NASH, à plus forte raison parce qu'il y a ce quatrième disque qui se pose comme une fleur, au beau milieu. Yesterday Was Forever, titre génial en passant, symbolise l'arrivée de la jeune Anglaise au cap de la trentaine. Ses traits sont plus murs, ses textes et ses musiques aussi – après le coup de gueule de l'oeuvre précédente, on pouvait espérer moins. Et à côté de cela, tel que montré par la pochette, c'est un sacré mafieux (pour changer des travailleuses sexuelles) de grandiose album d'été !

Du début à la fin, non seulement les maladresses punk girly sont oubliées – y compris quand le style se manifeste de nouveau, comme sur "Drink About You" -, mais de plus, NASH revient à une forme de pop indé bien personnelle et si bien accordée à ses humeurs. Niveau songwriting, arrangements, production (bien que celle-ci soit diluée entre cinq noms différents, dont celui de l'intéressée, et avec Jarrad K ressortant mieux que les autres), il n'a que peu de pareil dans le grand océan des artistes qui se respectent.

L'hyperactivité de notre belle Kate mêlée à son esprit de véritable catcheuse relationnelle, la grande demoiselle n'ayant pas fini de nous parler de ses déboires amoureuses, on nous balance ici quelques superbes mélodies pop-folk californiennes à la fois limpides et nerveuses, gorgées de guitares dans ces mêmes tons, comme "Life in Pink" ou encore "California Poppies". Et encore pour celle-ci, on reconnaît sans mal la qualité de NASH à écrire des choses assez incroyables. Les contrastes y sont saisissants, entre la voix claire et mature de la jeune femme, ses vociférations ailleurs pour les refrains.

Cette fille a un côté dingo, mais il est ici équilibré entre les meilleures facettes artistiques qu'elle emploie. Et cela concerne même ses penchants r'n'b, sur lesquels on peut immédiatement se rassurer. C'est à cela qu'on voit que Kate NASH a vraiment surpassé son ancienne 'rivale' qui lui a fait de l'ombre, Lily ALLEN, trop fourvoyée sur un terrain bling-bling conventionnel depuis quelques années. Rien que "Musical Theatre" suffit à le prouver, avec son talk-over d'abord puis son crescendo étourdissant, incantatoire, à grand renfort de choeurs. Même "Body Heat", plus basique, demeure plaisante avec une belle distinction couplets-refrains et question soul nerveuse en sous-vêtements de dentelle, "Twisted Up" se pose là.

Kate n'a pas sa pareille pour écrire des chansons aussi folles, contrastées. Prenez "Always Shining", littéralement bipolaire ; "Call Me", tour à tour reggae tranquille, où l'on devine le timbre moins ado et plus 'femme' de la chanteuse à présent, avant l'accélération bien sentie des refrains, orgue et guitares en avant, accordéon en tapis. Aussi excellent qu'efficace, idem de "Take Away", titre 'trucker'/taillé pour la route, et ce cher "California Poppies" qui vire tout de même à la crise de nerfs plusieurs fois avant de se conclure comme un rêve éveillé. Tout aussi enthousiasmantes sont "Karaoke Kiss", pop-funk indé légère et ciselée, ainsi que "Drink About You", ce punk speed canalisé et plus fun que tout l'album précédent.

Dans cette quatrième oeuvre aux reflets de soleil puissant sur le plan musical, malgré le marasme des paroles entre dépression, jalousie etc. ('when yo're in my head, I wish it was someone else, what's wrong with me?' sur "Life in Pink", 'you hav'nt got time, but you got your whole life' sur "Today"), même les titres calmes sont de petits bijoux. NASH leur apporte toujours un certain piment conjugué à la beauté mélodique, sonore, que ce soit "Hate You", "Today", "To the Music I Belong" et ses jolies nappes de synthétiseurs en sus de la boîte à rythmes. Quant à la croustillante "My Little Alien", entre blues-folk convivial et ondes Martenot, elle n'est pas sans rappeler "Sweet as Whole" de Sara BAREILLES dans le même genre et avec un niveau équivalent.

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   MARCO STIVELL

 
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Non disponible


1. Life In Pink
2. Call Me
3. Take Away
4. Hate You
5. Drink About You
6. Body Heat
7. Karaoke Kiss
8. Musical Theatre
9. California Poppies
10. Always Shining
11. Today
12. Twisted Up
13. My Little Alien
14. To The Music I Belong



             



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