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GWENNYN - Avalon (2016)
Par MARCO STIVELL le 7 Mars 2017          Consultée 1990 fois

L'automne est la saison de GWENNYN. En novembre 2013 (déjà !), son album Beo était venu nous réchauffer le cœur, et en décembre 2016, c'est au tour d'Avalon. L'idée d'un tel titre et d'une telle pochette ne nous mènent pas par quatre chemins, sauf si on s'y perd avec bonheur et qu'on espère qu'ils conduisent tous à Loegrie ou à Brocéliande. On a encore le souvenir du magnifique "Tristan et Yseult" qui ouvrait Beo...

GWENNYN et Avalon supposent des couleurs auxquelles on peut aisément former une contestation : accent breton décrit comme peu travaillé, légendes arthuriennes employées plus que souvent dans les concepts artistiques d'obédience celtique... Si, en revanche, on n'est pas trop regardant sur ces différents sujets, c'est en effet, un bonheur de se perdre dans ce disque fidèle à l'univers de l'artiste, et qui, en même temps, amène sa propre touche par rapport aux précédents.

On l'entend dès le premier morceau, "Bravig" ("joyau"), ce gros son pop électronique, plus prononcé encore que d'habitude et entremêlé d'éléments folk, le violon de Robert Le Gall, la bombarde de David Pasquet (Denez PRIGENT, etc) ainsi que les uilleann pipes de Kevin Camus. Comme la musique, demoiselle GWENNYN rapproche son chant de celui de Nolwenn LEROY sur ce titre, de même que sa reprise personnelle, sautillante et dense, de "Son ar Chistr" ("Ev Chistr 'ta Laou"). Sauf que, sans comparaison, GWENNYN réussit toujours ce qu'elle fait de la sorte.

Un point qui peut gêner, le méli-mélo linguistique, breton au français et inversement d'un vers à l'autre, de façon systématique. C'est à double tranchant car sur le plan positif, c'est peut-être là que l'accent approximatif de la chanteuse (difficilement percevable pour un non-bretonnant, donc pas dérangeant) lui sert bien dans le sens où les passages ne sont pas abrupts, mais fluides.

Et puis elle respecte les standards, "An Hini a Garan" et "Ti Eliz Iza" (décidément bien loin des soeurs GOADEC, ce n'est pas plus mal), tant et si bien que ses versions demeurent superbes, reprenant le son aérien de Beo mais avec un peu plus de mordant. Cela tient non pas à la voix de fée qui navigue entre marée basse et traînes de nuages, mais au son, aux arrangements.

On le découvre sur "Excalibur", "E Ti Eliz Iza", sur l'introduction de "Le Graal" au texte très éloquent - qui de mieux que GWENNYN, dans un domaine grand public, peut chanter cela aujourd'hui ? -. Ce son pop-rock alternatif doit beaucoup à Patrice Marzin, collaborateur habituel de la demoiselle, et renommé pour l'occasion Marzhin ar Strobineller, Merlin l'Enchanteur. Les guitares grasses sur rythmiques lourdes et ou programmées, un effet développé dans le monde de la musique depuis le milieu des années 90, apporte sa couleur particulière à ce disque, et d'une manière éclatante.

Avalon par GWENNYN est de toute façon une grande réussite de bout en bout, jusqu'à la reprise du titre fameux de ROXY MUSIC, qui ne perd pas son empreinte soft mais gagne quelques violons et flûtes. C'est joli et très sympathique, une belle manière pour le roi Arthur de reposer en paix, peut-être même de renaître à l'écoute de cette voix magnifique après que Guenièvre l'a trahi.

La texture musicale s'adapte aux décors et au climat des légendes. Un beau voyage qui trouve son apogée sur "Le Graal", où GWENNYN s'évade délicieusement à travers les notes aigües, "Beaj da Avalon" ("La route pour Avalon") qui nous fait regretter qu'elle n'utilise pas davantage la métrique ternaire, ce swing-folk, ainsi que "An Aotrou Nann Hag ar Gorrigan" ("Sire Nann et le Korrigan"), très beau conte emprunté au Barzaz Breizh, le recueil de chants bretons traditionnels. Une nouvelle fois, si on aime GWENNYN ou qu'on est susceptible d'adhérer à son style, laissons-nous porter. Il s'agit, pour l'heure, de son meilleur album avec Beo.

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   MARCO STIVELL

 
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- Gwennyn (chant)
- Patrice Marzin (guitares, claviers, programmations, effets)
- Manu Leroy (basse)
- Yvon Molard (batterie, percussions)
- Kevin Camus (uilleann pipes, low whistle)
- Robert Le Gall (violon, mandoline, cistre)
- David Pasquet (bombarde)
- Pascale Rode (bombarde sur 6)
- Ronan Roussel (violons sur 2 et 7)
- Pierre Bloch (violons sur 7)
- David Starosta (guitare sur 10)


1. Bravig
2. E Ti Eliz Iza
3. Excalibur
4. Le Graal
5. Ev Chistr 'ta Laou (son Ar Chistr)
6. Les Lavandières De Nuit
7. An Hini A Garan
8. An Aotrou Nann Hag Ar Gorrigan
9. Beaj Da Avalon
10. Hiv 'mañ An Deiz
11. Avalon



             



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