A 75 ans, lorsqu'il sort Makin' Love Is Good For You, B.B. King a toujours l'énergie nécessaire pour chanter le blues (comme actuellement d’ailleurs). Après voir traversé un demi-siècle de l’histoire de la musique populaire américaine, B.B. King est toujours au firmament, présenté par tous comme le « King of the Blues ». Makin' Love Is Good For You est dans la lignée de ses précédentes créations et c’est peut-être là que réside tout le problème. En effet, même si B.B. King sort régulièrement des albums de bonne facture, ceux-ci pèchent par leur manque d’originalité : le King ne se renouvelle plus depuis quelques années.

A l’image de la très belle illustration qui figure sur le livret, Makin’ love Is Good For You est un album qui dégage dynamisme et chaleur, mais il lui manque malheureusement cette graine de folie qui ferait chavirer cette jolie danseuse. On peut tout d’abord reprocher à cet album sa durée : long de quatorze titres, Makin’ Love Is Good For You finit par lasser, n’étant pas assez varié, les mêmes schémas se répétant (presque toutes les intros de chaque morceau commencent de la même manière). Mais comme je l’ai déjà dit, Makin’ Love Is Good For You reste tout de même un bon album. Le toucher de guitare unique au monde de B.B. King fait toujours mouche (même si les improvisations restent quand même assez conventionnelles) et sa voix chaleureuse et profonde donne toujours autant de plaisir à être écoutée. Le second reproche que l’on peut faire est l’omniprésence des cuivres qui alourdissent parfois un peu le propos. Un peu plus de sobriété aurait rendu cet album un peu moins indigeste.

Parmi des titres plus anodins se détachent quelques belles réussites comme la chanson titre « Makin’ Love Is Good For You » très entraînante, le percutant « I Got To Leave This Women » qui ouvre de façon très convaincante l’album ou encore la reprise de A.C. Reed « I’m In the Wrong Business » ; autrement il est difficile de ne pas succomber au feeling de « Since I fell For You ». Si B.B. King fait une bonne première partie d’album, le reste est moins enthousiasmant. Les titres s’enchaînent et se ressemblent : la monotonie qui s’installe au fil de l’album est inévitable.

Il n’est pas étonnant dans une carrière aussi longue que celle de B.B. King, après avoir gravé tant d’albums, d’enregistrer des opus plus inégaux. Mais ce n’est pas à cause de son âge, qu’il fait des albums moyens : il semble juste emprisonné dans un style qui lui empêche sans doute d’être le grand créateur qu’il fut autrefois. Sans être très original, Makin’ Love Is Good For You reste tout de même agréable à écouter. B.B. King a toujours la forme, cela fait plaisir !