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2009 Two Suns
 

- Style : BjÖrk, Tori Amos , Kate Bush

BAT FOR LASHES - Two Suns (2009)
Par VIVI le 12 Octobre 2009          Consultée 3592 fois

Sous le curieux patronyme de BAT FOR LASHES se cache Natasha Khan, jeune Anglaise d’origine pakistanaise. Révélée en 2006 grâce à son premier album Fur And Gold, la demoiselle se vit propulsée sur le devant de la scène, quitte à énerver tous les sacro-saints fans de la dame islandaise BJÖRK. Influence revendiquée, Natasha a subi les foudres des amateurs de la dame venue du nord, qui n’ont pas supporté l’idée qu’elle ose puiser dans le répertoire de leur idole intouchable. Sauf que derrière cette influence majeure, il y en a beaucoup d’autres. Oui BAT FOR LASHES est inspirée de BJÖRK, mais aussi de PJ HARVEY, KATE BUSH ou encore TORI AMOS… et pourquoi pas SINNEAD O’CONNOR. Le mélange est large mais pas impersonnel (sauf si on s'arrête à une écoute, on aura cette impression de plagiat)… il ne faut pas non plus omettre la touche exotique qui parsème l’univers de la belle, qui pour information, est multi-instrumentiste, auteur et compositeur. Et bien que l’entité soit composée de plusieurs membres, BAT FOR LASHES c’est d’abord Natasha Khan et elle seule.

Artiste au visuel mélangeant une poésie mélancolique liée aux souvenirs de l’enfance, l’anglo-pakistanaise évolue dans un monde à mi-chemin entre féerie et nostalgie. Jusqu’au-boutiste, elle ne laisse strictement rien au hasard : chaque détail est peaufiné à l’extrême. Fur And Gold avait déjà impressionné, Two Suns, son deuxième rejeton, confirme son talent. Toujours apte à créer une pléiade d’ambiances, les compositions de Two Suns ont encore gagné en diversité, fruit du métissage des influences et des origines de Natasha. Pop classieuse et sophistiquée, new-wave, sonorités électro, percussions tribales, ballades… le mélange est foisonnant et riche, il y a à manger et à boire. Si les genres sont souvent antinomiques, cette pluralité des styles est à imputer au thème concept du disque : celui de l’ambivalence (deux soleils, deux lunes...). Pour cela, Natasha s'est créé deux personnages : une blonde, femme fatale et une brune, plus secrète et mystérieuse. Et leurs différences s’expriment via cet alliage de chansons aux multiples échos.

Si l’ensemble n’est pas homogène dans les styles, il l’est dans sa qualité constante. Pensé jusqu’au moindre détail, Two Suns reste pourtant suffisamment accessible pour plaire à tout le monde : les amateurs d’un perfectionnisme assumé devraient y trouver leur compte tout comme les amateurs de jolies mélodies. « Glass » en est un très bon exemple: sur des rythmiques parfaitement travaillées, Natasha Khan pose sa voix sensuelle et s’autorise un grand écart vocal absolument parfait lors du refrain. En une chanson, elle a donné le ton : Two Suns est habité par ce sens du détail, par cette recherche de la variation parfaite. Et bien que les influences soient variées, tout s’enchaîne limpidement. « Daniel », dans lequel Natasha nous raconte son amour d’adolescente pour Daniel le personnage de Karaté Kids, est l’évidence même du tube de l’album : d’une efficacité redoutable, la dynamique de la rythmique nous entraîne autant qu’elle nous fait rêver. Dans un style moins rétro, les ballades au piano filent la chair de poule : « Moon and Moon » est d’une simplicité redoutable et enchanteresse, « The Big Sleep » en duo avec SCOTT WALKER conclue le disque sur une note un peu plus sombre, tandis que « Siren Song » enfonce le clou : la montée en puissance au piano sublimissime est d’une maîtrise et d’une classe absolue. On pourra toutefois lui reprocher la ressemblance trop frappante avec BJÖRK sur les vocalises qui ressemblent à s’y méprendre à cette dernière. Et on pourra aussi lui reprocher cette affiliation trop présente à une ou deux autres reprises : le mélange entre les sonorités électro et les percussions tribales de « Two Planets » ou encore sur « Good Love ». On pourra donc regretter qu’elle se laisse parfois couler par l’influence de ses idoles, ce qui lui vaut certainement les griefs de ses détracteurs.

Et pourtant, il serait tellement dommage de s’arrêter à ces petites faiblesses. Natasha Khan utilise des influences certes, mais elle les réutilise surtout. Elle est dans l’air du temps. C’est une contemporaine, une fille qui aime la modernité et qui s’en sert au vu de tout ce que l’on perçoit dans la production. Two Suns est un album à la magie grave, qui creuse son sillon dans une sensibilité à fleur de peau. Riche et détaillé, il se révèle d’une sophistication extrême où l’approximation n’a pas sa place. Si on espère qu’elle arrivera à se détacher complètement de son idole islandaise au prochain coup (elle y est presque), le résultat n’en est pas moins intense et profond. Envoûtant.

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   VIVI

 
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1. Glass
2. Sleep Alone
3. Moon And Moon
4. Daniel
5. Peace Of Mind
6. Siren Song
7. Pearl's Dream
8. Good Love
9. Two Planets
10. Traveling Woman
11. The Big Sleep



             



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