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The RAMONES - Pleasant Dreams (1981)
Par STREETCLEANER le 9 Janvier 2010          Consultée 6022 fois

Pleasant Dreams est le sixième album studio des RAMONES et suit un End Of The Century qui avait marqué une nette inflexion vers la pop, sous la direction d'un Phil Spector qui s'était beaucoup trop imposé. De ce fait, si l'album était d'une qualité quand même très honnête, le résultat n'était pas sans provoquer quelques interrogations sur ses trop grandes concessions aux responsables des ventes qui voulaient enfin voir le groupe décoller (et pas qu'eux d'ailleurs, même si End Of The Century décollera bien au niveau des ventes comme aucun autre album des RAMONES auparavant, mais pas dans les proportions espérées). Toutefois, Spector était-il le seul responsable de cette évolution ? Faut-il lui mettre tout sur le dos ? Pas forcément... Déjà, sur le troisième album Rocket To Russia, les RAMONES lorgnaient fortement du côté du surf rock, à tel point que ce disque aurait pu se voir estampillé du label "BEACH BOYS inside". Cet album, au demeurant excellent de bout en bout, se faisait toutefois logiquement plus mélodieux. Puis, sur l'album suivant Road To Ruin, le groupe poursuivait cette orientation mélodieuse et introduisait pour la première fois quelques vrais soli (bon, certes embryonnaires), se rapprochant également par là d'un rock plus traditionnel, moins minimaliste et toujours plus travaillé. End Of The Century, à y bien réfléchir, n'a fait que brusquer, qu'accélérer cette tendance vers une musique globalement plus accessible qui devait arriver, avec une production, certes très travaillée, mais relativement passe-partout et gommant toutes les aspérités de ce style musical. Et puis la fin des années 70 et le début des années 80 fut difficile pour les groupes de punk. On se souvient de cette affirmation lancée en 1981, de ce "Punk's Not Dead" (The EXPLOITED) qui n'arrive pas là par hasard ...

Vu le coup d'accélérateur (important il est vrai) entrepris sur End Of The Century et le contexte de l'époque plus défavorable aux groupes de punk-rock (les médias parlaient alors de l'agonie du punk, The CLASH tombe lui-même dans la pop, et la new-wave se démarque un peu plus du punk pour s'imposer), il était finalement assez peu probable qu'un revirement fondamental s'opère. Pleasant Dreams continue donc dans la veine de l'album précédent. Et accélère même encore le processus en direction de la pop. Au passage, on change de producteur et on prend Graham Gouldman (qui s'est occupé notamment des TEN CC), en remplacement d'un Phil Spector quasi totalitaire et qui n'avait pas fait l'unanimité question production. Toutefois, la production de Pleasant Dreams est malgré tout toujours bien propre, trop propre même pour servir un groupe de punks. L'enregistrement se passe bien et Gouldman apporte même pas mal d'idées. Mais le problème de fond demeure : les RAMONES en viennent encore à sonner comme un gentil groupe de rock, ce contre quoi ils se battaient à leurs débuts. Le pire étant que toutes ces concessions ne leur apporteront même pas la gloire recherchée.

De la reconnaissance. Voilà ce que désirent encore les RAMONES. Avoir été parmi les groupes précurseurs du punk et se faire voler la vedette par les Sex PISTOLS et les CLASH, avouons qu'il y a de quoi l'avoir mauvaise. Et l'album s'ouvre sur un titre très parlant : "We Want The Airwaves" (nous voulons les ondes) qui nous renvoie au "Do You Remember R'N'R Radio ?" de l'album précédent ; non seulement ils veulent les ondes mais en plus ils les veulent maintenant. C'est maintenant ou jamais. Ce sera jamais en fait. Ces frustrations ne sont pas non plus sans conséquences sur la vie du groupe, et les personnalités l'emportant sur l'esprit de groupe, les compositions ne sont désormais plus signées collectivement, chacun se voyant crédité selon ses apports. Et la pochette mettra aussi tout le monde d'accord : pour la première fois une image est utilisée ! Et puis il faut dire aussi qu'il existe d'autres causes de tensions : l'ambiance au sein du groupe n'est pas bonne, franchement exécrable même, la communication est quasiment inexistante, Dee Dee est à la dérive, et de surcroît Joey se rappelle que Johnny Ramone avait "volé" sa petite amie, ce qui est peut-être une explication au titre "The KKK Took My Baby Away" (le Ku Klux Klan a volé ma chérie, écrite par Joey), le KKK symbolisant sans doute Johnny, un punk certes, mais un punk aux idées conservatrices (ce qui est rare, ceux-ci étant généralement gauchistes, anarchistes ou apolitiques).

Je disais précédemment que Pleasant Dreams était encore plus pop que End Of The Century. Et cela s'entend clairement. Pas la peine de passer l'album en boucle pour s'en rendre compte. Si End Of The Century mélangeait des titres assez "popisants" à des compositions plus punk, sur Pleasant Dreams ces titres plus pêchus sont quasiment absents. La guitare se fait très sage (tout comme la batterie), et cela dès "We Want The Airwaves", alors qu'elle était quasi heavy auparavant (dans la conception anglaise du terme). Elle est même pour ainsi dire passée en arrière-plan ! Et le titre suivant "All's Quiet On The Eastern Front" ne fait que confirmer cet état de fait. Et quand on croit la voir revenir, les relents de surf rock d'un "She's A Sensation" avec ses chœurs viennent adoucir le propos. Plus tard le groupe regrettera cette orientation plus "pop-punk", pas véritablement contrebalancée par d'autres morceaux plus énergiques. Sauf peut-être par un "The KKK Took My Baby Away", sans doute le morceau le plus rentre-dedans de l'album avec "Dont' Go" notamment. Ce qui est bien maigre.

Pourtant cet album a un petit quelque chose qui fait qu'on ne peut que l'aimer. Il surpasse même à mes yeux leur précédente production. Sans être transcendantes, les compositions sont attachantes comme des petites friandises et regorgent de petits arrangements, de chœurs et d'harmonies disséminés un peu partout. Que ce soit la petite douceur rock de "7-11" aux arrangements assez poussés (pour les RAMONES s'entend), un "Come On Now" agrémenté de quelques nappes de claviers (période new-wave oblige ?), un "All's Quiet On The Eastern Front" au rythme tribal, un "We Want The Airwaves" au refrain catchy au possible, avec un Joey qui se fait globalement mélodieux et chante toujours mieux, l'agréable surf rock de "She's A Sensation", ou un "It's Not My Place" au pont intéressant... Les compos sont travaillées, bien sympathiques et mémorisables, et d'une qualité homogène, car rien ne fait tâche dans cet album, pour peu qu'on accepte cette glissade vers la pop. Un album finalement très honorable qui mérite clairement l'attention.

Note réelle : 3.5/5.

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- Joey Ramone (chant)
- Johnny Ramone (guitare)
- Dee Dee Ramone (basse, choeurs)
- Marky Ramone (batterie)


1. We Want The Airwaves
2. All's Quiet On The Eastern Front
3. The Kkk Took My Baby Away
4. Don't Go
5. You Sound Like You're Sick
6. It's Not My Place (in The 9 To 5 World)
7. She's A Sensation
8. 7-11
9. You Didn't Mean Anything To Me
10. Come On Now
11. This Business Is Killing Me
12. Sitting In My Room
- bonus Tracks (2002) :
13. Touring (1981 Version)
14. I Can't Get You Out Of My Mind
15. Chop Suey (alternate Version)
16. Sleeping Troubles (demo)
17. Kicks To Try (demo)
18. I'm Not An Answer (demo)
19. Stares In This Town (demo)



             



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