Diana KRALL est, avant toute chose – en plus d’être une femme, évidemment, bande de p’tits sacripants ! –, une interprète avec une voix au timbre grave (pratiquement rauque) et envoûtant à la fois. Elle fait dans le jazz soft, tout en retenue. Efficace, quoique intimiste, s’entourant de références telles que Jeff Hamilton (batterie), Russel Malone (guitare) et Chistian McBride (basse) pour l’essentiel ou encore avec le London Symphony Orchestra. Diana KRALL, Canadienne de son Etat, fait office de « crooner » féminin et ça semble lui réussir !

Reprendre des standards, beaucoup s’y risquent, peu s’en sortent. Madame KRALL s’en sort avec les honneurs (un autocollant vous avertira du Grammy Award – et ce n’est pas son premier ! – remporté par cet album, top 10 aux U.S.A. et premier au Canada. A quoi cela est-il dû ? Au fait, peut-être, que l’artiste prend soin de retranscrire ce qui était déjà une bonne base jadis pour la ressortir encore plus grande avec encore plus de prestance. C’est incroyable de se dire que dans le jazz, sachant que l’improvisation en est la discipline maîtresse, la copie sublimée existe bel et bien.

Sans rentrer trop dans les détails, si je vous dis : « S’Wonderful » (chanté par Nat King COLE), « Besame Mucho » (l‘un des titres les plus repris du XXe siècle), « Cry Me A River » (repris notamment par Viktor LAZLO) ou encore « Dancing In The Dark » (non, il y a pas que le Boss qui ait utilisé ce titre, m’enfin !), ces chansons devraient vous évoquer quelque chose, à tout le moins, prenons les paris et je vous certifie, sauf dans des cas plus qu’isolés, que l’une ou l’autre est déjà venu chatouiller vos cages à miel.

Sensualité et retenue sont les éléments clefs pour saisir le contenu. Oh bien sûr, cette musique vous touchera sans trop de difficulté, car, pour du jazz, elle est facile d’accès. Mais en plus, vous vous surprendrez à fredonner un passage ou l’autre. A la fin de « The Look Of Love », une envie vous prendra probablement : celle de réécouter, une fois de plus, les dix pièces sonores de cet album. Ah oui, au fait, la chanson éponyme, vous savez d’où elle provient ? De la bande son de « Casino Royale » (premier du nom en 1967) pour accompagner un certain Bond, James Bond. Elle reçut à l’occasion un Oscar pour la meilleure musique de film de cette même année. Ça l’fait, non ?

Reconnue mondialement et continuant dans ce registre, Diana KRALL sut faire entrer le jazz – avec, il est vrai, une touche de bossa nova délectable à souhait – dans nos chaumières, ce pour quoi nous l’en remercions. Cette artiste a su rendre, tout en finesse, des ambiances tamisées, à la lueur d’une chandelle ou d’un candélabre chancelant et procurant une chaleur digne d’un sympathique feu de cheminée, là, sur votre peau synthétique d’ours où vous… hum, bref : rendant une atmosphère des plus soyeuses (feutrées) qui soient.

Je vous recommande tout spécialement de commencer à découvrir cette artiste par ce billet car, pour une première approche, c’est à mon sens le plus aisé d’accès. A vous d’être tenté. Je terminerai par ceci : déstressez par l’entremise de The Look Of Love et retrouvez une paix intérieure qui vous a tant manqué durant cette journée de boulot… Oseriez-vous me dire le contraire après écoute ? En vous remerciant…