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The DICTATORS - Manifest Destiny (1977)
Par ERWIN le 24 Février 2010          Consultée 3164 fois

« Exposed » démarre avec excellente humeur ce deuxième skeud des DICTATORS. Le ton est sans doute plus posé que sur le premier album. Le Rock’n’roll « Heartaches » ne fait que confirmer cette impression.
Saluons l’arrivée d’un nouveau bouseux dans l’équipe pourtant déjà bien complète des losers New-Yorkais. Il s’agit du gigantissime bassiste Mark « the animal » Mendoza, que l’on retrouvera plus tard tout maquillé au sein des TWISTED SISTER ; et Shernoff switchant vers les claviers. Étonnant comme ce groupe de Punk’n’roll fut un vivier pour les Heavy Metalleux… Le mignonnet refrain de « Sleepin With the TV » on ne fait qu’entériner l’étrange direction "mainstream" dans laquelle s’embarque le groupe.

L’intro à l’orgue de « Disease » sur les vitupérations de Manitoba, enfin dans la place, est toute aussi surprenante. Mais quand la guitare de Ross the Boss amorce sa prise de pouvoir, la surprise est double : le titre est un improbable mélange de Metal épique et de refrains punky, une étrange synthèse qui prouve la versatilité des musiciens comme leur grande jeunesse. Les multiples influences transpercent les tympans. Le résultat est… tout à fait intriguant, les rythmiques et le solo phénoménal de Ross nous plongent dans les délices d’un Metal épique de première bourre, alors que le refrain scandé par Manitoba nous fait redescendre sur terre… Le morceau ne deviendra pas un classique des DICTATORS, et on se demande encore ce qu’ils ont voulu prouver en pondant un feu d’artifice pareil, jusqu’au petit solo de Hammond qui donne une petite touche DEEP PURPLE/RAINBOW tout à fait incongrue pour un groupe de Punk. Décidément, le groupe est inclassable.

En cette belle année 77, les punks anglais ont envahi toutes les scènes, la mode est à l’extrême rébellion, pas au ton doucereux de « Everybody Knows », une banale chanson d’amour… Sans doute faut-il voir là une volonté délibérée de Shernoff de ne point coller à l’aspect « méchant » et radical du mouvement, ou alors…Ou alors pire : une envie de passer à la radio ?
« Steppin Out » est cool, "rentre-dedans", mais ne tient pas la comparaison face aux compos de leurs camarades RAMONES. En revanche « Young Fast Scientific » chanté par Manitoba dépote à donf dans la totale continuité du premier album, avec des lignes de basse Pantagruéliques de Mendoza, et, à chaque fois, des solii magnifiques de Ross.
Dieu merci, l’album se termine en apothéose avec une version de « Search and Destroy » des STOOGES qui débouche bien les oreilles. Une version live ou l’homme Zizi des DICTATORS se taille la part du lion. Il aura fallu attendre la fin du skeud pour avoir du Punk.
Les "Taters" tournent intensivement et gagnent leurs lettres de noblesse comme groupe de scène ultime, demandez donc à FOREIGNER et URIAH HEEP pour lesquels ils ouvrirent.

On ressort tout penaud de l’écoute de cet album. On s’attendait à du Punk, et voila que nous sommes introduit dans un monde « poppy » presque disgracieux malgré son sens mélodique. Après les injonctions agressives de « Go Girl Crazy », on est sur le cul, et il faudra attendre l’année suivante pour voir Shernoff reprendre du poil de la bête, se réveiller, pondre des riffs d’enfer, redonner le micro à notre bon Manitoba qui se fait considérablement chier sur le coté de la scène… Car même s’il est sur la cover de « Manifest Destiny », son rôle de "secret weapon" est ici réduit à sa plus simple expression, au plus grand regret des fans du groupe.

Un album mitigé donc, pas exempt de qualités, une fin tonitruante, ce « Disease » étonnant et dont on ne sait que faire, mais beaucoup de remplissage « Pop » ont sans doute handicapé les DICTATORS dans leur chemin vers la reconnaissance internationale.

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   ERWIN

 
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- Andy Shernoff (chant, claviers)
- Ross The Boss (guitare lead)
- Scott Top Ten (guitare rythmique)
- Mark "animal" Mendoza ( basse)
- Ritchie Teeter (batterie)
- Handsome Dick Manitoba (chant)


1. Exposed
2. Heartaches
3. Sleepin With The Tv On
4. Disease
5. Hey Boys
6. Steppin Out
7. Science Has Gone Too Far
8. Young Fast Scientific
9. Search And Destroy



             



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