A peine plus d’un an après Last Night, MOBY revient sur le devant de la scène avec un nouvel opus, Wait For Me. MOBY projettait depuis un moment de réaliser un disque purement esthétique, dans lequel la musique est faite pour être belle, tout simplement.

Ce disque, MOBY le voulait intime, enregistré en solo dans son petit studio New-Yorkais. Même la pochette est de la main de MOBY himself (feutre noir sur papier blanc), elle représente d’ailleurs assez bien le climat de l’album. A l’image de ce petit bonhomme seul dans un paysage vide scrutant une Lune lointaine, Wait For Me est particulièrement mélancolique, calme… et beau.

Seize morceaux assez courts, avec seulement sept titres chantés, dont un seul par MOBY. Ce dernier ne cherche absolument pas à retrouver la même efficacité que sur Play (commercialement parlant), le musicien fait ce qu’il veut, sans se soucier de tout principe marketing. En effet, l’album est trop calme pour en tirer quelque extrait à des fins publicitaires. On plane… loin… et ce dès les première notes de synthé du magnifique "Division". Les autres titres ne font que confirmer cette agréable sensation. A part « Mistake » dans une veine plus rock, mais baigné dans ces même synthés si caractéristiques des compositions de MOBY, les titres sont lents et riches d’ambiances, il est vrai assez tristes. "Pales Horses" et "Walk With Me" entre autres, sont capables de nous tirer une larme, ainsi que les deux parties de "JLTF", assurément le meilleur passage du disque. Quant aux claviers du morceau titre, il me font un peu penser à l’intro de "Bullets" sur le dernier album d'ARCHIVE.

Les arrangements sont variés, car en plus des claviers ambients, MOBY tâte la six-cordes et le piano, ainsi que la batterie et la basse. Au final, on obtient un ensemble cohérent et poignant de bout en bout. Cependant, il faut reconnaître que certains morceaux, surtout vers la fin, peuvent paraître un poil soporifiques, sans grand intérêt. Les fans de Play, 18 ou encore Hotel, risquent de rester sur leur faim. Pour finir avec les défauts, on pourra trouver les chants de "Study War" trop répétitifs et agaçants.

L’électro peut se faire intimiste, et MOBY nous le prouve avec brio, même si cet album est loin d’être parfait. Il mérite plusieurs écoutes attentives, de préférence de nuit et au casque, histoire de s’évader un moment dans le ciel étoilé, pour tenir compagnie à ce petit être qui semble si seul… D’ailleurs, de jolies petites vidéos illustrent chaque piste sur le site officiel de MOBY, reprenant ce personnage, ainsi que son chien de compagnie, que l’on retrouve dans le livret du disque. Comme une note d’espoir dans un album qui peut paraître très sombre à la première écoute.

Un bon 3,5/5 pour l’émotion ressentie.

Meilleurs titres : "Division", "Pale Horses", "Shot in the Back of the Head", "Mistake", "JLTF I & II".