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POP / ELECTRO  |  STUDIO

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1999 2 Play
2002 1 18
2005 Hotel
2009 Wait For Me
2011 Destroyed
2013 Innocents

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2014 Innocents (Edition Deluxe) - E...

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2010 One Time We Lived

MOBY - Innocents (2013)
Par SUNTORY TIME le 8 Mai 2014          Consultée 2427 fois

MOBY a quitté New York. Comme une page qui se tourne. Voilà notre bonhomme parti sous le soleil californien de Los Angeles, affirmant que la cité des anges est « bien plus créative artistiquement » face à une Big Apple et son « culte absurde de l’argent ». C’est un choix qui peut porter à controverse. Los Angeles, meilleure que New York ? Los Angeles, moins portée sur le dieu dollar ? Je peux me permettre d’en douter, ayant toujours trouvé Los Angeles surfaite, artificielle voire vulgaire, par rapport à New York plus honnête et diverse, pour le meilleur comme le pire. Mais là n’est pas le sujet, revenons à MOBY, qui donc a décidé de quitter New York pour réaliser son nouvel album, deux ans après un Destroyed réussi, mais qui a semble-t-il déçu le plus grand nombre.

MOBY, coupable de refaire toujours la même chose ? L’intéressé déclare être Innocent, allongé au sol, le visage face au ciel bleu immaculé, face à ces juges vêtus de masques terrifiants qui ne sont pas sans rappeler le lapin imaginaire de Donnie Darko. Terrifiant, Innocents ne l’est pas. Mais sous l’apparente légèreté de l’album se cache une mélancolie caractéristique de MOBY. Et comme souvent, c’est vers la fin du disque que la tristesse se fait plus présente. Innocents n’est cela pas très différent de ses prédécesseurs. Cependant, il se démarque par son nombre moindre de morceaux, seulement 12 quand les disques de MOBY en compte rarement moins de 15. Innocents parait en cela moins étouffant, plus facile à écouter d’une traite, par rapport à Destroyed, 18, ou encore le médiocre Last Night, qui comportaient des morceaux bouche trou sans grand intérêt.

Innocents se démarque aussi du solitaire Destroyed par son nombre d’invités prestigieux qui élèvent l’album vers des sphères plus lumineuses, à commencer par l’optimiste « The Perfect Life » avec ses chœurs et le duo MOBY/Wayne Coyne, du génial et déjanté groupe THE FLAMING LIPS, qui réussissent un véritable tube. Belle réussites tubesques aussi pour « Almost Home » avec le chant aérien de Damien JURADO, ou encore « A Case for Shame » avec la canadienne COLD SPECK pour une chanson trip hop sensuelle et mystérieuse, ainsi que sur « Tell Me » auquel on rajouterai volontiers l’adjectif cosmique. L’utilisation des samples, récurrent chez MOBY, est particulièrement judicieuse sur « The Last Day », ils intensifient la rythmique du morceau déjà magnifié par la voix de SKYLAR GREY. La chanteuse soul Inyang BASSEY offre un caractère plus trempé à « Don’t Love Me», chanson la plus hargneuse du disque. Mais le summum de ces invités, c’est probablement Mark LANEGAN, ex-chanteur des QUEENS OF THE STONE AGE, et véritable gueule burinée, qui chante avec une profondeur (trafiquée ?) incroyable sur la nocturne « The Lonely Night », d’une intensité rare.

Ces magnifiques participations feraient presque oublier les autres morceaux du disque, entièrement réalisé par MOBY, qui sont tout aussi excellents. Après « Everything that Rise » qui fait office d’introduction minimaliste et entêtante, « A Long Time » et « Saints » sont de MOBY pur jus, d’efficaces instrumentaux enrichis de chœurs féminins ou de samples. Le plus sobre « Going Wrong » est son piano n’aurait pas fait pâle figure sur l’album Wait For Me, le plus triste et intimiste album du chauve à lunette. Et puis il y a « The Dogs », cette longue balade de plus de 9 minutes, chantée par MOBY lui-même, qui clôt le disque magistralement. Un véritable grand final, chose rare dans sa discographie. D’abord chanson pop pessimiste chantée avec une voix fragile, désabusée, elle s’étire ensuite en une longue plainte de chordes à la tristesse envoûtante, comme la scène finale d’un film qui se termine mal.

On connaît davantage MOBY pour son caractère solitaire, qui bosse sur ses machines dans sa petite chambre, et n’appelle des invités qu’à la fin pour poser leurs voix sur ses morceaux déjà construits. Ici, comme avec Hotel auparavant, le compositeur s’ouvre davantage aux autres, et ça marche. En s’entourant d’une vraie équipe qui coécrit les titres en plus de les interpréter, il enrichi son propos et rend le résultat plus authentique. En cela Innocents ne l’est pas tant que ça, innocent. Loin d’être un album de plus dans la longue discographie de MOBY alias Richard Melville, Innocents peut éventuellement s’élever parmi ses meilleurs depuis … Hotel, au moins. Comme quoi, le soleil de Californie a quelque chose de bénéfique…

Meilleurs titres : « Almost Home », « The Perfect Life », “The Last Day”, “Tell Me”, “The Lonely Night”, “The Dogs”


P.S: Innocents a été édité dans une version limitée accompagnée d’un deuxième disque qui correspond à un EP intitulé Everyone Is Gone, qui n’a pas été édité indépendamment. Ce EP fera l’objet d’une chronique à part.

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   SUNTORY TIME

 
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- Moby (tout + chant)
- Cold Specks (chant sur 2 et 10)
- Damien Jurado (chant sur 3)
- Wayne Cone (chant sur 5)
- Skylar Grey (chant sur 6)
- Inyang Bassey (chant sur 7, chœurs sur 3 et 9)
- Mark Lanegan (chant sur 11)
- Steve Sidelnyk (batterie)
- Sunna Wehrmeijer (orchestrations)
- Mindy Jones (choeurs)
- + Divers Choristes


1. Everything That Rise
2. A Case For Shame
3. Almost Home
4. Going Wrong
5. The Perfect Life
6. The Last Day
7. Don’t Love Me
8. A Long Time
9. Saints
10. Tell Me
11. The Lonely Night
12. The Dogs



             



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