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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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2010 One Time We Lived

MOBY - 18 (2002)
Par DARK PANDA le 26 Novembre 2010          Consultée 6002 fois

18. Soustrait de dix, voilà le nombre d'années qui nous sépare désormais de la naissance de cet album formidable, sorti en 2002 et qui a donné, à la suite du célèbre Play du même auteur, un nouvel élan à la musique électronique. Le dit genre est pourtant trop générique et trop ordinaire pour qualifier le style de Moby. Bien sûr, le compositeur génial a abondamment utilisé claviers et autres matériels synthétiques afin de créer les 18 morceaux de son album, mais son magma sonore emprunte tellement de sentiers musicaux différents qu'il constitue moins un essai électronique qu'un mélange exhaustif de toutes les influences contemporaines - pop, rock, jazz, rap, trip-hop et de nombreux samples, notamment de chants Negro Spiritual. C'est peut-être en cela que le travail de Moby est devenu, à juste titre, mondialement reconnu.

En effet, qui n'a pas été bercé, au début des années 2000, par les singles de 18 archi-diffusés à la radio et à la télé ? Qui ne se souvient pas de ce clip construit en diptyque à partir de "In this World" et "In my Heart", racontant l'aventure émouvante de minuscules extra-terrestres arrivant sur terre et se perdant dans les pas pressés de la foule d'une rue new-yorkaise ? Au-delà de ces images mythiques, il existe un album complet, foisonnant et intelligent, qui ramène non seulement à une certaine époque - pour ceux qui, comme moi, auraient eu la chance de découvrir ces tubes dans leur jeunesse - mais aussi à une certaine idée de la musique, à la fois brillante et "bankable". A l'heure où une excessive publicité précède chaque nouveau talent supposé pour en faire, avant même notre assentiment, une star planétaire, les véritables amateurs de musique ont tendance à fuir les artistes massivement populaires afin de se rabattre sur des productions plus "underground", souvent à raison. Parmi d'autres, Moby fait cependant figure de contre-exemple, parce que son succès s'est construit à travers la qualité de sa musique. Certes, elle a aussi été grandement utilisée à des fins commerciales - Play est "le premier album de l’histoire de la musique dont l’intégralité des morceaux est sous licence commerciale" - mais l'un n'empêche pas l'autre.

Prenons pour commencer les hymnes qui ont forgé la reconnaissance publique de l'album 18 : "We are all made of stars", "In this World" et "In my Heart", les trois premiers morceaux de la galettes, représentent avec force toute l'ambiguïté de l'artiste américain : sortis en singles grâce à leur capacité d'immédiateté musicale, ils scellent aussi et surtout l'excellence du travail de Moby, multi-instrumentiste et grand alchimiste. Sous ses airs et son refrain faciles, le titre initial déploie par exemple d'innombrables niveaux de guitare électrique, de l'hymne répétitif aux grattements insoupçonnables, au travers d'un rythme juste et d'un manteau électronique à la fois symphonique et émouvant. Un vrai tube en puissance, incisif et entraînant. Autre atmosphère ou presque avec "In this World", une pièce que l'on pourrait qualifier de musicalement pauvre et lancinante. Ce serait cependant oublier la délicatesse enlevée de la chanteuse Jennifer Price et la pureté de la musique, dont la justesse détruit toute nécessité technique. Cette dernière idée explose sur le troisième morceau, "In my Heart" : la ligne de piano ne change pas d'un iota durant quatre minutes, les paroles redondantes et le rythme de même. Mais qu'importe, puisqu'une nouvelle fois, le compositeur tient une mélodie forte ! Qu'il exploite d'ailleurs à bon escient, l'approfondissant par de délicieuses percussions ou la couvrant de nappes électroniques. Voilà donc tout le paradoxe de Moby, auteur d'une musique visuellement simple mais finalement toujours efficace, gorgée d'airs irrésistibles et d'une grande diversité instrumentale.
Ainsi, on ne doit attendre de lui aucun détour dans ses constructions, aucune introduction à rallonge. Dès les premières notes, il assène sur-le-champ toutes les couleurs de son morceau avant de les exploiter au gré de ses divers arrangements, notamment électroniques. De fait, l'écoute de 18 est à la fois agréable et bigarrée. On y saute d'un électro-pop-rock solaire ("We are all made of Stars") à un trip-hop onctueusement jazzy ("Another Woman"), en passant par des plages ambiantes et satinées ("Fireworks" et son piano cristallin) ou encore un style énergique proche du rock alternatif ("Extreme Ways"). Certaines pièces révèlent quant à elles, au-delà de la justesse qui caractérise l'ensemble de l'album, une grâce incroyable : "Sunday (the Day before my Birthday)", bercée par la voix samplée de la chanteuse soul Sylvia Robinson, constitue ainsi un petit miracle d'onirisme, tout comme les dernières plages de l'album, très atmosphériques ("18", le titre éponyme, mais aussi "At least we tried" ou encore "Sleep Alone", sur laquelle Moby nous fait l'honneur de chanter, comme sur "We are all made of Stars", "Signs of Love" et "Extreme Ways").

Il est très facile de mettre une très bonne note à cet album. Tout comme il est aussi très facile de détester Moby, que certains qualifieraient de musicien d'ascenseur ou d'artiste fourre-tout et impersonnel. Pour ma part, je pense qu'il faut sûrement un tant soit peu de sensibilité - d'autres diront de la naïveté, mais qu'importe - afin d'appréhender, puis d'apprécier à sa juste valeur les douceurs qui composent cette galette. Cette émotion et ce sens de la mélodie portés par chacun des titres, et non la facilité, me poussent vers la note maximale. Car réaliser un album de 18 pistes (!) sans fausse note et doté d'une créativité jamais chancelante est déjà un exploit, mais y glisser, en plus, des instants de grâce atmosphériques tels que "Sleep Alone" et "Look back in" relève du génie. Oui, Moby est grand.

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   (2 chroniques)



- Moby (composition, chant, arrangements, tous les instrum)
- + Invités Vocaux


1. We Are All Made Of Stars
2. In This World - Avec Jennifer Price
3. In My Heart - Avec The Shining Light Gospel Choir
4. Great Escape - Avec Azure Ray
5. Signs Of Love
6. One Of These Mornings - Avec Dianne Mccaulley
7. Another Woman
8. Fireworks
9. Extreme Ways
10. Jam For The Ladies - Avec Mc Lyte Et Angie Stone
11. Sunday (the Day Before My Birthday)
12. 18
13. Sleep Alone
14. At Least We Tried - Avec Freedom Bremner
15. Harbour - Avec Sinéad O'connor
16. Look Back In
17. The Rafters - Avec Shauna Et Lorraine Phillips
18. I'm Not Worried At All - Avec The Shining Light Go



             



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