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- Membre : Runrig, Simple Minds, Ultravox
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BIG COUNTRY - The Seer (1986)
Par GEGERS le 22 Août 2010          Consultée 3983 fois

Lorsque BIG COUNTRY revient aux affaires en 1986, deux ans après un Steeltown en demi-teinte, c'est avec la visible envie d'en découdre. Après un premier album en tous points remarquable, Steeltown marquait déjà le pas d'une carrière alors à ses débuts. Malgré un succès commercial conséquent, la magie n'y était plus, et c'est avec la volonté de retrouver le son et l'ambiance de The Crossing que BIG COUNTRY s'en retourna en studio. Bien plus rock et direct que son prédécesseur, The Seer marque en ce sens un retour à la formule gagnante de son premier album. Symbole de ce retour aux sources bienvenu, « Look Away » s'affirme immédiatement comme un tube dans la plus pure tradition du groupe. A la fois enragé et pompeux, ce titre faisant la part belle aux guitares, s'impose de lui-même grâce à un refrain imparable et à la guitare ambitieuse d'un Bruce Watson en pleine possession de ses moyens. Le public britannique ne s'y trompera pas, puisque « Look Away » deviendra le single du groupe ayant connu le plus grand succès commercial au Royaume-Uni.

Ne mettant pas de côté toute velléité artistique pour autant, BIG COUNTRY surprend dès le deuxième titre de l'album, l'alambiqué « The Seer ». Modulant sa voix sur une mélodie sombre et très ambiancée, Stuart Adamson porte sur ses épaules ce morceau agrémenté des chœurs imposants d'une Kate Bush alors très en vogue. Manquant néanmoins d'une certaine cohésion, ce titre paraît finalement bien fade, coincé entre deux titres majeurs de l'album. Car « The Teacher », le morceau suivant, se révèle rapidement comme une des grandes réussites de cet opus. Basé sur un riff rappelant fortement le groupe The Shadows et ses sonorités si particulières, évoquant notamment le far-west américain, ce morceau s'insinue immédiatement et durablement dans l'esprit de l'auditeur surpris par tant de véhémence d'un Bruce Watson décidément impressionnant. S'éloignant des influences de Runrig et U2, BIG COUNTRY impose enfin sa véritable identité jusque là sous-jacente et confirme son statut de groupe majeur de la scène rock britannique. Rock plus « brut » (bien que non dénué d'envolées guitaristiques quasi-célèstes), « I Walk the Hill » s'impose également comme un des indispensables moyeux d'une structure à la fois imposante et fragile. Car, si l'envie, le talent et la réussite sont là, BIG COUNTRY tend à retomber dans des travers nuisibles à sa musique. Symptomatique de cette tendance du groupe à transformer l'or en plomb, « Eiledon » offre une image bien triste du groupe, la faute à une mélodie indigente et une inutile grandiloquence. Le groove du bassiste Tony Butler peine à sauver ce titre du naufrage, marqué par la personnalité complexe d'un Stuart Adamson fraîchement sobre. Auteur et compositeur de la grande majorité du répertoire du groupe, le bonhomme semble en effet capable du meilleur comme du pire. Par bonheur, le pire se limite à « Eiledon » sur cet album. Car BIG COUNTRY redresse rapidement le cap, avec l'immédiat « One Great Thing » au refrain fédérateur d'abord, très connoté années 80 mais tout bonnement imparable. Avec la ballade « Hold the Heart » ensuite, sans doute le morceau de cet album le plus influencé par Runrig, qui voit les guitares délicates sublimer la voix plus posée et impliquée d'Adamson, qui met tout son talent au service de paroles d'une qualité littéraire rare dans le domaines des bleuettes amoureuses. L'énergique « Remembrance Day », dont le riff une nouvelle fois très rock sert parfaitement bien un titre tout en nuances et contradictions, est adouci et transcendé par la prestation d'Adamson.

La fin de l'album ne démérite pas: l'épique « Red Fox », doté d'un break tout bonnement magnifique d'inventivité et d'énergie, narre la fuite d'un renard face aux chasseurs venus l'occire, alors que « Sailor » clôt ce The Seer sur une note bien plus calme, agrémenté d'arpèges aériennes et d'une mélodie doucereuse, avant de se transformer en un rock enragé et illustrant parfaitement le manifeste de ce marin prêt à donner sa vie pour cette mer qu'il aime plus que tout.

Renouant avec la qualité artistique de son premier opus, BIG COUNTRY offre avec The Seer un album fort convaincant. Échec commercial aux Etats-Unis, cet album permettra au groupe britannique de s'imposer un peu plus dans son pays et en Europe. La version remasterisée de 2002, augmentée de deux titres inédits (l'excellent « Song of the South » et l'instrumental anecdotique « Giant ») et deux titres remixés est bien entendu indispensable. De la belle ouvrage !

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   GEGERS

 
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- Stuart Adamson (chant, guitare, piano, e-bow)
- Bruce Watson (guitare, e-bow)
- Tony Butler (basse)
- Mark Brzezicki (batterie, percussions)


1. Look Away
2. The Seer
3. The Teacher
4. I Walk The Hill
5. Eiledon
6. One Great Thing
7. Hold The Heart
8. Rememberance Day
9. Red Fox
10. Sailor
- Réédition 2002 :
11. Song Of The South
12. Look Away (12' Mix)
13. One Great Thing (disco Mix)
14. Giant



             



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