Sans filet... Telle est la traduction du premier véritable album live publié par les Écossais de BIG COUNTRY. Enregistré en 1993, durant la tournée The Buffalo Skinners, ce live reprend l'intégralité d'un concert donné dans le célèbre Barrowland Ballroom de Glasgow. Fief du groupe s'il en est un, ce lieu mythique sert de cadre à un concert tout à fait spécial, valant bien une publication en album ! Car en effet, les quatre membres du groupe décident, en guise de première partie, d'interpréter pas moins de 10 titres en version acoustique. C'est d'ailleurs de manière humoristique qu'un Stuart Adamson à l'accent écossais à couper au couteau présente cette vraie « fausse » première partie : « Nous nous nommons The Fat Invisible People, et nous jouons de la country ! ». Ne laissant pas le temps au public de se remettre de sa surprise, le groupe déballe alors, toutes guitares acoustiques dehors, un « Harvest Home » (extrait de The Crossing, premier album du groupe) habité et enjoué.

Axant ce mini-set acoustique sur ses titres les plus énergiques, le groupe aligne alors quelques morceaux bien sentis et parfaitement adaptés à ce contexte particulier : « Peace in Our Time » et « 13 Valleys », les deux meilleurs titres de l'album Peace in Our Time, pour sa part loin d'être indispensable. « The Storm », nouvel extrait de The Crossing, se veut totalement irrésistible grâce à ses gimmicks entraînants et son refrain imparable. Autre extrait d'un premier album très représenté (et toujours considéré comme l'œuvre la plus aboutie du groupe), « Chance », titre folk plus calme et posé voit un public très en voix s'imposer véritablement comme le cinquième membre du groupe, reprenant à son compte les paroles introspectives et pessimistes d'Adamson.

Rendant hommage aux artistes qui l'ont inspiré, BIG COUNTRY en profite pour jouer quelques reprises bien senties. « Tracks of my Tears » (The Miracles) s'adapte parfaitement à l'exercice acoustique, tout comme « Rockin' in a Free World », pépite populaire signée Neil Young qui se voit ici sublimée par le chant clair d'un Stuart Adamson très en verve.

Un cours intermède, et voilà que le groupe revient en configuration électrique pour interpréter une petite tuerie extraite de l'excellent The Buffalo Skinners, « All Go Together ». Déployant toute son énergie et son savoir-faire, BIG COUNTRY convainc en quelques minutes à peine, grâce à quelques titres bien sentis. « We're not in Kansas », rock sudiste imparable (et seul titre à sauver de l'indigent No Place Like Home) confirme la donne, tout comme les trois titres suivants qui mettent le feu dans la salle de concert de Glasgow.

Faisant montre de tout son talent, BIG COUNTRY prouve avec ce premier live qu'il ne baisse pas les armes malgré un succès populaire et commercial allant décrescendo. Offrant ce petit grain de folie permettant d'envisager le groupe sous un jour nouveau, cet album constitue un petit intermède appréciable pour les fans. L'opus n'est néanmoins pas conseillé pour servir de porte d'entrée dans l'univers du groupe.