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Richard THOMPSON - Amnesia (1988)
Par MARCO STIVELL le 4 Avril 2017          Consultée 1080 fois

Faute de succès, Polydor lâche Richard THOMPSON au bout d'un deuxième album publié, Daring Adventures (1986), celui qui avait du potentiel pour vendre plus et qui a fait moins que les autres. Grâce à son manager Gary Stamler, le roi Richard rejoint Capitol Records (plus tard EMI et aujourd'hui Universal), le label des BEACH BOYS, BEATLES/McCARTNEY, EAGLES et tant d'autres. Hale Milgrim, l'un des dirigeants et futur président du label, est un fan de THOMPSON et lui offre plus de temps, d'argent et de publicité qu'il n'en a jamais eus.

King Richard, installé confortablement pour une longue période (13 ans) peut donc peaufiner son nouveau disque, Amnesia, et cela s'entend. Les éléments sont les mêmes que pour Daring Aventures, un mélange de folk britannique avec une production pop clinquante à l'américaine. On a des morceaux rock dynamiques comme "Jerusalem on the Jukebox" et, à côté, le très joli "Waltzing's for Dreamers" (valse pour rêveurs... et célibataires transis !) qui, avec sa douceur feutrée et crépusculaire, rappelle les albums-duos de THOMPSON et son ex-femme Linda.

De même, en ce qui concerne les musiciens, entre la base rythmique - Mitchell Froom compris - très californienne et les folkeux anglais, John Kirkpatrick et compagnie, Amnesia offre un cocktail savoureux, à moins d'être ultra-reluctant à cette couleur spécifique ou à la production froide des années 80. Pas de synthétiseur agressif cependant et encore moins de batterie électronique, mais des prestations excellentes et bien marquées en puissance de Jim Keltner et Mickey Curry qui se partagent le travail. Cette fois, Jerry Scheff à la basse est également remplacé sur quelques morceaux par le grand Tony Levin, bassiste de Peter GABRIEL essentiellement à l'époque.

On peut entendre l'homme chauve faire claquer son Chapman Stick sur "Don't Tempt Me", un rythme à la sauce funky relevé par la présence des chalemies médiévales de Philip Pickett. On peut dire que c'est assez détonnant dans la musique pop de ces années-là, il faut vraiment écouter Richard THOMPSON pour découvrir et apprécier une telle idée. Le chant du principal intéressé est agressif sur ce titre, aux frontières du rap, pour un texte assez "chaud" : dans la salle de danse, le narrateur se contient en voyant sa fiancée aguicher un autre mec.

L'artiste continue donc d'explorer des thématiques en vogue. De façon plus sérieuse mais pas moins acerbe, "Yankee, Go Home", plein de références à la consommation de produits américains imposés dans le monde, mentionne également la suprématie et les conflits qui ne tarderont pas à mener tout droit à la guerre du Golfe. Il est étonnant que la maison de disques ait laissé passer une telle critique, mais on n'allait certes pas laisser passer une telle efficacité mélodique, avec ce son pop ensoleillé et celui, percutant, de la guitare.

Ah, la guitare, toujours présente, mais si envoûtante, comme c'est le cas dès l'intro de "Gypsy Love Songs". Ce riff éléphantesque et répété en boucle le long des six minutes de ce morceau dense, le texte et son histoire aussi passionnée que fugace entre un homme et une gitane, miam ! Tout cela nous fait retrouver le THOMPSON classique de "Calvary Cross" et "Shoot Out the Lights", avec le son de Mitchell Froom néanmoins, et reste un de ses meilleurs moments des années 80.

Amnesia est de toute façon un excellent disque, même pour des chansons plus tranquilles et basiques comme "Reckless Kind". "I Still Dream" nous transporte d'une certaine manière avec son harmonie de cuivres, tandis que "Jerusalem on the Jukebox", lancée sur un tempo rapide, dégage une fraîcheur totalement bienvenue. Ne reste que la pochette, un choix pour le moins surprenant, avec l'homme qui se rase et THOMPSON en Jester/bouffon qui le nargue en arrière-plan, mais cela caractérise bien la formule libre et bariolée, textuellement comme musicalement.

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   MARCO STIVELL

 
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- Richard Thompson (guitares, chant, mandoline, dulcimer)
- Mitchell Froom (orgues, chamberlin, optigan, harpe électrique)
- Jerry Scheff (basse sur 1, 2, 4, 5, 7, et 10)
- Tony Levin (basse et chapman stick sur 3, 6, et 8)
- Mickey Curry (batterie sur 2, 3, 6, 7, 8)
- Jim Keltner (batterie sur 1, 4, 5, 10)
- Alex Acuña (percussions)
- Christine Collister, Clive Gregson (choeurs)
- John Kirkpatrick (accordéon, concertina, choeurs basse)
- Philip Pickett (chalemie, flûte à bec, curtal)
- Aly Bain (fiddle)
- Brian Taylor, Tony Goddard (cornet)
- David Horn (cor ténor)
- Ian Peters (euphonium)
- Fred Tackett (guitare)
- Frances Kelly (harpe baroque)
- Danny Thompson (contrebasse)
- Alistair Anderson (cornemuse du northumbrian)


1. Turning Of The Tide
2. Gypsy Love Songs
3. Reckless Kind
4. Jerusalem On The Jukebox
5. I Still Dream
6. Don't Tempt Me
7. Yankee, Go Home
8. Can't Win
9. Waltzing's For Dreamers
10. Pharaoh



             



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