Le style des DANDY WARHOLS s'apparente aujourd'hui comme de l'electro-pop-ambiant à tendance psychédélique, et c'est sous cette étiquette que s'articule une musique qui a subi de nombreuses évolutions à travers les années. Car c'est un peu le rôle de ce best of : montrer comment les DANDY WARHOLS ont atteint ce style qu'on lui connaît aujourd'hui au travers des 14 morceaux (plus un inédit) placés dans l'ordre chronologiques et extraits de quatre albums du groupe.
Car comme son nom l'indique, la compilation délaisse honteusement deux albums du groupe : le premier -Dandy Rule, OK?- et le dernier en date -Earth To The Dandy Warhols. Car c'est uniquement les albums sortis sur le label Capitol qui sont représentés ici, ou comment prouver qu'en 2010, l'industrie du disque parvient bel et bien à nuire à la musique elle-même. Priver le prosélyte des perles que contient le premier album est presque impardonnable, les priver de titres du dernier album l'est moins.

Au travers de ce Best Of Capital Years, la transformation musicale des DANDY WARHOLS est on ne peut mieux résumée. Le disque commence sur le puissant "Boys Better", garage et électrifiée sans perdre la touche pop qui rend un morceau accessible. Même si quelques chansons du premier album auraient été les bienvenues sur le disque, on ne peut pas nier que l'ouverture de cette compilation prend sauvagement aux tripes grâce à cet excellent titre pêchu, hargneux, inspiré... En bref, tout ce que la musique du groupe n'est plus aujourd'hui. A vrai dire, les quatre premiers morceaux qui se succèdent, extraits de l'album Come Down, sont de véritables bijoux, même si j'ai du mal avec le nonchalant "Good Morning". Sur "Every Day Should Be A Holiday" et "Not If You Were The Last Junkie On The Earth", le groupe maîtrise parfaitement l'art d'exploiter un riff simple et électrique sur un morceau pop qui ne tombe du coup jamais dans la niaiserie. Il faut dire que l'orgue discrète apporte une touche 60's aux morceaux assez agréable.
Et quand "Godless" retentit, c'est l'orgasme. Un morceau pénétrant au riff folk irrésistible, où la voix planante de Courtney Taylor fait des merveilles. Dieu sait si son chant est parfois désagréable, il colle en l'occurrence parfaitement à l'ambiance du morceau. Une pépite. Si "Get Off" tombe un peu dans la facilité du titre pop-folk, il reste tout de même un très bon morceaux, tout comme le très STONES "Bohemian Like You".

C'est à partir DU tube que les choses commencent à se dégrader. Quand on écoute "We Used To Be Friends", il est très difficile de croire que c'est le même groupe qui a pondu les bombes garages du début. Les guitares acoustiques ont disparu au profit d'un synthétiseur devenu envahissant. En bref, la musique ne sonne plus vraie, et ce jusqu'à la fin de la compilation. Sur tous les morceaux qui suivent, les défauts sont les mêmes : les vocaux de Courtney Taylor sont aussi insupportables que sa crète, les claviers ont perdu leur charme au profit d'un son électronique de mauvais goût, et la batterie millimétrée comme boite à rythme fait stagner les morceaux où les seules lueurs de bravoure ("Smoke It") restent loin des premiers titres en termes de qualité.

En résumé, on a six morceaux exceptionnels et six vraiment mauvais. Comme l'inédit "This Is The Tide" est potable, et surtout que le remixage des morceaux est exceptionnel, offrant un son beaucoup plus profond que celui des albums originaux, je mets un peu plus que la moyenne. Et puis pour une fois, la pochette est sympa.

3/5

Coup(s) de coeur: "Boys Better", "Godless"