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CHEVEU - Cheveu (2008)
Par JOVIAL le 9 Avril 2011          Consultée 3161 fois

CHEVEU est un trio parisien formé en 2003, que composent le guitariste Etienne Nicolas, le chanteur David Lemoine et le claviériste/boitarythmiste/bidouilleuriste Olivier Demeaux. Nos trois gaillards, peut-être le saviez-vous déjà, secouent depuis un bout de temps le petit monde du rock indépendant au niveau européen, mais aussi américain et canadien, en partie grâce à des tournées très remarquées outre-atlantique, aboutissant à d'intéressantes signatures avec des labels de renoms, tel que la Rob's House (Atlanta), S-s Records (Sacramento) ou encore Rococo Records de Chicago. En France, c'est avec les fameux Born Bad Records que CHEVEU va s'allier, pour bientôt sortir son premier album homonyme en 2008. Concernant ce dernier, je crois que tous les jeux de mots possibles et imaginables ont déjà été trouvés à son sujet, à savoir les « CHEVEU sort un album qui décoiffe ! », « CHEVEU c'est ébouriffant ! » , « Il y a de quoi s'arracher ce CHEVEU ! » , « CHEVEU soigne la calvitie ! » , « À poil CHEVEU ! » et autres citations suivies du rire gras d'un moustachu en Marcel, toutes plus pitoyables les unes que les autres, que je ne préfère pas continuer au risque de me ridiculiser encore un peu plus.

Mais c'est vrai que, mince alors, ce premier skeud du groupe parisien est un pur régal. On s'en prend plein la gueule, on s'en baffre et on en redemande. Difficile d’en décrire le contenu, et même de dire pourquoi il me plaît. CHEVEU joue un rock violent, abrasif, parfois névrosé, parfois plus posé, associant sans complexe riffs punks et rythmiques quasi-indus, digressions électroniques et expérimentations loop, chant tantôt nerveux tantôt nonchalant, pour au final réussir un des albums les plus variés qu’il m’ait été donné d’écouter. Et peut-être même l’un des plus incroyables de ces tristes années 2000. Un disque où se côtoient le rock garage dégoulinant des « Jacob's Fight » et « A Great Competitor », l’électro-psychédélisme des « Hot » et « Herman Choune » ou des plus noisy « Hello Friends » et « Superhero ». Un disque où l’on parle d’amour en gueulant du Rimbaud sur l’électrisante « Clara Venus » ou en remâchant négligemment ses désirs illusoires sur la plus molletonneuse « Happiness », ballade ironique en hommage au film de Todd Solondz, que j‘affectionne d‘ailleurs tout particulièrement. Mais les meilleurs moments de l’album sont sans doute à rechercher dans les morceaux les plus originaux, ou plutôt les plus inattendus, moins survoltées certes, mais encore plus jouissifs que leurs petites frères du reste de l‘œuvre, avec en tête l’excellentissime « Lola Langusta ». Son petit riff ultra-sympathique, son décor aérien et surtout son final en apothéose, toutes guitares et trompettes dehors, sont tellement énormes que le plus réticent des auditeurs se surprendrait à taper frénétiquement dans ses mains. Mon autre orgasme, je l’ai avec « Unemployement Blues », longue chanson d’un blues électrique répétitif et lancinant, sur laquelle plane l’âme lointaine d’Alan Vega s’accouplant avec un harmonica qui passait par-là. Un orgasme vous dis-je.

Je pourrais passer des heures à parler de cet album. Trop riche pour être simplement classé dans la case du « punk/garage », trop tranchant pour l’être dans celle du « rock  », ce premier coup d’essai est au final un véritable coup de maître. Nos trois Parisiens utilisent tout et crachent sur tout, construisent et déconstruisent les styles comme bon lui semble, hypnotisant au gré de leur humeur un public décoiffé (désolé …) par toute leur urgence sonique et déglinguée. Que ceux qui seraient tentés de lister l’ensemble des influences de Cheveu s’arment de patience : de Suicide à Jon Spencer Blues Explosion, de l’underground électronique new-yorkais au punk primitif londonien des 70‘s, pas toujours très loin d’un Devo sous speed ou des esprits touche-à-tout des Zappa et Captain Beefheart, toutes proportions gardées bien sûr, on n‘en finirait, pour ainsi dire, jamais. On pourrait alors craindre un album compliqué et difficile d’accès. Mais non, CHEVEU fait si bien les choses, qu’ils pourraient nous verser une bouteille entière de gnôle dans les esgourdes sans que l’on s’en plaigne. Le réveil est un peu dur, mais bon, après tout, ce n’est pas si souvent qu’il nous arrive d’entendre un aussi bon album, surtout en France.

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   JOVIAL

 
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- David Lemoine (chant)
- Etienne Nicolas (guitares)
- Olivier Demeaux (claviers)


1. Jacob's Fight
2. Clara Venus
3. Happiness
4. Dog
5. Herman Choune
6. Superhero
7. A Great Competitor
8. Lola Langusta
9. Hot
10. Hello Friends
11. Unemployment Blues



             



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