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CHEVEU - Bum (2014)
Par JOVIAL le 18 Mai 2014          Consultée 3225 fois

Les Apaches. C'est un film. Sorti en 2013, signé Thierry de Perreti. Un portrait de la société corse d'aujourd'hui comme on est censé ne jamais l'avoir vue. Libé, l'Humanité et les Inrocks ont adoré, moi beaucoup moins. Trop étouffant, trop brûlant, trop âpre à mon goût – c'est peut-être pour ça qu'il est génial aux yeux de certains remarquez. Mais bref, il y a quand même une scène qui dans tous les cas vous foutra une sacrée claque, celle du jeune Corse qui picole du whisky tout seul à côté d'une piscine en écoutant … du CHEVEU ! Si on s'y attendait ! Et une toute nouvelle chanson en plus, du grand inédit rien que pour moi, simplement en choisissant de tuer un dimanche en allant au cinoche. C'est dingue ça, la vie est chouette quand même ! Et cerise sur le figatellu, « Worms » est une putain de tuerie, du très grand CHEVEU bien déglingué avec sa guitare toute tranchante, à mi-chemin entre le western nerveux et le délire cocaïné. Et si je vous raconte tout ça, c'est parce que « Worms » se retrouve tout simplement sur le troisième album des protégés de Born Bad Records, Bum, sorti en février dernier. « Madame Pompidou » s'intitule-il cependant désormais, avec un texte cette fois-ci en français mais pour une qualité heureusement tout à fait similaire. Ce nouveau disque s'annonce donc sous les meilleurs auspices …

Et beh, oui et non finalement. Contre toute-attente après le monument de violence que fut 1000 il y a de ça trois ans, CHEVEU s'est particulièrement assagi. Dès « Pirate Bay » nos trois compères posent les sabres dans le sable et choisissent une lame plus émoussée : tout en gardant une guitare bien noise et sa boîte à rythme de fortune, le trio opte ainsi pour des compositions aux accents carrément pop. Toujours bien barrées certes, mais s'éloignant nettement du rock crado punkoïde-electro-bière des œuvres précédentes. Pas question donc de nous trancher le lard avec les bons vieux « Jacob's Fight » ou « The Return Game » des familles, ni de verser dans les expériences psychés malsaines d'un « Sensual Drug Abuse ». Bum a été conçu comme plus accessible et CHEVEU semble en avoir terminé avec les grosses décharges électriques ou les oreilles qui saignent. Est-ce un mal ? Indéniablement ce choix en décevra plus d'un en premier lieu, même si le disque n'est pas dénué d'intérêt. Bien au contraire même, on se régalera de ces compos bien foutues, d'une fraîcheur toute subtile où l'on est jamais à l'abri d'un accident. « Pirate Bay » se mange un récif après un court périple en mer des Caraïbes, tandis que l'insolent refrain de « Slap and Shot » nous capture la tête pour un bon moment. Dans le même registre, l'excellente « Juan In A Million » fait également mouche et pourrait presque prétendre au titre de tube de l'indé. L'utilisation des chœurs et du chant, coordonnés par Maya Dunietz déjà invitée sur 1000, est remarquable, en particulier sur la longue ballade grise de « Polonia » qui voit CHEVEU s'essayer à un mélange mélodrame-névrose du plus bel effet. Même remarque pour la grisante « Johnny Hurry Up », partouze de voix nettement plus lumineuse, qui clôt le disque dans la bonne humeur, grande première après l'étourdissante « Unemployement Blues » sur le premier album et l'affligée « Bonne Nuit Chérie » sur le second.

En de rares occasions, CHEVEU revient à la charge avec des morceaux plus frontaux et bouillonants, cependant avec plus ou moins de réussite. Car si l'immense « Madame Pompidou » ou le punk dégénéré d'« Albinos » (et son texte débile à souhait parfaitement génial), la décevante « Blood And Gore » s'enfonce dans un rock lourdingue et gueulard. N'imaginez pas non plus que dans le domaine « on-calme-le-jeu », tout est aussi fabuleux que « Polonia » ou « Juan In a Million » : on regrettera beaucoup le refrain bien relou de « Stadium », qui gâche une chanson déjà faiblarde au départ, de même que celui de l'agaçante « Monsieur Perrier », où on voudrait juste que tout le monde ferme sa gueule.

Que CHEVEU se contienne un peu plus n'est pas un problème en soi, puisqu'il arrive encore à produire de très belles choses sans systématiquement montrer les crocs. Bum n'est donc pas foncièrement une déception, même si la tracklist trahit malheureusement quelques manques d'inspiration par endroits. Même si tout n'est pas encore au point, nos Parisiens ont au moins eu le mérite de débarquer là où on ne les attendait pas … Qui sait, Bum est peut-être le prélude à une nouvelle ère chez CHEVEU ?

Note : 3/5
À écouter absolument : « Madame Pompidou », « Juan In a Million » et « Johnny Hurry Hup »

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- David Lemoine (chant)
- Etienne Nicolas (guitares)
- Olivier Demeaux (claviers)
- Guests :
- Maya Dunietz (choeurs)
- Ludiwine Sabalot (choeurs)
- Marie Alègre (choeurs)
- Mariette Auvray (choeurs)
- Francesco Pastacaldi (batterie)
- Xavier Klaine (claviers)


1. Pirate Bay
2. Slap And Shot
3. Polonia
4. Juan In A Million
5. Stadium
6. Albinos
7. Madame Pompidou
8. Monsieur Perrier
9. Blood And Gore
10. Johnny Hurry Up



             



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