Les DOOBIE BROTHERS commencent à avoir une certaine notoriété en 1973. Leur album Toulouse Street s’est vendu à un million d’exemplaires, propulsé par les tubes « Listen To The Music » et « Jesus Is Just Alright ». Il leur faut maintenant tenir le cap, voire faire encore plus fort. Pas de suspens ! Ils ont fait encore mieux, et ce Captain And Me est leur second album au million d’exemplaires vendus.

Deux raisons à ce succès : la première est la qualité globale de l’album qui impose le respect ; toutes les chansons sont bonnes, et même si on en préfèrera quelques-unes à d’autres, aucune ne nous laissera de marbre. La seconde est la présence de tubes cataclysmiques : qui n’a jamais entendu le riff de « Long Train Runnin’ », imparable, un symbole du country-rock. Et ce refrain… Les pétards n’oublient jamais de jouer ce morceau en concert, car il fait l’unanimité. Moins connu pour ceux et celles qui ne connaissent pas le groupe, « China Grove » est aussi un immense succès. Un riff acéré que l’on croirait emprunt au Hard-Rock, un refrain tout ce qu’il y a de plus efficace, un solo de guitare, et le tour est joué.

Quelque chose d’étrange vient tout de même nous titiller l’oreille. Serait-ce un synthé que j’entends par-dessus le riff de « Natural Thing » ? Ah bah merde alors… Moi qui pensais que c’était de la country que j’allais écouter. Et c’est quoi ces petits bruitages que j’entends ? Encore du synthé ?! Mais qu’est-ce que c’est que ce disque, bordel !... Ah, tiens, le refrain est pas mal… Carrément accrocheur, en fait !... Puis finalement le synthé se marrie bien… Voilà. C’est à peu près la réflexion qui peut se produire dans votre titetête à la première écoute de cet album. Il s’ouvre sur un morceau qui a un son assez « avant-gardiste », pourrait-on dire. Plus proche des années 80 que des années 70. Enfin, je dis ça, c’est surtout pour le synthétiseur et, du coup, la sonorité un peu synthétique du morceau, ah ah… d’accord, on s’en fout.

Ce qu’il est intéressant de souligner par contre, c’est qu’avec cet album, nos shootés à l’herbe poursuivent leur orientation vers le Rock. Les chansons sont plus directes comme « Natural Thing » donc, « Long Train Runnin’ », « China Grove », « Without You », « Evil Woman » (pléonasme), qui sont les plus marquées par cet engouement pour la guitare électrique. On pourrait même dire que les DOOBIE font du Rock-Country plutôt que du Country-Rock. Comment ça on s'en fout aussi ?!

J’imagine alors qu’on s’en fout de « Clear As The Driven Snow », superbe ovni country progressif, ou qu’on n’en a rien à battre des deux ballades de l’album « Dark Eyed Cajun Woman » et « South City Midnight Lady », et qu’on se torche avec la chanson-express « Busted », dont il me ferait mal d’écrire le titre en entier tant vous n’en avez certainement rien à carrer. J’ose espérer, par contre, que vous m’écouterez quand je vous signalerai « Ukiah » et la chanson-titre qui closent l’album sur une très bonne impression. Même pas ?

Bon ben puisque vous n’en avez rien à battre de ce que j’raconte… Simone ! Ramène-toi, on se tire. Allez, hue !