10 ans après le suicide de son charismatique leader Stuart Adamson, BIG COUNTRY bénéficie encore d'une popularité certaine au sein d'un cercle d'initiés entièrement dévoué à la cause du groupe écossais. Il faut dire que, malgré la disparition de son principal membre, le combo a continué de se produire, sous forme de trio, lors d'un nombre incalculable de concerts commémoratifs et de conventions de fans. Ajoutant à cela la parution d'une pléiades d'albums live, de raretés ou de réenregistrements, BIG COUNTRY n'est finalement jamais resté inactif bien longtemps, même si le groupe n'a jamais eu la volonté d'écrire de nouveaux morceaux.

Après avoir fêté les 25 ans du groupe lors d'une tournée intimiste en 2007 (au cours de laquelle Tony Butler se chargeait des lignes de chant), BIG COUNTRY revient en cette année 2011 avec la ferme intention d'honorer convenablement la mémoire de Stuart Adamson (et avec probablement l'envie d'engranger un peu de cash) pour une série de quinze dates au Royaume-Uni. Cette fois-ci, le groupe a embauché Mike Peters du groupe gallois The Alarm pour se charger du chant, le bonhomme étant doté d'un timbre à mi-chemin entre Adamson et David Bowie. En faisant ainsi parler à nouveau de lui, BIG COUNTRY donne également des idées aux maisons de disques, Universal étant la première à s'engouffrer dans la brèche via cette énième compilation, approuvée par le groupe. Il faut dire qu'il fut un temps où les galettes estampillées BIG COUNTRY (et notamment le premier opus du groupe, The Crossing) s'écoulaient comme des petits pains. L'espoir qu'une armée de nostalgiques et de collectionneurs se procure ce nouvel objet (doté, il faut le dire, d'une magnifique pochette) n'est certainement pas vain.

Pourtant, malgré ses deux CDs bien fournis, cette nouvelle compil' n'apporte rien de bien excitant, et ne propose rien que les amateurs ne connaissent déjà. La majorité des titres est naturellement issue des 8 albums studio du groupe, et l'accent est bien entendu mis sur les deux premiers, véritables succès commerciaux et artistiques. On apprécie néanmoins que l'impasse n'ait pas été faite sur les derniers albums du combo, sortis dans un anonymat décevant pour un groupe de cette envergure et regorgeant de petites pépites délectables.

Côté extraits live, nous avons simplement droit à une version énergique de "You Dreamer", issue de l'album Come Up Screaming (chroniqué en ces pages) et d'un "Fields of fire" conventionnel, capté en 1983. Si intérêt il y a, il réside plutôt dans l'ajout de quelques raretés, qui ne surprendront aucunement les fans, mais feront certainement plaisir aux amateurs occasionnels du groupe. On (re)découvre ainsi "Save me", excellent titre folk rock aux airs de tube, paru uniquement sous format single en 1990. "Angle park", issue de la version remasterisée de The Crossing (publiée en 2002) se fait également intéressante, alors que "Heart of the world" et ses choeurs façon Rolling Stones est totalement jouissive !

Rien de révolutionnaire donc. Pas de remastering, les titres sont ici proposées dans leur version originale, et l'on se rend compte que si la production de The Crossing a plutôt bien résisté au passage du temps, celles de Steeltown et The Seer ont carrément morflé, et l'ensemble sonne donc décousu et parfois peu flatteur pour ces titres pourtant tous très inspirés.

Cette nouvelle compil' n'a pas de réel intérêt, et les amateurs non collectionneurs de BIG COUNTRY pourront facilement passer outre. Les curieux trouveront néanmoins une porte d'entrée convenable pour entrer dans l'univers rock classieux des Écossais, qui le méritent bien. En attendant un nouvel album studio ?