11 ans. Onze longues années, c'est donc le temps qu'il aura fallu à BIG COUNTRY pour se reconstruire, après une remise en route hasardeuse en 2007 et un nouveau hiatus de 3 ans. Le sauveur du groupe se nomme Mike Peters, chanteur du groupe The Alarm. Un vieux routard, caméléon du rock qui joue ici le rôle de pièce rapportée de luxe. Un chanteur de grande classe, dont la voix puissante et d'une grande sensibilité, moins lyrique mais finalement plus « authentique » que celle du regretté Stuart Adamson, tire vers le haut un groupe dont l'horizon se dégage enfin.

Nous sommes donc onze ans après la parution du dernier single en date du groupe, et voici que ce nouveau morceau nous ramène tout droit en 1983, à l'époque où BIG COUNTRY s'était imposé sur la scène rock anglaise, fort d'une musique travaillée et riche d'intonations celtiques les démarquant de leurs concurrents directs U2. Les Écossais ont visiblement décidé de revenir aux fondamentaux : les effets de guitare (e-bow) rappelant le son d'une cornemuse, une basse mixée très en avant, une mélodie sautillante et surtout cette urgence, cette sensibilité à fleur de peau, que peu de groupes parviennent à maîtriser et canaliser.

« Another country », c'est tout simplement le grand retour de BIG COUNTRY. Un retour attendu, puisque le single s'est automatiquement placé en première position des ventes sur les plateformes britanniques. Mais c'est aussi et surtout une véritable claque qui suscite l'admiration. Pas de révolution musicale donc, mais un sens de la composition qui ne peut laisser de marbre. Entraînant et séduisant dès la première écoute, ce morceau singe avec respect ce que le groupe savait faire de mieux dans les années 80. Et dieu que c'est bon. Preuve que le groupe a eu raison de l'engager, Mike Peters se fait l'artisan majeur de cette réussite, transfigurant le morceau grâce à une mélodie vocale dotée d'une montée en intensité prenante et irrésistible. Un véritable tour de force qui confère le véritable intérêt de ce titre musicalement passe-partout.

Un peu plus de quatre minutes, et voici que BIG COUNTRY retrouve son statut d'icône du rock britannique. L'ensemble ravira bien entendu principalement les nostalgiques, le « d'jeuns » ne trouvant sans doute que peu d'intérêt dans ce morceau binaire, loin des éructations vocales de The Kills et autres sensations du moment. Reste qu'en proposant un titre qui s'impose de lui-même comme un nouveau classique dans le riche répertoire du combo, BIG COUNTRY prouve qu'il y a quelque chose après la mort : un futur à jamais marqué par la perte, mais cristallisé par un vigoureux besoin d'expression artistique qui, espérons-le, fera honneur au patrimoine du groupe sur un prochain album à venir.

Le clip d'Another Country : http://www.youtube.com/watch?v=lnhSpLHxyho