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MUSIQUE CLASSIQUE  |  OEUVRE

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Modest MOUSSORGSKI - Une Nuit Sur Le Mont Chauve  (1868)
Par ERWIN le 4 Mai 2012          Consultée 8507 fois

Comment évoquer un chef d’oeuvre de la musique classique quand on est soi-même un inculte barbare à peine capable de sortir une petite mélodie d’un piano ou d’une malheureuse guitare? Comment exprimer le génie, la puissance et la gloire resplendissante d’un poème symphonique unique ? Comment expliquer sa longévité, le mythe qui l’entoure et qui a produit des dizaines de versions parmi les genres musicaux modernes les plus variés, du Death métal au Rap ? Cette quadrature du cercle ne trouve sa raison d’être que dans la magnificence de sa construction épique si atypique.
L’histoire d‘« une nuit sur le mont chauve » n’est pas banale, tout comme est l’antithèse de banal le personnage qu’est son créateur, Modest MOUSSORGSKI. Un prénom pareil, cela vous pose un homme…

Modest compose l’œuvre de sa vie en 1867 alors qu’il n’est agé que de 28 ans. Elle est tirée d’une nouvelle de GOGOL dont le titre exact est « La nuit de la saint Jean sur le mont chauve » qui évoque le sabbat des sorcières en Ukraine. Le jeune prodige a écrit cette pièce en douze jours ! Dire que les croyants croient que notre seigneur s’est tiré les doigts en pondant notre monde en 7 jours !
Le drame survient lorsque BALAKIREV, le maitre du jeune russe lui avoue ne pas supporter cette composition. La réaction de l’élève est à la mesure de son talent: « Avec toutes sortes de défauts elle est née, et telle quelle, elle demeurera et vivra, si elle doit jamais vivre un jour » ,
Mais la fragilité de notre compositeur est telle que cette œuvre ne verra pas le jour de sa courte vie.
Et non! Il faudra attendre que Nicolas RIMSKY KORSAKOV, un autre prodige russe se décide à faire de la chrysalide le chef d’oeuvre qu’il est aujourd’hui. A cet égard, et si la musique existe aussi par le biais des interprètes, c’est bien ce qu’il faut saluer ici dans le travail admirable du créateur de Shéhérazade. Nicolas raconte la genèse de l’opus en comparant les premiers essais de son ami au « Tottentanz » de Franz LISZT, on a certes connu des comparaisons plus foireuses, assurément. Rien de ces premiers essais n’est parvenu jusqu’à nous, tant et si bien qu’hormis la version de Rimski Korsakov, nous disposons seulement de la version de STOKOWSKI, très librement adaptée car mixée à l’« Ave maria » de SCHUBERT, pour les besoins du dessin animé fantasia » de Walt Disney en 1940. Mais c’est en revanche par ce biais que la plupart des jeunes pousses en herbe musicale auront eu leur premier contact avec la nuit sur le mont chauve.
Cet épisode extraordinaire m’a personnellement tellement marqué qu’il en est indissociable. Encore terrifié par l’apocalyptique vision de Chernodog ouvrant ses ailes de cauchemar au sommet de Lysa Hora, la fameuse montagne chauve, j’en oublie de parler musique. Ne serait-ce pas d’ailleurs cette créature Luciferienne qui porta un jour mes pas vers les eaux troubles et les méandres du Black Metal? L’Œuvre serait alors l’ancêtre des mouvements les plus extrêmes de la musique ? Après tout, pourquoi pas, la puissance des cuivres et des bois sur le vent des cordes a donné naissance à une composition digne des plus grands hommages, et dont l‘influence sera décisive, c‘est donc très possible…

L’Œuvre est finalement courte, à peine plus d’une dizaine de minute mais je ne peux me résoudre à la traiter avec ses compagnes symphoniques que sont « les tableaux d’une exposition » et « Dans les steppes de l’Asie centrale ».
Elle forme un tout extrêmement homogène alors que les variations et thèmes sont omniprésents. La portion dynamique du poème est constituée d’une « rythmique » tenue par les violons et les altos, comparable à nulle autre dans la musique classique. Cette incroyable base sonique est suivie d’un thème ou les cuivres se taillent la part du lion. J’évoque ici toute la portion de « l’adoration de Chernodog » puis du « Sabbat des sorcières», alors que la minuscule introduction « Voix souterraines » met immédiatement l’accent sur l’agression et le stress.
Je ne peux m’empêcher d’y trouver une modernité invraisemblable pour la deuxième moitié du 19eme siècle. C’est cette alchimie qui pour moi révèle son influence sur les générations futures, jusqu’à ce que retentisse « la sonnerie de la cloche du village » qui délivre les hommes du démon et le renvoie inexorablement vers l’obscurité aidée en cela par une trompette matinale, enfin les chœurs de « l’aube naissante » achève en douceur cette œuvre d’une dimension parallèle.

Assurément une des compositions majeures de la musique classique.
Difficile de « parler » d’ « une nuit sur le mont chauve », alors écoutez là ! Oui c’est un ordre ! Car ce serait pécher que de passer à coté.

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   ERWIN

 
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1. Voix Souterraines
2. Apparition Des Esprits Des Ténèbres Puis De Cherno
3. Adoration De Chernodog
4. Sabbat Des Sorcières
5. Sonnerie De La Cloche Du Village Et évanouissement
6. Aube Naissante



             



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