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Edvard GRIEG - Opus 64 - Les Danses Symphoniques (1897)
Par ERWIN le 3 Février 2016          Consultée 2265 fois

Nous sommes en 1897 ! Le siècle des grands romantiques touche à sa fin. Edvard GRIEG a déjà 54 ans, sa constitution chétive et les divers problèmes de santé survenus - perte d’un poumon - au cours de sa vie en font un homme déjà bien âgé, on est hélas bien loin de l'imagerie populaire véhiculée par les géants vikings. Son travail au philharmonique de Bergen l'occupe de manière permanente, et quand il ne compose pas il court recevoir prix et distinctions divers dans toute l'Europe. Cependant, il s'émerveille toujours autant devant la magnificence des paysages de la Norvège. Ici, il associe cette image naturaliste aux mouvements gracieux et esthétiques des danseurs de son pays. Ces 4 hommages nationalistes reprennent pour la plupart les travaux de l'un de ses maîtres à penser son compatriote LINDEMAN.

La première danse, en forme d'Allegro, est un titre habituel du répertoire de GRIEG, il est donc connu et apprécié comme l'un des sommets de ses compositions symphoniques. L'ensemble présente une mélodie toute de quiétude et de douceur, superbe image onirique, véritable tableau d'une contrée calme et luxuriante, pleine des sentiments les plus sereins. car ici tout n'est que volupté, même lorsque cordes et bois se répondent dans une certaine frénésie. Il faut dire que volettements des oisillons et sauts des saumons sont ici au programme : de la gaieté par toutes les bosses du microsillon ! Un morceau d'une rare élégance qui introduit remarquablement cette oeuvre.

Le deuxième danse est beaucoup plus mélancolique, On imagine les pas des jeunes valkyries au bord de l'eau d'un fjord plus songeur que tempétueux. Les cordes progressent sur la jolie mélodie troublée par le son d'un carillon matinal. GRIEG aimait à placer les titres calmes en deuxième position... Certes, mais le réveil du fjord débute au bout de deux minutes, on sent la mer monter, effleurer les pieds des danseuses, les cordes stridentes montent à l'unisson des bois qui sous-tendent une considérable énergie... puis tout retombe aussi soudainement. C'est un Allegretto, là encore, le rayonnement domine, comme si la rébellion même des eaux du fjord ne pouvait guère causer de dommages, ce qui est finalement la réalité... Point de danger réel dans le sognefjord, refuge des animaux et des hommes.

L'Allegro qui embraye la troisième danse est plus léger, sans doute aussi plus moderne dans sa forme. On ne peut que constater l'évolution de la musique du norvégien qui se tourne désormais clairement vers le 20eme siècle, on pense aux russes, notamment au fameux groupe des 5, mais aussi à DVORAK dans certains passages. La puissance mélodique n'est cependant pas usurpée ici. Beaucoup d'énergie revendicative se dégage ce qui est étonnant dans la baguette d'un homme au seuil de la vieillesse. Si l'on excepte la mémorable mélodie d'intro, j'avoue malgré tout être moins sensible aux diverses digressions ici proposées.

La dernière danse est une andante. Elle débute de manière quasi funèbre puis une mélodie épique retentit, ou cordes et bois s'affrontent dans une certaine urgence. Par instants, on croirait cheminer avec Chernodog sur les pentes du mont chauve glorifié par MOUSSORGSKI, tout en n'atteignant pas les hauteurs inaccessibles de cette dernière. Sans doute la pièce la plus moderne du lot. Elle eût pu faire une BO exemplaire dans un film classique des fifties, voyez d’ailleurs le troisième mouvement qui débute vers 6'. La Coda thématique est très structurée, rythmée de bout en bout de manière quasi contemporaine, et porte la composition vers un final de fort belle allure.

Pas si simple de synthétiser les danses symphoniques de GRIEG. En premier lieu car les mélodies proviennent d'un autre compositeur auxquelles l'illustre norvégien a apposé sa patte si originale. Je conseille donc vivement l'écoute des deux premières aux férus de classique romantique, et les deux dernières à ceux qui chérissent la première moitié du 20eme siècle et de ses grandes envolées. Il y en a donc pour tous les goûts. J"avoue ma préférence pour les une et deux qui rappellent à bien des égards les sommets atteints quelques années plus tôt lors des représentations de Peer Gynt.

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1. 1ere Danse - Allegro En Sol Majeur
2. 2eme Danse - Allegretto En La Majeur
3. 3eme Danse - Allegro En Ré Majeur
4. 4eme Danse - Andante



             



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