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Edvard GRIEG - Opus 16 - Concerto Pour Piano (rubinstein) (1868)
Par ERWIN le 20 Juin 2015          Consultée 2648 fois

Alors qu'il n'était encore qu'un tout jeune homme, Edvard GRIEG aimait passer du temps au Danemark. De santé fragile il y vivait avec plus de quiétude et un état d'esprit libre pour composer et vagabonder à sa guise. C'est ainsi que lors de l'été 1868, le compositeur norvégien a écrit l'oeuvre majeure d'une vie, ou en tout cas, considérée comme telle par les critiques de musique classique. Ma modeste opinion me porte plutôt à la reconnaissance des Peer Gynt, mais ce concerto est en effet à nul autre pareil. Je vous épargne les comparaisons avec la fameuse oeuvre homonyme de Robert SCHUMANN, tout en vous encourageant aussi à son écoute. Nous sommes au coeur du romantisme le plus torride. Cette oeuvre est la quintessence de la félicité, reflétant le bonheur du musicien, sa fierté de père ainsi que son admiration de la rude nature norvégienne.

La première se tient à Copenhague en l'absence du maître retenu à Kristiansand -Oslo- pour raisons professionnelles. Mais dans le public se trouve le gigantesque pianiste russe Anton RUBINSTEIN, le hasard aura voulu que mon choix se porte sur son homologue polonais Arthur pour consacrer sa dynamique version. Qui mieux que ce prodigieux virtuose pour rendre justice à ce chef d'oeuvre du romantisme ?

Le Concerto débute par un quasi monologue de piano sur l'"Allegro molto moderato". Inutile de tendre l'oreille, cette introduction est dans toutes les mémoires, dans l'inconscient populaire, un des thèmes les plus célèbres au monde. Les violons enserrent discrètement les ondoyances du piano et montent sur la syncope principale travaillée à la perfection par le pianiste. On entend dans cette sonate le doux chant des rivières qui arrivent tranquillement dans les eaux du fjord, on y distingue les grands conifères bordant la cote, leur fière stature faite pour résister aux éléments les plus violents. Un paysage de carte postale, un vrai, toute la magie de la Norvège, dont les accents traditionnels en seconde puis en tierce descendante sont respectées. Savamment exécuté, on effleure parfois la dissonance mais jamais ne l'atteint : l'équilibre sur une lame de rasoir, comme souvent avec GRIEG. Les bois et les cuivres prennent le relais et portent la mélodie à son point d'équilibre. RUBINSTEIN, comme à l'accoutumée, s'affranchît de certaines portions tout en restituant avec brio la magie de l'oeuvre, méritant amplement son statut de grand interprète du romantisme. Signalons en outre que le géant Franz LISZT avait conseillé à son jeune collègue l'utilisation des trompettes plutôt que des violoncelles pour la seconde partie, mais que juste avant son décès, Edvard supprima cet arrangement... Voila, il existe des musiciens qui peuvent se permettre de contredire un LISZT ! C'est énorme, mais ça ne le rend que plus sympathique.

L'"Allegro" démarre alors de manière toute aussi passionnée. Par instant, on est tout proche des thèmes de BEETHOVEN ou de BRAHMS, la beauté scandinave ne rend en rien à celle de la grande Germanie. Plus de discrétion, de retenue, le piano mène avec prudence la montée progressive des bois, puis débouche sur une variation superbe du premier thème. A nouveau, ne cherchez pas, vous connaissez tous cette mélodie magique. Bien que solitaire, le piano est rejoint par les cors dans un lyrisme débordant. On sent l'orchestre tout en discrétion, sous-jacent, proche de l'explosion par instant, mais tout en maîtrise.

Il débouche sans transition sur le thème incandescent de l'"Allegro moderato molto e marcato" phénoménal de puissance évocatrice et qui annonce clairement la suite de la carrière prestigieuse du compositeur. Magnifique de lumière immaculée; le déchaînement du symphonique se déploie, laisse les portions virtuoses au piano comme il se doit, puis enchaîne avec une modernité étonnante les thèmes énergiques. La flûte calme en un instant les ardeurs vikings pour tendre vers une image onirique, puis le piano reprend ses droits dans un "Andante" de fort belle tenue. Cette dernière partie voit RUBINSTEIN mener une nouvelle portion virtuose alors que l'écrin des cordes crée une rythmique hypnotique méchamment burnée. La conclusion est une merveille.

La critique s'impose d'elle même. C'est certes une oeuvre de jeunesse mais c'est surtout le génie à l'état pur, et seule l'admiration est ici de mise. Le concerto en La mineur de Edvard GRIEG est une des oeuvres majeures du 19eme siècle. Sa présence relève de la nécessité chez tout mélomane qui se respecte. Nous conseillons donc modestement mais chaleureusement la version de RUBINSTEIN, sans doute la plus fidèle à l'esprit de liberté qui animait GRIEG.

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1. Allegro Molto Moderato
2. Allegro
3. Allegro Moderato Molto E Marcato



             



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