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ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA - The Electric Light Orchestra (1971)
Par BAAZBAAZ le 1er Août 2012          Consultée 5597 fois

La forme ne doit pas l’emporter sur le fond. Peu importe les trouvailles sonores et l’opulence des arrangements, s’il n’y a pas les chansons. C’est la loi pop fondamentale mise au jour par les petits maîtres géniaux qu’on ramassait à la pelle dans les années 60 : on peut se faire plaisir en studio, on peut jouer avec talent de tous les instruments du monde, tout cela ne sert à rien si le songwriting ne suit pas. Quel que soit l’enrobage, le bon rythme et la bonne mélodie doivent faire passer la bonne émotion au bon moment, point barre.

Le premier ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA est un album dans lequel la forme l’emporte trop souvent sur le fond. A la base, il y a une très bonne idée : jouer les riffs au violoncelle dans des compositions sous influence classique. Donc faire de la pop baroque – genre auquel tous les cadors de l’époque se sont essayés – en y ajoutant un son de cordes lourd et dense qui n’est pas sans rappeler la distorsion dans le hard rock. Mais une bonne idée ne suffit pas. Encore faut-il pouvoir la mettre au service des chansons, ce qui n’est pas toujours le cas ici.

Tous les voyants étaient pourtant au vert. Depuis 1970, la collaboration entre Jeff Lynne et Roy Wood fait des étincelles. L’union de ces surdoués donne lieu à une fête créative un peu cinglée et excessive qui les voit enregistrer en un an deux albums distincts sur lesquels ils jouent de la plupart des instruments (sauf la batterie, réservée à Bev Bevan). Fin 1971, Message From the Country – le chant du cygne de THE MOVE – et The Electric Light Orchestra sortent ainsi de façon quasi-simultanée. Mais là où le premier n’est qu’un à-côté alimentaire destiné à satisfaire leur label Harvest, le second est l’aboutissement de leur grand rêve commun.

Mais alors, qu’est-ce qui cloche ? Pas grand-chose, en fait. Personne ne peut sérieusement affirmer qu’ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA débute sa longue histoire en ratant la première marche. Pourtant, ce n’est pas le chef-d’œuvre espéré. Bien sûr, il y a quelques grandes réussites et chacun des co-leaders signe une belle chanson : "Look At Me Know" de Wood (mais "Whisper in The Night" n’est pas mal non plus) et "Queen of the Hours" de Lynne sont fascinantes, tristes et poétiques, parfaitement mises en valeur par les instruments à cordes. Les BEATLES n’auraient pas fait mieux s’ils avaient voulu donner une suite grinçante à "Eleanor Rigby".

Le reste est plus problématique. A côté de ces jolies comptines pop, les deux songwriters se lancent (avec un certain panache) dans des compositions ambitieuses où dominent les passages instrumentaux. Et il faut admettre qu’on trouve çà et là de formidables mélodies et des moments épiques et envoûtants, les arrangements classiques apportant une solennité médiévale ou, à l’inverse, un arôme guerrier menaçant. Dans le genre, le fameux "10538 Ouverture" – le single qui a tout déclenché – est plutôt une réussite. Mais c’est aussi une exception.

En effet, tout n’est pas aussi brillant. La faute, sans doute, à la froideur de la musique, à des morceaux répétitifs qui créent une certaine lassitude et à une impression d’inachèvement. Ainsi, bien qu’elle réserve quelques belles surprises, "The Battle of Marston Moor" est décousue et parfois pataude. De même, l’écoute de "Manhattan Rumble", se révèle vite fatigante. Ajoutez à cela le mignon mais anecdotique "First Movement" et l’horriblement fadasse "Mr. Radio", totalement hors de propos, et vous obtenez une enfilade d’accidents et de demi-échecs que les deux compositeurs se répartissent d’ailleurs avec un beau sens du partage.

A vrai dire, ces chansons ont leurs fans qui crient au génie à l’écoute du disque. Mais il faut se rendre à l’évidence : Wood et Lynne ont écrit des trucs dix fois, cent fois meilleurs que tout cela. Et en cette année 1971, il n’y a même pas besoin d’aller chercher très loin. Le plus paradoxal est que le merveilleux Message From the Country, ce soi-disant pis-aller, symbole du passé et de la triste agonie de THE MOVE, est largement supérieur. Plus fou, plus réjouissant, il contraste avec la monotonie de The Electric Light Orchestra. Dans la foulée, le duo se sépare, conscient de ses propres limites. Lynne reste seul maître à bord de son 'orchestre électrique'. Le grand projet commun a fait long feu. L’idée était bonne, mais ça n’a pas suffi.

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- Roy Wood (chant, guitare, basse, violoncelle, hautbois)
- Jeff Lynne (chant, guitare, piano)
- Bev Bevan (batterie)
- Richard Tandy (basse, claviers)
- Bill Hunt (cors)
- Wilfred Gibson (violon)
- Hugh Mcdowell (violoncelle)
- Mike Edwards (violoncelle)
- Andy Craig (violoncelle)


1. 10538 Overture
2. Look At Me Now
3. Nellie Takes Her Bow
4. The Battle Of Marston Moor (july 2nd 1644)
5. First Movement (jumping Biz)
6. Mr. Radio Lynne
7. Manhattan Rumble (49th Street Massacre)
8. Queen Of The Hours
9. Whisper In The Night



             



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