Parmi tous les shows de Hip-hop aux alentours de la planète bleue, il en existe deux sortes : les concerts où les artistes se contentent de balancer leurs vagues de flow sur l’océan de têtes à casquettes qui se présente à eux, puis, il y a ceux qui vous en mettent à la fois plein les yeux, et plein les oreilles. Mi-marionnettes, mi-animaux, les Puppetmastaz font partie de cette seconde catégorie.

Si vous êtes amenés un jour à voir les Puppetmastaz sur scène, ne vous attendez pas à voir un concert de Hip-hop ordinaire : vous allez assister à un véritable Muppet Show sauce West Coast auquel se rajoute une bonne couche de second degré. Vous serez ainsi confrontés à un véritable spectacle de marionnettes, le côté trash et gangsta en plus. Vouant une haine incommensurable envers l’humanité, dans The Takeover, les Puppetmastaz ont bien l’intention d’asservir les humains et ils le chantent haut et fort.

L’aspect loufoque du groupe n’empêche en rien de faire de The Takeover un album de qualité. Le nombre de voix différentes (relatifs à la trentaine de marionnettes composant la troupe), la différence de style entre les pistes, et les riffs Electro/Hip-hop qui feront bouger votre nuque comme les chiens mécaniques à l’arrière d’une voiture tunée, font que l’album est absolument divertissant tout au long de ses soixante-dix minutes.

La piste d’introduction de l’album annonce vite la couleur : une voix sombre sur un fond d’électro annonce que les Puppetmastaz sont là pour arriver au pouvoir ; Mr Maloke, la taupe au Haut-de-forme, leader du groupe, appelle ensuite ses camarades, un par un, au rassemblement. On enchaine directement sur "Take Me on a Ride", piste qui témoigne aisément de l’éclectisme du groupe, dans laquelle il est facile de reconnaître des touches de funk, et de ragga, mélangées aux flow rap et à l’ambiance électro omniprésents sur l’album. La seconde piste, "So scandalous, est plus calme", plus lyrique, et plus textuelle. Elle met en avant le côté un peu plus « dark » de The Takeover grâce à un tempo plus lent et des sons qui semblent tout droit venus d’une instru de The Game. S’en suit alors la bombe "Mephistopheles", véritable souffle d’énergie que l’on reçoit en pleine poire, au moins aussi puissant que la pression exercée par Marianne James assise sur les genoux de Guy Carlier sur un tabouret en plastique à trois pieds. Sur un beat de fond quelque peu orchestral qui rappelle un peu les vieux films d’horreur tournés entre 1940 et 1950, les Puppets débitent leurs paroles parfaitement ficelées. Ajoutons à cela un refrain mélodique qui ajoute une touche supplémentaire de musicalité. Ces trois premières pistes de l’album illustrent à la perfection la diversité qui caractérise les Puppetmastaz. Le reste de l’album maintient le niveau et reste « groovy » jusqu’à "Meet the Fablez" qui conclut parfaitement l’album. Cependant, certaines pistes sont un peu plus agressives comme "Exercize", et ne plairont peut-être pas aux oreilles les plus exigeantes. Celles-ci restent tout de même dans l’ambiance Puppet-Gangsta propre à The Takeover.

Dans tous les cas chers amis, si vous désirez découvrir le vaste domaine du Hip-hop en enfonçant sa porte dorée joliment ornée de diamants avec toute l’armée de Gengis Kahn, The Takeover est ce que vous devez écouter en priorité.