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- Style : Generation X
- Membre : Paul Weller

The JAM - Setting Sons (1979)
Par BAAZBAAZ le 29 Septembre 2012          Consultée 4162 fois

Setting Sons aurait dû être le Tommy de Paul Weller. Celui-ci, obsédé par les WHO, voulait se mesurer à ses idoles. Dieu merci, le projet a échoué. Et THE JAM n’aura donc pas légué à l’histoire un concept album aussi empesé et poussif que le surestimé pensum de Townshend. De l’idée de départ – raconter les retrouvailles de trois amis séparés par une guerre civile – il n’est resté qu’une poignée de chansons dispersées. Les raisons de cet échec demeurent obscures. L’enregistrement fut laborieux, laissant à Weller un souvenir si cuisant qu’il avoua plus tard son aversion pour le disque. L’inspiration s’était-elle tarie à nouveau, comme aux heures sombres de l’automne 1977 ? On se permettra d’en douter. Loin d’être en retrait face à All Mod Cons, chef d’œuvre sorti un an auparavant, Setting Sons est un autre pas de géant.

La première partie de l’album est une gifle cuisante. Cavalcades de guitares, basse fiévreuse, changements de rythme incessants, chant hargneux et insolent : les chansons sont plus dures, plus véloces et plus complexes que tout ce que Weller a pu écrire jusque-là. Avec « Girl on the Phone », « Thick as Thieves » et surtout l'extraordinaire « Private Hell », si subtile, puissante et passionnée, THE JAM assume une musique très riche et travaillée qui l’éloigne définitivement de la spontanéité punk des débuts. Pour autant, l’énergie virulente du groupe ne s’est pas épuisée. La production tranchante et métallique, presque froide, donne un aspect souvent agressif à des compositions d’une efficacité redoutable.

Mais ce qui fascine surtout est que, dans ses meilleurs moments, Setting Sons se tient crânement au carrefour de deux mondes. Weller, comme toujours, a les yeux tournés vers le passé et puise avec fierté – malgré les attaques de ceux qui le décrivent alors comme passéiste – dans l’héritage des années 60 : « Little Boy Soldier » est ainsi une pièce épique pleine de surprises qui ne manque pas de faire penser au Townshend de « A Quick One, While He’s Away ». De même, la reprise du « Heat Wave » de MARTHA AND THE VANDELLAS est un hommage manifeste aux WHO et à la scène mod de l’époque, lorsque la soul et le R&B était passés au filtre du rock blanc. La présence de cette chanson n'est pas anodine, comme certains rustres ont pu le penser. Elle révèle que le leader de THE JAM n’a jamais oublié d’où venait son inspiration, ce qui sera encore plus évident quelques années plus tard avec The Gift.

Mais Setting Sons n’est certainement pas une œuvre nostalgique ou rétrograde. Avec le recul, il est aisé de constater à quel point ce disque fut également fondateur de multiples styles encore à éclore dans les années suivantes. Pour le meilleur ou pour le pire, bien des groupes se sont engouffrés dans la brèche : du hardcore mélodique de BAD RELIGION au punk clinique de JAWBREAKER (mais l’on pourrait aussi évoquer le GREEN DAY alambiqué de American Idiot), on retrouve la trace de cette mutation de l’esprit rock n’ roll de 1977 vers une musique plus lourde et saturée. Étrangement, cet album que Weller dit ne pas aimer et que la postérité critique tend parfois à dévaloriser, est peut-être le plus influent de THE JAM.

Du moins est-ce le cas pour les meilleures compositions d’un disque qui connaît aussi quelques baisses de régime. « Wasteland » et sa flûte agaçante (quelle idée idiote) ou « Saturday’s Kids », très pop, sont de bonnes chansons mais n’ont pas tout à fait le même impact que le reste. Et la fameuse « Smither-Jones » de Bruce Foxton, qui a fait couler tant d’encre du fait de ses ambitieux (et agréables) arrangements à base de cordes, n’est tout de même pas « Eleanor Rigby » non plus. Et c’est ainsi que la seconde partie de Setting Sons (la « face B », pour ceux qui écoutent encore la musique sur un support décent) apparaît moins fulgurante.

Et puis, bien sûr, il y a « The Eton Riffles ». Récit d’une bataille de rue, cette chanson au refrain martial, taillée pour les stades – pas forcément très fine –, sort en single en novembre 1979 et se vend comme des petits pains. Elle atteint la troisième place des charts et entraîne tout l’album dans son sillage. Tout à coup, les JAM changent de division. Si All Mod Cons avait pavé la voie et les avait rendus populaires, Setting Sons fait d’eux des rock stars. Alors même que la folie du revival mod bat son plein, Weller devient le porte-parole d’une génération. En fait, son groupe n’a plus que trois ans à vivre. Mais ces années-là vont être celles de toutes les audaces et de tous les succès, transformant l’ex-punk en une véritable institution nationale.

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- Paul Weller (chant, guitare)
- Bruce Foxton (basse)
- Rick Buckler (batterie)


1. Girl On The Phone
2. Thick As Thieves
3. Private Hell
4. Little Boy Soldiers
5. Wasteland
6. Burning Sky
7. Smithers-jones
8. Saturday's Kids
9. The Eton Rifles
10. Heat Wave



             



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