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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Membre : Roy Wood , The Move , Black Sabbath, Wizzard
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ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA - Elo 2 (1973)
Par BAAZBAAZ le 20 Novembre 2012          Consultée 3655 fois

C’est avec ELO 2 que Jeff Lynne a pris le pouvoir. En juillet 1972, alors que l’enregistrement a déjà commencé depuis plusieurs semaines, Roy Wood s’en va. Avec le recul, cela peut sembler anecdotique tant Lynne est apparu ensuite comme le leader naturel du groupe. Mais à l’époque, c’est Wood la vraie star. Personnalité populaire, haute en couleur, auteur de plusieurs hits avec THE MOVE, il est alors au centre de l’attention médiatique et éclipse son vieil ami. Son nouveau projet WIZZARD fait baver l’Angleterre alors que personne ne donne cher de la peau d’E.L.O, dorénavant privé de son cerveau officiel.

Mais Lynne refuse de crever. Compositeur doué, ambitieux et mégalomane, obsédé tout autant par les BEATLES que la musique classique, il profite du départ de Wood pour prendre le contrôle du groupe et expérimenter plus librement ses idées. Par chance, il reçoit un petit coup de pouce du destin – ou plutôt du public – lorsque "10538 Overture", le premier single tiré tardivement de l’album précédent, se met soudain à grimper dans les charts. Encouragé par ce succès inattendu (et encore modeste quand on connaît la suite), Lynne a alors carte blanche pour modeler son groupe et l’amener plus haut.

Hélas, ELO 2 ne fait pas beaucoup avancer les choses. Il s’agit même d’une régression qualitative par rapport au premier album du groupe : le style reste globalement identique et l’on sent que Lynne demeure enfermé dans un concept qui doit autant à Wood (qui joue du violoncelle et de la basse sur plusieurs compositions) qu’à lui-même. Le résultat est logiquement hétérogène, bancal et souvent poussif, avec autant de choses géniales qu’inutiles. Dire, dans ce cas, qu’il s’agit d’une œuvre de transition est un euphémisme qui sert surtout à masquer une réalité plus crue, à savoir qu’il s’agit de l’un des plus mauvais disques d’E.L.O.

Et pourtant, il y a encore un tube : "Roll Over Beethoven" qui remporte un franc succès permet au groupe de percer aux Etats-Unis. Lynne ne le sait pas, mais il vient alors de faire le premier pas en direction des disques multi-platines et des millions de dollars qui l’attendent outre-Atlantique. Reste que la chanson en question peut laisser perplexe, tant ce mélange osé entre l’hymne de CHUCK BERRY et la symphonie n° 5 de BEETHOVEN est révélateur d’une époque où les musiciens et leur public partageaient les mêmes drogues. On lui préfére la version originale ou celle, concise et brutale, des dangereux SONICS.

Sur ELO 2, hormis ce tube aberrant, il n’y a que quatre autres chansons. Ce qui signifie, bien sûr, qu’elles sont toutes trop longues : faute d'être épique, "In Old England Town (Boogie No. 2)" qui ouvre le disque est passablement lourde et embourbée dans sa propre grandiloquence. De même, "Momma…" et "From The Sun To The World (Boogie No. 1)", sont agaçantes tant on peut y discerner à l’état brut l’art subtil d’un Lynne qui s’obstine à en faire trop, comme si sa crédibilité dépendait de la taille de ses compositions. Et la meilleure preuve en est "Kulama", fourre-tout prétentieux et ennuyeux qui déborde de trouvailles et de passages charmants.

Ouvrir le dossier E.L.O, on l’a compris, c’est ouvrir celui de Lynne. Donc d’un musicien qui, dans les années 60 avec THE IDLE RACE puis THE MOVE, s’impose en tant que songwriter habile et élégant, influencé par la pop et le music-hall, capable de composer de merveilleuses mélodies, légères et frivoles. Dès lors, son virage prog du début des années 70 apparaît comme un fourvoiement, une impasse dans laquelle s'égare son talent. On le sait, le succès d’E.L.O viendra quelques années plus tard du retour de Lynne à un format plus simple, à des chansons plus directes, toujours un peu pompeuses mais tellement moins laborieuses que celles que contient cet ELO 2.

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- Jeff Lynne (chant, guitare)
- Bev Bevan (batterie)
- Richard Tandy (synthétiseur moog)
- Michael D'albuquerque (basse)
- Wilfred Gibson (violon)
- Mike Edwards (violoncelle)
- Colin Walker (violoncelle)
- Roy Wood (violoncelle)


1. In Old England Town (boogie No. 2)
2. Momma...
3. Roll Over Beethoven
4. From The Sun To The World (boogie No. 1)
5. Kuiama



             



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