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INXS - Welcome To Wherever You Are (1992)
Par ERWIN le 10 Février 2013          Consultée 5337 fois

L’année 92 marque pour les australiens d’INXS un net infléchissement dans leur musique. Les années 80 désormais loin derrière nous, il convient en effet d’adapter le style si particulier du groupe aux standards du moment qui oscillent entre le grunge crado et un rock alternatif lui-même assez raw. C’est certainement la raison pour laquelle la transformation du son et les aspects « punchy » du disque sont prépondérants dans cette cuvée. Mais c’est aussi une période de transition pour les membres du groupe qui aspirent à un peu de tranquillité au milieu de gigantesques tournées mondiales qui ont vu le groupe côtoyer les sommets et faire d’eux de véritables superstars. « Welcome to Wherever you are» est déjà leur huitième album.

Comme à l’accoutumé, de nombreux singles vont être tirés de l’opus. En premier lieu, ce « Heaven sent » de fort belle tenue. Immédiatement le son de guitare de Tim et Kirk saute aux oreilles, plus distorsionné, plus pêchu. Nous sommes loin des licks de « Need you tonight ». Le chant de Michael est lui-même plus rock, moins lascif, possiblement moins sensuel d’ailleurs… Il n’empêche que le titre est très chouette. « Baby don’t cry » est toute aussi électrique et est un vrai classique du groupe aujourd’hui. La chanson évoque les difficultés d’être père lorsqu’on est une rock star en permanence sur les routes. Comme dit précédemment, les mecs évoluent, leurs personnalités s’adaptent aux réalités de la vie de famille, et cette chanson d’Andy est très révélatrice. Elle est suivie par la tempérée « Not enough time», dans laquelle Michael renoue avec les habitudes plus sexy qui ont fait de lui un sex symbol interplanétaire, la carrière de ce single ne sera pas phénoménale, car malgré un refrain accrocheur, il ne fait pas partie des must de l’album.

« Taste it » sonne beaucoup plus raw avec sa ligne de chant frustre et un riff de guitare bref et sec sur le bridge. On y entend aussi l’harmonica, instrument souvent plébiscité par les aussies. Une atmosphère oppressante, une batterie monolithique et robotique, quelques aspects hystériques s’échappent de cette chanson jusqu’aux « Never » assénés avec force par Mike sur le refrain. Enfin, « Beautiful girls », dernier single de l’opus, amorce avec un piano doucereux un titre plus atmosphérique, où le chant se fait conte et le rythme plus chaloupé, vous vous souviendrez des choeurs et du refrain de « Stay with me ».

Mais l’album est bien loin de se limiter à ses porte-étendards. Je tiens notamment à surligner en jaune fluo le très agressif « All around » qui aurait largement mérité sa place à la tête des charts des pays du monde entier, du rock « Hard » brut de décoffrage et d’une redoutable efficacité. Pour moi une des meilleures compos du groupe, leurs compatriotes les frangins Young ont du l’apprécier. Les percus tribales de « Strange desire » rappellent plus en revanche les débuts du groupe, nanties des influences culturelles propres au continent océanien. Nous retrouvons ici une nouvelle compo de Michael, après « Guns in the sky » sur Kick, voilà « men and women », le chanteur y déploie son art avec une séduction terrible et une ambiance quasi morbide se dégage de la mélodie, notamment du Boléro sur la fin… On retiendra le rock pêchu de « Communication » et le Dépêche Modien « Back on line », tous deux d’excellente qualité.

Au final, une cuvée de grande valeur, malgré un statut relativement moins imposant que celui de ses prédécesseurs. Il faut aussi relativiser car le groupe s’est beaucoup moins donné les moyens de faire un carton en ne tournant quasiment pas pour le promouvoir. Le label a lui-même négligé de les soutenir comme il se doit. Je considère pourtant « Wherever « comme un opus majeur, le virage Rock est ici négocié avec une maestria peu commune, tandis que nos excessifs australiens n'ont rien perdu de leur verve, bien au contraire. C’est un 4 indéniable.

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   ERWIN

 
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1. Questions
2. Heaven Sent
3. Communication
4. Taste It
5. No Enough Time
6. All Around
7. Baby Don’t Cry
8. Beautiful Girl
9. Wishing Well
10. Back On Line
11. Strange Desire
12. Men And Women



             



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