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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  COMPILATION

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COMPILATIONS

1990 Toutes Choses
 

- Style : Alain Bashung , Hubert Felix Thiefaine

Gérard MANSET - Toutes Choses (1990)
Par BAYOU le 7 Mars 2013          Consultée 6914 fois

J’ai une bonne nouvelle. Après délibération, le comité central de F.P a décidé de se pencher sur la discographie de Gérard MANSET. Et c’est moi (là, c’est peut-être pas une bonne nouvelle) qui m’en occupe. Vingt albums studio, et pas un live vu qu’il n’a jamais donné de concerts ! Et un paquet de compilations, dûment surveillées, remixées par l’ermite himself.
Alors, toute saga a un début comme dit Georges LUCAS, mais j’ai décidé de commencer par une double-compilation, d’une part parce qu’elle est particulièrement réussie, de l’autre parce qu’elle offre un accès plus facile à l’œuvre de notre homme.

Contrairement aux idées reçues, l’œuvre de MANSET n’est pas nécessairement réservée à une poignée de 'gens qui savent'. Les paroles, en français, sont superbes, les orchestrations élaborées mais accessibles.
Le premier disque débute par deux pépites qui démontrent le potentiel 'commercial' de MANSET, "Y'a une route", chanson écologique avant l’heure, et le plus connu "Il voyage en solitaire". Ecoutez les paroles, deux roads-songs comme on dit aux USA. N’oublions que l’homme est aussi un grand voyageur passionné par l’Asie. Ensuite, c’est le superbe "Attends que le temps te vide," long poème déclamé de dix minutes, une ode au temps qui passe. Des images fortes en surgissent : Mais le fer et la grille / C’est la porte qui s’ouvre enfin / L’ombre d’une fille / Qui marche le long d’un train / Dans ce jeu de quilles / On te tire, on te tient. L’enchaînement de ces trois merveilles éclipse quasiment les suivantes et c’est seulement avec la plage huit " Marchand de rêves" qu’on renoue avec la puissance évocatrice de MANSET; On a encore à faire à une longue suite sur le voyage, les temples d’Angkor, avec le refrain en boucle qui s’étire Y’a plus personne debout dans les rues d’Angkor.
On change de pays avec "La mer rouge" et un hommage, sous forme de balade acoustique, aux aventuriers du siècle dernier, Albert Kammerer et Henri de Monfreid. "Comme un guerrier" termine merveilleusement le CD, une chanson sur la guerre, sans le préchi-prêcha habituel (la guerre c’est pas beau…). Là encore, les images de feu et de sang, pourtant simplement suggérées, surgissent et claquent.
J’ai omis de préciser que MANSET joue la plupart des instruments, quelques musiciens participent à certains morceaux, comme Serge Perathonere aux claviers.

"Lumières" qui débute le second CD est assez sombre, encore une longue plage psalmodiée avec des chœurs dans la dernière partie. On remarque, très vite, que MANSET a choisi les longues chansons qui ne répondent nullement au format 'radio'. De mémoire, il n'a dû faire qu'une seule télévision durant sa carrière. On enchaîne sur "Que deviens-tu ?", chanson sur l’absence, et "Finir pêcheur" encore sur le thème de la mer et du voyage, comme un écho à "La mer rouge", le lointain, le rêve du voyageur, toujours trop loin… de la beauté brute. "Entrez dans le rêve", le voyage toujours mais imaginaire ici, en se cachant sous le drap, dans sa chambre.
"Est-ce ainsi que les hommes meurent?" est une référence et un écho à "Est-ce ainsi que les hommes vivent" de Louis Aragon (chanté par Léo FERRE et Bernard LAVILLIERS). Au refrain, Est-ce ainsi que les hommes vivent / Et leurs baisers au loin les suivent" d’ARAGON, MANSET répond par Est-ce ainsi que les hommes meurent / Et leur parfum au loin demeure, histoire d’un homme vraisemblablement âgé qui attend que des hommes (des soldats ?) l’emportent vers la mort et qui revient sur son passé. Certainement une des meilleures chansons de MANSET, qui gratte jusqu’à l’os, une superbe épure des sentiments humains avant la fin de la vie, quand la mort avance et prend le bruit des pas qui crissent sur le gravier d'un jardin. La voix de MANSET y est bouleversante. "Vies monotones" est aussi éclipsée par la puissance du morceau précédent, et "Mauvais Karma" est un peu répétitif. "Filles des jardins" est une ode aux jeunes filles en fleur mais à la manière de MANSET, pas vraiment fleur bleue.
On termine par "Toutes choses" pas vraiment optimiste Et toutes choses se défont / Comme le plâtre des plafonds / Comme le vin du carafon /Quand il devient couleur de cendre / Et qu’on voit le niveau descendre
Certes pas optimiste. Réaliste peut-être ?

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Rod BARTHET
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   BAYOU

 
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- Gérard Manset (chant, guitare, piano, synthétiseur)
- Marc Perru (guitare électrique)
- David Woodshill (guitares)
- Mike Lester (guitare électrique)
- Paul Breslin (guitare électrique)
- Didier Batard (basse)
- Bunny Rizzitelli (batterie)
- François Auger (batterie)
- Serge Perathonère (piano, synthétiseurs)
- Vick Anderson (piano, synthétiseurs)
- Roger Berthier (direction des cordes)


1. Y'a Une Route
2. Il Voyage En Solitaire
3. Attends Que Le Temps Te Vide
4. La Mer N'a Pas Cessé De Descendre
5. Le Jour Où Tu Voudras Partir
6. Le Pont
7. Quand Tu Portes
8. Marchand De Rêves
9. La Mer Rouge
10. Comme Un Guerrier
11. Cd2
12. Lumières
13. Que Deviens-tu?
14. Finir Pêcheur
15. Est-ce Ainsi Que Les Hommes Meurent?
16. Vies Monotones
17. Mauvais Karma
18. Et L'or De Leur Corps
19. Filles Des Jardins
20. Toutes Choses



             



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