Recherche avancée       Liste groupes



      
NEO-FOLK / FOLK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Death In June, Sol Invictus

ROME - Hell Money (2012)
Par SUNTORY TIME le 5 Février 2013          Consultée 1940 fois

Infatigable Jérome Reuters ! Non content d’être un auteur-compositeur accompli, il fait preuve d’un stakhanovisme infernal pour ce qui est de sa productivité discographique. Jugez plutôt ; cela fait même pas un an que le Luxembourgeois a sorti le monumental triptyque Die Aesthetik der Herrschafstfreiheit, l’une des plus belles réussites du néo-folk du XXIème siècle. Et voici que ROME réapparait déjà avec une nouvelle offrande : Hell Money.

Alors, vu le court laps de temps qui sépare DADH de Hell Money, on est en droit de se demander si ce dernier ne serait pas fait des chutes de studio du premier… A l’écoute, on peut le supposer pour certains des 12 titres de l’album (chaque album de ROME comporte 12 titres, rigueur qui forge une cohérence entre chaque disque), mais cependant on ne retrouve pas la même ambiance que sur les précédentes offrandes.

Une question se pose à l’écoute de Hell Money : la frontière entre néo-folk et folk a-t-elle encore un sens ? Question déjà en vigueur du temps de Nos Chants Perdus, disque très épuré, sans expérimentations propres au néo-folk, mais les thèmes des chansons étaient empreints de références à la Résistance et la Guerre.
Sur Hell Money, ces thèmes semblent mis de côté. Si on retrouve quelques expérimentations indus et quelques samples sur les menaçants « Tangier Fix » et « Among the Wild Boys », c’est la guitare qui domine l’ensemble pour une série de chansons graves et mélancoliques.

Si « Fester », déjà sorti sur un de ces EP réguliers qui servent d’accompagnement à chaque disque de ROME, est une intro un peu bancale, pas des plus passionnantes, on touche au sublime avec les deux ballades qui suivent. « This Silver Coil » nous dévoile un Jérôme Reuters nostalgique, jusque dans sa superbe performance vocale. Et puis ce piano qui vient appuyer la guitare pour une ambiance de nuage gris sur fond d’océan, comme le montre le très beau clip qui en a été tiré. « Rough Magic » est dans la même veine mélancolique, tout en crescendo, pour un résultat tout aussi poignant.

« Silverstream », « Tightrope Walker » et « Golden Boy » continuent dans cette voie pleine de douleur et de larmes. Mais ici rien n’est historique, on se retrouve face à Jérôme Reuters lui-même, et non plus le conteur de fresques guerrières, de tyrannies naissantes et de résistants courageux. C’est l’homme, et ses doutes, l’homme et ses blessures, l’homme et ses colères, qui se dévoile. En cela, Hell Money ne ressemble à aucun autre album de ROME.
Il n’y a guère que « Amsterdam, the Clearing » qui rappelle les pièces épiques des précédents opus, quand « Red-Bait », petit interlude au piano, rappelle la noirceur du premier EP du groupe, Berlin.

Outre les petits passages indus, on notera quelques originalités dans les compositions, en particulier dans les changements de rythme surprenants que l’on retrouve sur « Amsterdam, the Clearing » et « Golden Boy », ainsi que l’improbable « Pornero » jouée au banjo avec la voie de Reuters en arrière-plan.

Reste « The Demon Me (Come Clean) », d’une douceur rare chez ROME, faite d’arpèges délicats. Très belle conclusion pour un disque qui oscille entre intimisme et ambition musicale. A mettre parmi les plus belles réussites du disque avec « This Silver Coil » et « Rough Magic ».

Hell Money est donc un album un peu à part dans la déjà longue discographie de ROME, Jérôme Reuters s’y dévoile bien plus qu’ailleurs, moins de samples et de références historiques et littéraires le rendant plus accessible. Il n’y a guère que sa sombre pochette pour nous faire croire qu’il s’agit d’un album noir et désespéré. Hell Money est-il encore un album de néo-folk, ou juste un disque de folk mélancolique ?
Vaste question auquel il est difficile de répondre. Dans tous les cas, Hell Money est un très beau disque, qui pourrait s’avérer idéal pour découvrir ROME avant de s’attaquer à ses œuvres plus ambitieuses et sombres.


Note Réelle : 3,5/5

A lire aussi en FOLK par SUNTORY TIME :


LOW
Ones And Sixes (2015)
Combattre la douleur par la douleur...

(+ 1 kro-express)



JUNIP
Junip (2013)
Deuxième album d'un groupe rare et précieux


Marquez et partagez





 
   SUNTORY TIME

 
  N/A



- Jérôme Reuters (guitare, chant, tout...)
- Autres Musiciens…


1. Tangier Fix
2. Fester
3. This Silver Coil
4. Rough Magic
5. Among The Wild Boys
6. Amsterdam, The Clearing
7. Silverstream
8. Tightrope Walker (wild Milk)
9. Pornero
10. Golden Boy
11. Red-bait
12. The Demon Me (come Clean)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod