« Stillmatic » est le 5ème album du New Yorkais NAS, en plein doute après la vague de succès qu'ont été « Illmatic » et « It Was Written », puis la déception des controversés « I Am... » et « Nastradamus ». Cet album a donc pour mission de rétablir la crédibilité du rappeur qui nous a montré par le passé ses capacités incontestables. Le titre du skeud, « Stillmatic », fait écho à celui de son premier album « Illmatic », NAS essaye par là de montrer qu'il est toujours dans la course.

L'album est introduit par le titre Stillmatic (The Intro), où NAS nous donne son avis sur les critiques survenues au sujet de ses derniers albums : « They thought I'll make another Illmatic, But it's always forward I'm moving ». Nas nous prouve avec cette intro que son élocution est toujours aussi excellente.
Le titre suivant, Ether, commence avec un « Fuck JAY-Z » clamé par la voix samplée du très regretté 2PAC. Cette chanson est une réponse de Nas à Jay Z, les deux rappeurs sont en clash, et un clash ô combien sanglant. L'idée d'un clash public entre deux rappeurs me fait la plupart du temps grincer des dents, car il faut bien avouer qu'on ne demande pas à être spectateur d'un « C'est moi le meilleur ! Non, c'est moi ! Non, c'est moi ! » qui aura toutes ses chances de finir en boucherie sanglante, fait divers malheureusement trop courant dans le monde du rap us. Mais là, il faut bien avouer que, après que Jay Z ait titillé Nas sur son album « The Blueprint » (chanson Takeover), la réponse fut sanglante, et se nomme Ether :
« Not positive, who's the best ? Pac, Nas and Big
Ain't no best, East, West, North, South, flossed out, greedy »
« I'm the truest, name a rapper that I ain't influenced »
Nas va pendant toute la chanson vanter ses mérites et prouver ô combien Jay Z est naze, et même si le concept est des plus détestables (on y voit plus un intérêt commercial qu'un morceau de rap avec des textes profonds et touchants), on appréciera le sample et la prestation de Nas.

La suite, avec Got Ur Self A... qui se révèle être un tube dès la première note, les sonorités et le flow de Nas mettant tout de suite l'auditeur dans une transe allant d'un simple battement du rythme avec les pieds pour les plus calmes à des sauts sur place pour ceux qui n'ont pas réussi à maitriser le besoin de bouger en écoutant cette bombe.
On passe directement à l'autre morceau de génie sur cet album, l'excellent One Mic. Accompagné à sa sortie par un clip qui recevra plusieurs critiques positives, ce titre parle d'une vie simple (« Only if I had one gun, one girl and one crib, One God to show me how to do things his son did »), et ce qui accroche directement, c'est la prestation époustouflante de NAS, qui augmente graduellement l'intensité de son rap au cours du morceau, pour tout faire exploser au refrain. One Mic est sans conteste un des meilleurs morceaux du rappeur New Yorkais à ce jour.

La collaboration entre NAS et son pote AZ donne The Flyest, qui, sans être un tube interplanétaire, se laisse écouter et reste dans la continuité de l'album : réussi.
Il faut savoir que dans la version originale de l'album se trouvait un featuring entre Nas et Mary J Bligde (Braveheart Party), qui a été retiré sur demande de cette dernière, qui ne voulait pas être impliquée dans le clash Nas/JayZ.
La fin de l'album est égale au début, Nas conserve sa facilité de rap déconcertante, on trouve un refrain sympathique dans Rule chanté par AMERIE, un riff de guitare qui convient parfaitement au morceau dans My Country, un What Goes Around qui aurait pu clôturer idéalement l'album, si Every Ghetto n'avait pas été ajouté en bonus track. Ce dernier titre est bon mais pas indispensable, on aurait pu s'arrêter à treize titres tous réussis.

Ouf. NAS est revenu avec Stillmatic, grande réussite qui contient de sacrées perles, après deux albums plus que douteux, et nous confirme qu'il a un talent fou.

Morceaux préférés : One Mic (!!!), Got Ur Self A..., Ether, The Flyest