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Motoi SAKURABA - Valkyrie Profile 2 Silmeria Arrange Album (2006)
Par CHIPSTOUILLE le 6 Septembre 2013          Consultée 2916 fois

Au milieu des années 2000, le jeu de rôle japonais, le « J-RPG » comme on va progressivement l’emprisonner sous cette cloche de verre, fait encore bonne figure. C’est même en ces années 2005-2006 qu’il offre un joli baroud d’honneur à ce qu’on a voulu abusivement nommer à ses débuts la génération « 128 bits ». Après quelques années d’attente moribondes, les deux tauliers que sont Final Fantasy et Dragon Quest offrent coup sur coup leurs derniers rejetons, non sans une certaine réussite. Mais l’arrière garde commence à reprendre le terrain laissé libre par les ténors, Namco avec ses Tales Of ainsi qu’Atlus avec ses Shin Megami Tensei (et autres séries dérivées comme Personna) sortent progressivement de l’archipel. Tri-Ace de son côté met toutes les chances de son côté en s’apprêtant à donner une petite sœur « Silmeria » à Valkyrie Profile, le jeu qui aura porté le nom du studio aux nues au-delà de la série Star Ocean. Motoi SAKURABA, indissociable ou presque du studio, est réembauché pour l’occasion. Son style est toujours aussi peu consensuel pour conter des épopées sur fond de mythologie scandinave. Les japonais n’en sont pas à leur premier mélange audacieux, et c’est aussi grâce à lui que le premier jeu fut une réussite.

Malheureusement, depuis ses premiers pas traditionnels pour le genre (Shining Force, les premiers Tales Of…), Motoi SAKURABA s’octroie jeu après jeu un espace de liberté de plus en plus grand. Grande idée qui nous a réjouit à plusieurs reprises, grâce à cela il s’est fait un nom au milieu des Nobuo UEMATSU, Yoko SHIMOMURA et autres Hitoshi SAKIMOTO. SAKURABA a un style, bien à lui. Son fantasme musical n’est pas acoustique ou symphonique, il est fait de nappes électroniques, de guitare basse et de batterie. Contrairement aux autres qui composent sur piano, lui joue du synthétiseur. Dans un univers musical où tout le monde part d’une puce électronique aux capacités très limitées, il va nettement se démarquer de la concurrence. Sa musique se tourne vers une mixture électronique dense, influencée de Jazz et de rock progressif. SAKURABA expérimente, explore, on pourrait même parler d’isolement.

La seule chose qu’il lui manque, c’est un catalyseur. Sur ce Valkyrie Profile Silmeria Arrange Album, il réitère dans la surenchère, en répétant les défauts de l’arrange de Star Ocean Till the end of Time. L’introduction est à ce titre, révélatrice. A la manière d’une ouverture d’opéra synthétique, on y enchaîne de très bonnes idées. Nombreuses et manquant de souplesse dans les transitions, chacune est trop peu développée. Si le style est bien différent, la manière est très hollywoodienne. Sans le film, c’est en effet parfaitement indigeste. Pour le reste, c’est la structure de l’album qui donnera lieu à se perdre. Les titres s’enchaînent avec peu de cohérence, développant chacun leur propre trip, très progressif dans l’esprit, strate après strate, tout s’entremêle souvent sans cohérence. Jazz, électro, hard rock, parfois tout en même temps, l’album est cacophonique.

Il y a, pourtant, de très bonnes choses. "Celestial Troupe" et " Sono Te ni Hikari wo Eru Tame ni" ont chacune ce motif entraînant qui permet d’apprécier le trip, avant de sombrer dans du gloubiboulga électronique. "A stable float" est une respiration au piano nageant à contre-sens mais peu marquante cependant. "Unrestrained Struggle" convaint avec son clavecin inquiétant, ses cordes prenantes et ses chœurs un peu étouffés mais entrainants. Certes c’est un peu kitch, mais ça fonctionne. La conclusion dont je vous épargne le titre, est une de ces prouesses dont le compositeur a le secret. Là où il est aujourd’hui presque communément admis que le synthé ça pue des pieds, la patine artificielle des nappes donne ici toute sa grandeur au titre. L’album s’achève en effet dans une fresque épique qui reste malheureusement presque l’exception.

Déjà peu à son avantage si on le considère comme un disque isolé, tout s’écroule quand on commence à comparer. L’arrange album du premier Valkyrie Profile n’était pas un sans faute, mais il avait une rose écarlate en bouche. Ici manque également la touche délicieusement macabre, qui nous faisait pardonner tous les délires psychés du compositeur. Ce coup-ci la souffrance est surtout sonore. Après avoir pourtant côtoyé le sublime dans l’exercice, SAKURABA échoue encore, pour la deuxième fois consécutive.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Motoi Sakuraba (claviers, programmation)
- Atsushi Hasegawa (guitare basse)
- Toshihiko Nakamura (batterie)
- Toru Iwao (guitare électrique)
- Ideyo Takakuwa (flûte)
- Hiroshi Shibayama (hautbois)
- Reiko Tsuchiya (violon)
- Tomyo Yajima (violoncelle)
- Hiroyuki Koike Strings (cordes)


1. Yugamishi Ingaritsu No Taidou
2. Celestial Troupe
3. Junk Modulation + Ayamachi Wo Umu Ayamachi
4. A Motion Of Finishing Blow
5. Jaki To Jihi No Nai Butou
6. A Stable Float
7. Sono Te Ni Hikari Wo Eru Tame Ni
8. Unrestrained Struggle
9. Endless High-speed Running
10. Kiketsu E No Shigi ~ Nagarae Taru Chi E ~ Tajuuka



             



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