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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  B.O FILM/SERIE

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- Membre : Bande Originale De Film

Howard SHORE - The Lord Of The Rings : The Two Towers (2002)
Par MR. AMEFORGÉE le 24 Juin 2005          Consultée 6147 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Un an après que le monde a découvert avec ébahissement la suprématie sournoise que l’Anneau Unique a nouée dans les consciences, le général Peter Jackson et son armée conquérante reviennent battre la campagne pour nous servir un deuxième tour de piste qui ne fera pas de quartier. A Howard Shore de retrousser à nouveau ses manches, de fourbir ses baguettes de maître artisan, pour forger le nouveau caparaçon de gloire symphonique qui composera la trame musicale de la nouvelle machine de guerre.

Et l’exercice n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire. Car là où, dans la Communauté de l’Anneau, il devait frayer avec les normes du genre, mais possédait encore la liberté de créer des thèmes saisissants, il se retrouve avec une exigence supplémentaire, à savoir parvenir à conserver les thèmes établis dans le premier opus, éventuellement en ajouter quelques autres, tout en apportant de la nouveauté, de l’originalité. Et c’est en ce sens que je trouve que cette seconde B.O. pèche un peu.

On retrouvera assurément la majesté incandescente du London Philharmonic Orchestra, comme par exemple sur Foundations of Stone, qui ouvre le disque, de manière énorme, sur le combat de Gandalf et du Balrog, dans un déferlement de chœur irrésistible. Mais comme je l’ai déjà dit dans le premier épisode, il ne suffit pas de montrer que l’on a le plus gros orchestre pour que l’essai soit transformé.

Les thèmes édifiés dans le premier film reviennent sous une forme ou une autre : celui des orcs est plus puissant que jamais, il suffit d’écouter The Uruk-hai pour en prendre acte. Celui de la Communauté de l’Anneau revient également comme une ombre, par moments, par petites mesures, par exemple dans une version appesantie, sur The Uruk-hai encore, et qui laisse entendre que si la Communauté est brisée, son esprit encore demeure. On peut aussi évoquer celui qui symbolise l’amour d’Arwen et d’Aragorn, présent dans The Council of Elrond et qui se retrouve ici dans Evenstar, où le chant d’Enya laisse place à celui d’Isabel Bayrakdarian, ou bien les passages mystérieux qui réfèrent au peuple elfique (thème transformé en marche militaire sur The Hornburg) ou encore la mélodie simple mais tendre qui renvoient aux hobbits fatigués.
A ces données familières mais subtilement modulées, de nouveaux thèmes bourgeonnent et tentent d’apporter du sang neuf sur la verte prairie de notre ouïe insatiable : il en sera ainsi pour la mélodie représentant Gollum, qui se développe tout en entrelacs sournois, mi-figue mi-raisin, évoquant de cette façon la duplicité du personnage, ou encore celle qui est attribuée au peuple du Rohan, à base d’instruments traditionnels (un violon norvégien en fait), et qui figure le côté rustique et libre comme le vent des plus grands cavaliers des Terres du Milieu. Je peux encore parler du thème des Ents, pesant voire lourdaud, et même ennuyeux.

Et c’est un peu le problème de cette B.O. : elle connaît certes des moments de grâce, réminiscences du premier opus peut-être, mais aussi des moments qui ont une fâcheuse tendance à provoquer une engourdissante torpeur chez l’auditeur (prenez Breath of Life par exemple, qui ne s’énerve vraiment qu’à la quatrième minute, sans doute pour nous réveiller). Ainsi, sur ce disque, la musique perd de sa magie immanente pour ne devenir qu’un soutien, un renfort de troupes, aux images du film, qui, elles, sont assurément impressionnantes. Dans le feu de l’action, elle se révèle efficace, et après tout, c’est pour cette raison qu’elle a été composée principalement, mais hors du contexte cinématographique, elle apparaît quand même comme redondante, parfois presque insipide, et, en définitive, moins convaincante que les deux autres B.O. (après vérification, il apparaît aussi que c’est la seule à ne pas avoir eu l’oscar de la meilleure musique). Bien sûr, Shore se rattrape sur la fin, en nous ressortant du lyrisme hobbit avec Samwise The Brave, et ensuite de la vapeur méphitique et insidieuse, qui ménage un point de suspension avec le dernier film, avec la chanson de Gollum, chantée par Emiliana Torrini (un peu moins plaisante qu’Enya, cela dit).

Ainsi, les Deux Tours sont un peu décevantes au niveau de la musique. Les vieilles idées n’ont plus autant d’efficacité, les nouvelles n’en ont pas assez. Pour autant, cela reste du bel ouvrage, mais pas forcément recommandable pour celui qui ne recherche que le meilleur du Seigneur des Anneaux. Mais le dernier sera-t-il meilleur ?

Suite et fin au prochain épisode…

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   MR. AMEFORGÉE

 
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- Howard Shore (chef d'orchestre)
- London Philharmonic Orchestra
- The London Voices
- The London Oratory School Schola


1. Foundations Of Stone
2. The Taming Of Sméagol
3. The Riders Of Rohan
4. The Passage Of The Marshes
5. The Uruk-hai
6. The King Of The Golden Hall
7. The Black Gate Is Closed
8. Evenstar
9. The White Rider
10. Treebeard
11. The Leave Taking
12. Helm's Deep
13. The Forbidden Pool
14. Breath Of Life
15. The Hornburg
16. Forth Eorlingas
17. Isengard Unleashed
18. Samwise The Brave
19. Gollum's Song



             



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